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- Côté tribunes
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- Par kitl
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Découverte d'une Meinau reconfigurée, amorce d'un schisme en tribunes, premiers pas du nouveau coach... les intérêts ne manquaient pas pour chroniquer à nouveau un match de football à Strasbourg.
NB : il n'y a eu que six articles "Côté tribunes" la saison passée, dont un seul (!) relatant une rencontre à domicile, le sépulcral RCS-Nantes du mois d'octobre. Etant donné l'importance des nouveautés entourant la rencontre, il me paraissait essentiel d'en garder une trace écrite.
Le match de Metz du printemps dernier est déjà archivé. Les animateurs de la tribune Ouest l'avaient annoncé, il s'agissait de l'ultime rendez-vous dans la configuration éprouvée depuis des décennies : une partie haute initialement dévolue aux spectateurs assis et une basse conçue au début des années 1980 pour accueillir des spectateurs debout. L'inversion opérée depuis 2016 et le retour en Ligue 2 traduisait le bricolage autour de cette bonne vieille Meinau et rendait obligatoire une remise à plat généralisée de l'enceinte.
La tribune Ouest est désormais d'un seul tenant, pratiquement du bord de la pelouse jusqu'au toit. En réalité, la fosse érigée en 2000, évocation des fortifications de Vauban et rare vestige des années IMG, n'a pas entièrement disparu. Elle demeure derrière le but, à proximité du nouveau promontoire prévu pour accueillir les capos et tambours des Ultra Boys 90. Sur les côtés, la fosse a en revanche cédé la place à un grillage d'une hauteur certaine, dont les jours sont apparemment comptés.
Le plus gros des travaux concerne évidemment la tribune Sud, anciennement dédiée à une myriade de publics, lesquels ont dû être relocalisés le temps des travaux. La tribune de presse a migré en quart de virage, la corbeille présidentielle a logiquement pris place en Nord (je n'ai pas encore demandé à mon élu préféré où il avait trouvé refuge), tandis que les loges conçues par Daniel Hechter ont naturellement disparu durant l'été. Vous le voyez, nombreux sont les propriétaires du Racing ayant laissé une trace immobilière.

Réduit à 19.500 personnes, le public aura le loisir de contempler l'avancée des travaux tout au long de la saison. La hauteur du bâtiment est particulièrement frappante, de même que sa profondeur si on se place à l'extérieur du stade. Ainsi du haut de la tribune Nord, on n'apercevra pas le sommet de la Sud. Sans parti pris aucun, cela change carrément la configuration des lieux.
Parvis élargi mordant sur l'ancienne rue de l'Extenwoerth, coursives rénovées, boutiques et buvettes redéployées, il faudra de nombreuses visites pour remarquer les modifications, certaines définitives, d'autres provisoires.

Les stands de restauration ont fait peau neuve, le nouveau prestataire ayant profité de son arrivée pour réajuster les prix à la hausse. Fort heureusement, la bière de saison ô combien estivale permet de désaltérer nos gosiers, la panse ayant été largement remplie en amont par les grillades du local Fédé. Le poulet mariné paprika-miel-romarin et thym de Weitbruch aurait eu sa place à un dîner de gala à l'Elysée pour la visite officielle du roi d'Angleterre ou du président des États-Unis.
D'invités de marque anglo-saxons, il n'y eut point cette fois. A moins que les membres du Board soient aussi anonymes sur leur siège qu'auprès de la presse.
La traumatisante saison passée, marquée par le retour durable des sifflets et les départs avant la fin de spectateurs atterrés, dans un contexte de rupture entre les associations et leurs interlocuteurs devenus parfaitement fantoches, sans parler du pilotage du domaine sportif opéré à distance... ce cocktail détonant accréditant la vassalisation du Racing a finalement poussé les associations de supporters à annoncer une mesure radicale : une grève des encouragements sur 15 minutes, à tous les matchs, jusqu'au départ de BlueCo.
