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- Par changui
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Tiraillements d'un fidèle qui a perdu la foi. Doit-on payer la dîme, quand on ne croit plus?
Un lundi matin comme un autre. Pas de match hier, pas de debrief au boulot. Mais cette deadline. J’ai jusqu’à midi pour renouveler mon abonnement. Ou pas. Alors, que faire ? Ce matin, je me sens Bluecocu. Pourtant les promesses étaient belles, un investisseur, l’Europe, les joueurs à millions, les pépites. On devait pourtant franchir un palier ? Là. On tombe de Chahiri en Sylla. Les mêmes roulettes, les millions en plus.
Te stresse pas @changui, c’est que du foot. Du foot ? Mais c’est ma vie ! Allez, je la fais courte, en 3 actes.
Acte un, la vie d’un petit garçon, fan du Racing car son père est fan du Racing ? Ou parce qu’Alsacien ? Qui sait ? Des premiers pas hésitants, des souvenirs fugaces, la coupe de la ligue en 1997, l’Europe, surtout face au grand Milan. Puis le rachat par des investisseurs étrangers, et une descente aux enfers, du moins ce qui y ressemblait à ce moment-là.
Acte deux, le jeune homme. Qui choisit un samedi soir de quitter les bals sundgauviens pour faire la route jusqu’à la Meinau. Pas encore de racingstub à l’époque, pas de Facebook, rien. On prend le GPS Tomtom, on rentre le stade de la Meinau, et en route. Je me souviens encore des frissons à remonter l’avenue de Colmar. Et ce stade. Enfin chez moi. On cherche, on se cherche, mais là j’ai trouvé, ce sera ma maison. Coupe de la ligue à nouveau, quelle équipe. Haggui, Kanté, Boka, Farnerud !!! Niang, Pagis. Puis la suite, une nouvelle descente aux enfers. Mauvais choix, manque de chance ? Nous serons sauvés par des investisseurs étrangers. Roman Loban, un Suisse Ralf Isenegger, puis sort du bois un Jafar Hilali. Vous pensiez ne pas pouvoir tomber plus bas ? Raté.
Acte trois, l’âge de raison. On ne tombera pas plus bas, l’heure est à la reconstruction. De CFA2 en Ligue 1. Match après match, marche après marche. Le Racing de retour au plus haut, nettoyé de ses boulets. Encore une période ponctuée par une coupe de la ligue. Pour moi, un avenir radieux, un chemin tracé, le nouveau stade nous fera grandir, le centre de formation livre ses premières pépites. Mais ça ne va pas assez vite. Il faut griller des étapes, revoilà notre sauveur. Des investisseurs étrangers, un Suisse, puis sort du bois un Behdad Eghbali.
L’histoire se répète. Comme une erreur dans la matrice. Ce chat noir, je suis sûr de l’avoir déjà vu passer. Mais je dois avoir divagué ? Du coup la question qui ne se posait pas. Réabo, ou pas ? Ces dernières semaines n’ont pas permis d’y répondre. Des rumeurs, (allô Diallo ?) mais surtout des certitudes. Certitude d’abandonner nos valeurs, d’ignorer notre passé. Pour construire un avenir meilleur ? J’ai du mal à y croire. Pourtant je voudrais tant. J’envie la foi aveugle de ceux qui suivent, qui croient au projet, qui pensent que ceux qui vendent notre capitaine le dernier jour du mercato sans en informer le club, le font dans l’intérêt de l’équipe. Mais comment y croire ? Il me reste tant de questions.
Qui es-tu Behdad Eghbali ? Gérant d’entreprises valant des milliards, pourquoi viens-tu te perdre dans notre campagne alsacienne ? En plus associé à IMG, mais je crois revenir 25 ans en arrière ?
Qui es-tu Marc Keller ? Fervent défenseur des valeurs du club, de ses supporters. Mais pas dans les difficultés, ou du moins dans cette difficulté. Je n’ai jamais été ton plus grand fan, mais je te respectais pour ton implication et abnégation. Mais aujourd’hui ? Es-tu otage d’un contrat de vente ? Tu ne peux renier tout ce que tu as prêché toutes ces années, ou si ?
Qui es-tu @changui ? Es-tu un fan envers et contre tout, chantant pour des inconnus dont le mépris est à la hauteur de ton indifférence ? Vas-tu te taire et suivre la troupe, quand les actes sont le contraire de tes valeurs ? La passion l’emportera-t-elle sur l’indéfendable ? Ou l’habitude peut-elle compenser la ferveur perdue ? La religion bleue, remplacer la foi Racing ?
