Reims - RCS, côté tribunes

Prologue

C'est déjà le troisième GrandEstico de la saison (après Metz-Racing et Metz-Reims) et il n'en fallait pas moins pour en faire l'affiche d'ouverture de cette 14ème journée. Imitant Amazon, la Préfecture de la Marne a elle aussi cochée cette rencontre, entre deux clubs aux supporters ensauvagés qui font frémir les stades de France. Un un bien bel arrêté préfectoral interdisant à tout supporter du Racing de l'être autour du stade entre 11h et 23h30 est publié. Joie.

Méconnaissant cet arrêté, votre envoyé spécial racingstub se présente à pied aux grilles du stade et entre sans encombre dans l'espace visiteur. Nous sommes un bon demi-millier de supporters strasbourgeois à rejoindre la Marne, en bus ou voiture. L'entrée dans le stade se fait au traditionnel cri de "Hourra, hourra, les strasbourgeois sont là" et seule la tribune visiteur du bas sera occupée. En face, les ultras rémois ont déjà pris place et nous gratifient d'un tifo anniversaire à l'entrée des joueurs. En réponse, nous offrons tifos + craquage de fumi, ce qui donne de l'entrain à l'ensemble de la tribune pour encourager fièrement nos bleus.

C'était vraiment sympa ce prologue, dommage que le match doive commencer.

Logue

Et c'est là que les choses se gâtent. Si le parcage strasbourgeois est mal placé pour apprécier à sa juste valeur les deux très grosses occasions strasbourgeoises manquées, il est en revanche très bien placé pour voir les deux punitions rémoises qui s'en suivent. Nonobstant, nous mettons du chœur à l'ouvrage et chantons comme si de rien était jusqu'à la mi-temps. Nous profiterons de la mi-temps pour dénoncer les quelques supporters strasbourgeois qui jouxtent le parcage en tribune et qui, de part leur simple présence, contreviennent à l'ordre public imposé par la préfecture.

La seconde mi-temps est l'occasion de voir nos Bleus attaquer vers nous. Les quelques occasions/corners nous permettent d'augmenter les décibels de nos chants. Malgré le froid et le score, la prestation vocale du parcage est correcte. Elle finira par baisser cependant au fil des minutes tandis que la frustration et l'amertume nous gagne. Alors que la défaite semble inéluctable, le Racing obtient un pénalty. "Aaaaaah, une émotion !" s'écrie mon voisin de gauche. Gameiro transforme et relance l'espoir. La tribune redonne de la voix mais il est déjà trop tard. L'arbitre siffle la fin de nos espoirs.

Epilogue

Sans attendre la communion avec les joueurs, le public rémois quitte rapidement le stade (n.b. notons, et c'est tout à son honneur, que le public aura tout de même attendu la fin du match). Les joueurs rémois, accompagnés de Will Still, saluent le kop, puis viennent faire de même dans la tribune en face (à côté de nous donc). Leur mascotte est un lion (le bien connu lion de la Marne). Comme toute les mascottes, elle est ridicule.

Quelques joueurs strasbourgeois viennent nous remercier timidement, et même s'excuser (de mémoire : Sels, Gameiro, Perrin, Bakwa, Guilbert, Senaya, Mothiba mais j'en oublie un ou deux). Ils seront froidement applaudis (mais pas sifflés). Le seul qui sera sifflé sera Emegha, qui, à contre-temps, se dirige seul vers le kop. Il nous fait quelques signes de remerciement-excuses mais est en réalité venu voir des connaissances situées non loin du parcage strasbourgeois.

Après une vingtaine de minutes, les grilles s'ouvrent et nous libèrent dans la froide nuit rémoise. "Caramba, encore raté" maugréons-nous tandis que s'éloigne l'ombre de l'invaincu Delaune.

PS : le décès d'un supporter nantais samedi avant le match Nantes - Nice vient quelque peu contrebalancer ma moquerie préfectorale et peut être qu'un arrêté de ce genre aurait pu éviter un tel drame dans le 44. Mais je continuerai à voir d'un œil critique l'excès de zèle préfectoral lorsqu'il a lieu.