Passée logiquement inaperçue à Montpellier, la grève allait susciter de nombreuses réactions avant, pendant et après le match de Rennes. Concentrons-nous sur le déroulement de l'avant-match et du premier quart d'heure, selon le point de vue d'un observateur externe, situé en tribune Nord.
La tribune Ouest est bien garnie à quelques instants du coup d'envoi. L'annonce des compositions d'équipes s'est déroulée conformément à la légende, Jean-Luc Filser ayant manifestement mal digéré la Carola bleue. La composition rennaise a été vite expédiée, certains n'ont rien entendu et le tout a rendu impossible une réédition de la belle ovation qu'avait reçue Julien Stéphan à son retour en mars dernier.
Pas de montée en puissance dans les décibels, comme annoncé le match démarre dans une atmosphère feutrée. Certains chants sporadiques émanent du quart de virage nord-ouest et à proximité du poteau de corner. Impossible de les situer précisément, tout comme il est impossible de quantifier le nombre de personnes s'étant payé le luxe de siffler les explications du président des UB90.
L'ambiance ouatée des premières minutes a laissé la place à une atmosphère confuse et tendue, jusqu'à l'arrivée en bas de tribune du tifo en mode marionnette suspendue, façon dragon chinois. Après le match, les présents témoigneront avoir entendu des abonnés virulents, furieux de ne pouvoir "soutenir nos joueurs" et s'en prenant verbalement aux responsables ultras, pour finalement se réfugier dans un profond mutisme le reste du match. Ils veulent qu'on leur laisse la possibilité de chanter s'ils le souhaitent, mais surtout que les ménestrels, dont la prestation fait partie du prix du billet, le fassent continuellement.
Dans l'intervalle, le public médusé assiste à l'Anschluss d'une nouvelle plate-forme de la tribune par les très distingués jouvenceaux vêtus de noir. Avec la disparition de la populaire Ouest, historique lieu de ralliement, ces individus se sont rabattus sur une terrasse. Suite de l'annexion et positionnement du club quant à ce caillou dans la chaussure seront scrutés.
Au quart d'heure de silence succède une animation chasuble suivie d'un joli spectacle pyrotechnique. Le Racing ouvre la marque peu après la dissipation des fumées, accélérée par le trou béant de la Sud.

Les banderoles se succèdent, signe d'un été studieux : trois mois sans stade, il y a des choses à exprimer. Comme cette référence à l'ultime message de Patrick Vieira : "N'oublions pas, nous amoureux du Racing. Que le passé, le présent et surtout le futur du club nous appartiennent."
Par rapport à Metz en mai, le maître d'école a changé. Exit Vieira, qui avait pourtant dirigé une reprise languissante et laborieuse jusqu'à la mi-juillet. Son successeur effectuait sa première apparition officielle au stade, après avoir pris moults bain de foule depuis son arrivée. Sorte de jeune fille au pair britannique venu sur le continent pour se faire les dents, Liam Rosenior débarque avec fraîcheur et ambition. Il compte enseigner l'anglais, les choses de la vie et le football à une classe de garçonnets venus de tous horizons pour le sérieux du projet alsacien.
Certains élèves méritants n'ont pu s'inscrire au jardin d'enfants, ayant dépassé la limite d'âge. Frédéric Guilbert et Lucas Perrin, guerriers adulés et experts en galipette ont pu s'imprégner une dernière fois de la ferveur du Kop avant de partir sous d'autres cieux.
De son côté, Rosenior tient son rôle de chef de file des louveteaux jusqu'au tour d'honneur effectué en tête.
Score final 3-1. Orphelins de Benjamin Bourigeaud en route pour le Qatar (infinie tristesse pour la carrière de ce joueur) et de leurs supporters, les Bretons s'éclipsent sans avoir été dominée par une équipe supérieure.
Déjà salué par une banderole en fin de match ("Passion et professionnalisme au service du club et de ses supporters"), Arnaud Szymanski s'avance vers le Kop, lui l'ancien capo devenu officier de liaison supporters. Acclamé et accompagné du nouveau capitaine Habib Diarra qui lui offrira son maillot, Arnaud fait ses adieux au Racing, à la Meinau et à ses tribunes.