Je ne sais pas. Je voudrais me réveiller, ou continuer à rêver. Je ne peux pas. Pas comme ça. Je ne veux pas, pas comme ça. Je dois vous quitter.
Adieu mes guerriers, ceux qui se sont battus pour ce club. Je vous aime ! Gameiro, Ajorque, Sels, Thomasson, Grimm, Ibou, Gonçalves et tant d’autres, et bien sur les deux derniers, Guilbert et Perrin. Mes deux gouttes d’eau. Deux hommes exemplaires, qui seront jetés comme des malpropres.
Merci, ça m’enlève l’hésitation, à défaut du doute. Car je voudrais tant douter. Me dire que non, ce ne sont pas juste des fossoyeurs du club. Qu’ils n’ont pas vomi sur ses valeurs, sur tout ce qui a été construit si difficilement ?
Je voudrais encore. J’aurais tant à dire. Mais plus le temps, plus la vie, plus l’envie. Pourquoi après tout. Cracher ma haine, haine de ceux qui nous ont mené ici, haine de ceux qui collaborent, haine de ceux qui ont été assez naïfs pour croire à ce mirage ? Mais j’en fais peut-être partie ? Et dieu sait que je vous hais. De m’avoir pris mes rêves, mes émotions, mes moments de joie, de communion, avec mes filles, ma famille, mes amis, mes onze et mes milliers. Ce n’est que du foot ? C’est ma vie, mon chemin de croix des dix dernières années, mes émotions, mes hurlements de joie et ma déprime des retours sur l’A35.
Je dois vous laisser. Pourquoi ne pas cliquer encore ? Il reste quelques heures. Vous allez tant me manquer. Fernand, mon voisin de tribune, dont le fils a fondé les UB90. Nos échanges me manqueront, tant de moments partagés. Et tous les autres, mes voisins du dimanche, mes sundgauviens que je retrouve à l’autre bout de l’Alsace.
Mais alors, peut-être ? Il reste quelques minutes pour cliquer, et continuer. Mais continuer quoi ? Je ne peux plus.
Je vous laisse. La larme à l’œil d’une partie de ma vie qui s’en va. Certains de mes pires souvenirs, beaucoup parmi les meilleurs. Et des regrets. Mais tant de lassitude. Je voudrais encore, mais je ne veux plus. Meinau, Guilbert, Perrin, roulades et Kungs. Je vous aime, adieu.
Te stresse pas @changui, c’est que du foot. Du foot ? Mais c’est ma vie ! Allez, je la fais courte, en 3 actes.
Acte un, la vie d’un petit garçon, fan du Racing car son père est fan du Racing ? Ou parce qu’Alsacien ? Qui sait ? Des premiers pas hésitants, des souvenirs fugaces, la coupe de la ligue en 1997, l’Europe, surtout face au grand Milan. Puis le rachat par des investisseurs étrangers, et une descente aux enfers, du moins ce qui y ressemblait à ce moment-là.
Acte deux, le jeune homme. Qui choisit un samedi soir de quitter les bals sundgauviens pour faire la route jusqu’à la Meinau. Pas encore de racingstub à l’époque, pas de Facebook, rien. On prend le GPS Tomtom, on rentre le stade de la Meinau, et en route. Je me souviens encore des frissons à remonter l’avenue de Colmar. Et ce stade. Enfin chez moi. On cherche, on se cherche, mais là j’ai trouvé, ce sera ma maison. Coupe de la ligue à nouveau, quelle équipe. Haggui, Kanté, Boka, Farnerud !!! Niang, Pagis. Puis la suite, une nouvelle descente aux enfers. Mauvais choix, manque de chance ? Nous serons sauvés par des investisseurs étrangers. Roman Loban, un Suisse Ralf Isenegger, puis sort du bois un Jafar Hilali. Vous pensiez ne pas pouvoir tomber plus bas ? Raté.
Acte trois, l’âge de raison. On ne tombera pas plus bas, l’heure est à la reconstruction. De CFA2 en Ligue 1. Match après match, marche après marche. Le Racing de retour au plus haut, nettoyé de ses boulets. Encore une période ponctuée par une coupe de la ligue. Pour moi, un avenir radieux, un chemin tracé, le nouveau stade nous fera grandir, le centre de formation livre ses premières pépites. Mais ça ne va pas assez vite. Il faut griller des étapes, revoilà notre sauveur. Des investisseurs étrangers, un Suisse, puis sort du bois un Behdad Eghbali.