Guilbert à Lecce, Szymanski à la FFF, Vieira sur DAZN, les parpaings de la Sud à la benne. Le Racing change et n'a pas été mené au score cette saison.
Le match de Metz du printemps dernier est déjà archivé. Les animateurs de la tribune Ouest l'avaient annoncé, il s'agissait de l'ultime rendez-vous dans la configuration éprouvée depuis des décennies : une partie haute initialement dévolue aux spectateurs assis et une basse conçue au début des années 1980 pour accueillir des spectateurs debout. L'inversion opérée depuis 2016 et le retour en Ligue 2 traduisait le bricolage autour de cette bonne vieille Meinau et rendait obligatoire une remise à plat généralisée de l'enceinte.
La tribune Ouest est désormais d'un seul tenant, pratiquement du bord de la pelouse jusqu'au toit. En réalité, la fosse érigée en 2000, évocation des fortifications de Vauban et rare vestige des années IMG, n'a pas entièrement disparu. Elle demeure derrière le but, à proximité du nouveau promontoire prévu pour accueillir les capos et tambours des Ultra Boys 90. Sur les côtés, la fosse a en revanche cédé la place à un grillage d'une hauteur certaine, dont les jours sont apparemment comptés.
Le plus gros des travaux concerne évidemment la tribune Sud, anciennement dédiée à une myriade de publics, lesquels ont dû être relocalisés le temps des travaux. La tribune de presse a migré en quart de virage, la corbeille présidentielle a logiquement pris place en Nord (je n'ai pas encore demandé à mon élu préféré où il avait trouvé refuge), tandis que les loges conçues par Daniel Hechter ont naturellement disparu durant l'été. Vous le voyez, nombreux sont les propriétaires du Racing ayant laissé une trace immobilière.

Réduit à 19.500 personnes, le public aura le loisir de contempler l'avancée des travaux tout au long de la saison. La hauteur du bâtiment est particulièrement frappante, de même que sa profondeur si on se place à l'extérieur du stade. Ainsi du haut de la tribune Nord, on n'apercevra pas le sommet de la Sud. Sans parti pris aucun, cela change carrément la configuration des lieux.
Parvis élargi mordant sur l'ancienne rue de l'Extenwoerth, coursives rénovées, boutiques et buvettes redéployées, il faudra de nombreuses visites pour remarquer les modifications, certaines définitives, d'autres provisoires.

Les stands de restauration ont fait peau neuve, le nouveau prestataire ayant profité de son arrivée pour réajuster les prix à la hausse. Fort heureusement, la bière de saison ô combien estivale permet de désaltérer nos gosiers, la panse ayant été largement remplie en amont par les grillades du local Fédé. Le poulet mariné paprika-miel-romarin et thym de Weitbruch aurait eu sa place à un dîner de gala à l'Elysée pour la visite officielle du roi d'Angleterre ou du président des États-Unis.
D'invités de marque anglo-saxons, il n'y eut point cette fois. A moins que les membres du Board soient aussi anonymes sur leur siège qu'auprès de la presse.
La traumatisante saison passée, marquée par le retour durable des sifflets et les départs avant la fin de spectateurs atterrés, dans un contexte de rupture entre les associations et leurs interlocuteurs devenus parfaitement fantoches, sans parler du pilotage du domaine sportif opéré à distance... ce cocktail détonant accréditant la vassalisation du Racing a finalement poussé les associations de supporters à annoncer une mesure radicale : une grève des encouragements sur 15 minutes, à tous les matchs, jusqu'au départ de BlueCo.
Passée logiquement inaperçue à Montpellier, la grève allait susciter de nombreuses réactions avant, pendant et après le match de Rennes. Concentrons-nous sur le déroulement de l'avant-match et du premier quart d'heure, selon le point de vue d'un observateur externe, situé en tribune Nord.