L’histoire se répète. Comme une erreur dans la matrice. Ce chat noir, je suis sûr de l’avoir déjà vu passer. Mais je dois avoir divagué ? Du coup la question qui ne se posait pas. Réabo, ou pas ? Ces dernières semaines n’ont pas permis d’y répondre. Des rumeurs, (allô Diallo ?) mais surtout des certitudes. Certitude d’abandonner nos valeurs, d’ignorer notre passé. Pour construire un avenir meilleur ? J’ai du mal à y croire. Pourtant je voudrais tant. J’envie la foi aveugle de ceux qui suivent, qui croient au projet, qui pensent que ceux qui vendent notre capitaine le dernier jour du mercato sans en informer le club, le font dans l’intérêt de l’équipe. Mais comment y croire ? Il me reste tant de questions.
Qui es-tu Behdad Eghbali ? Gérant d’entreprises valant des milliards, pourquoi viens-tu te perdre dans notre campagne alsacienne ? En plus associé à IMG, mais je crois revenir 25 ans en arrière ?
Qui es-tu Marc Keller ? Fervent défenseur des valeurs du club, de ses supporters. Mais pas dans les difficultés, ou du moins dans cette difficulté. Je n’ai jamais été ton plus grand fan, mais je te respectais pour ton implication et abnégation. Mais aujourd’hui ? Es-tu otage d’un contrat de vente ? Tu ne peux renier tout ce que tu as prêché toutes ces années, ou si ?
Qui es-tu @changui ? Es-tu un fan envers et contre tout, chantant pour des inconnus dont le mépris est à la hauteur de ton indifférence ? Vas-tu te taire et suivre la troupe, quand les actes sont le contraire de tes valeurs ? La passion l’emportera-t-elle sur l’indéfendable ? Ou l’habitude peut-elle compenser la ferveur perdue ? La religion bleue, remplacer la foi Racing ?
Je ne sais pas. Je voudrais me réveiller, ou continuer à rêver. Je ne peux pas. Pas comme ça. Je ne veux pas, pas comme ça. Je dois vous quitter.
Adieu mes guerriers, ceux qui se sont battus pour ce club. Je vous aime ! Gameiro, Ajorque, Sels, Thomasson, Grimm, Ibou, Gonçalves et tant d’autres, et bien sur les deux derniers, Guilbert et Perrin. Mes deux gouttes d’eau. Deux hommes exemplaires, qui seront jetés comme des malpropres.
Merci, ça m’enlève l’hésitation, à défaut du doute. Car je voudrais tant douter. Me dire que non, ce ne sont pas juste des fossoyeurs du club. Qu’ils n’ont pas vomi sur ses valeurs, sur tout ce qui a été construit si difficilement ?
Je voudrais encore. J’aurais tant à dire. Mais plus le temps, plus la vie, plus l’envie. Pourquoi après tout. Cracher ma haine, haine de ceux qui nous ont mené ici, haine de ceux qui collaborent, haine de ceux qui ont été assez naïfs pour croire à ce mirage ? Mais j’en fais peut-être partie ? Et dieu sait que je vous hais. De m’avoir pris mes rêves, mes émotions, mes moments de joie, de communion, avec mes filles, ma famille, mes amis, mes onze et mes milliers. Ce n’est que du foot ? C’est ma vie, mon chemin de croix des dix dernières années, mes émotions, mes hurlements de joie et ma déprime des retours sur l’A35.
Je dois vous laisser. Pourquoi ne pas cliquer encore ? Il reste quelques heures. Vous allez tant me manquer. Fernand, mon voisin de tribune, dont le fils a fondé les UB90. Nos échanges me manqueront, tant de moments partagés. Et tous les autres, mes voisins du dimanche, mes sundgauviens que je retrouve à l’autre bout de l’Alsace.
Mais alors, peut-être ? Il reste quelques minutes pour cliquer, et continuer. Mais continuer quoi ? Je ne peux plus.
Je vous laisse. La larme à l’œil d’une partie de ma vie qui s’en va. Certains de mes pires souvenirs, beaucoup parmi les meilleurs. Et des regrets. Mais tant de lassitude. Je voudrais encore, mais je ne veux plus. Meinau, Guilbert, Perrin, roulades et Kungs. Je vous aime, adieu.