La tribune Ouest est bien garnie à quelques instants du coup d'envoi. L'annonce des compositions d'équipes s'est déroulée conformément à la légende, Jean-Luc Filser ayant manifestement mal digéré la Carola bleue. La composition rennaise a été vite expédiée, certains n'ont rien entendu et le tout a rendu impossible une réédition de la belle ovation qu'avait reçue Julien Stéphan à son retour en mars dernier.
Pas de montée en puissance dans les décibels, comme annoncé le match démarre dans une atmosphère feutrée. Certains chants sporadiques émanent du quart de virage nord-ouest et à proximité du poteau de corner. Impossible de les situer précisément, tout comme il est impossible de quantifier le nombre de personnes s'étant payé le luxe de siffler les explications du président des UB90.
L'ambiance ouatée des premières minutes a laissé la place à une atmosphère confuse et tendue, jusqu'à l'arrivée en bas de tribune du tifo en mode marionnette suspendue, façon dragon chinois. Après le match, les présents témoigneront avoir entendu des abonnés virulents, furieux de ne pouvoir "soutenir nos joueurs" et s'en prenant verbalement aux responsables ultras, pour finalement se réfugier dans un profond mutisme le reste du match. Ils veulent qu'on leur laisse la possibilité de chanter s'ils le souhaitent, mais surtout que les ménestrels, dont la prestation fait partie du prix du billet, le fassent continuellement.
Dans l'intervalle, le public médusé assiste à l'Anschluss d'une nouvelle plate-forme de la tribune par les très distingués jouvenceaux vêtus de noir. Avec la disparition de la populaire Ouest, historique lieu de ralliement, ces individus se sont rabattus sur une terrasse. Suite de l'annexion et positionnement du club quant à ce caillou dans la chaussure seront scrutés.
Au quart d'heure de silence succède une animation chasuble suivie d'un joli spectacle pyrotechnique. Le Racing ouvre la marque peu après la dissipation des fumées, accélérée par le trou béant de la Sud.

Les banderoles se succèdent, signe d'un été studieux : trois mois sans stade, il y a des choses à exprimer. Comme cette référence à l'ultime message de Patrick Vieira : "N'oublions pas, nous amoureux du Racing. Que le passé, le présent et surtout le futur du club nous appartiennent."
Par rapport à Metz en mai, le maître d'école a changé. Exit Vieira, qui avait pourtant dirigé une reprise languissante et laborieuse jusqu'à la mi-juillet. Son successeur effectuait sa première apparition officielle au stade, après avoir pris moults bain de foule depuis son arrivée. Sorte de jeune fille au pair britannique venu sur le continent pour se faire les dents, Liam Rosenior débarque avec fraîcheur et ambition. Il compte enseigner l'anglais, les choses de la vie et le football à une classe de garçonnets venus de tous horizons pour le sérieux du projet alsacien.
Certains élèves méritants n'ont pu s'inscrire au jardin d'enfants, ayant dépassé la limite d'âge. Frédéric Guilbert et Lucas Perrin, guerriers adulés et experts en galipette ont pu s'imprégner une dernière fois de la ferveur du Kop avant de partir sous d'autres cieux.
De son côté, Rosenior tient son rôle de chef de file des louveteaux jusqu'au tour d'honneur effectué en tête.
Score final 3-1. Orphelins de Benjamin Bourigeaud en route pour le Qatar (infinie tristesse pour la carrière de ce joueur) et de leurs supporters, les Bretons s'éclipsent sans avoir été dominée par une équipe supérieure.
Déjà salué par une banderole en fin de match ("Passion et professionnalisme au service du club et de ses supporters"), Arnaud Szymanski s'avance vers le Kop, lui l'ancien capo devenu officier de liaison supporters. Acclamé et accompagné du nouveau capitaine Habib Diarra qui lui offrira son maillot, Arnaud fait ses adieux au Racing, à la Meinau et à ses tribunes.
Guilbert à Lecce, Szymanski à la FFF, Vieira sur DAZN, les parpaings de la Sud à la benne. Le Racing change et n'a pas été mené au score cette saison.
