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- Par sylvainstinson
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Entre les pro et les anti-BlueCo, la guerre n'aura pas lieu !
L’arrivée de la saison 2024/2025 a eu pour effet d’apporter des nouveautés au Racing… De nouveaux joueurs (beaucoup), un nouveau staff avec un nouvel entraîneur, une nouvelle configuration du stade de la Meinau à cause des travaux, mais surtout une opposition d’un genre nouveau entre les supporters, entre deux groupes irréconciliables : les pro et les anti-BlueCo. Personnellement, je ne m’y attendais pas, la première saison de l’ère BlueCo n’ayant finalement pas beaucoup déchaîné les passions, il était difficile de connaître l’avis dominant sur les nouveaux propriétaires du Racing, mais force est de constater au regard des échanges sur les réseaux sociaux qu’il y aurait en fait deux groupes qui se font face. D’un côté, les pro-BlueCo, qui vantent la chance d’avoir des « pépites » sur le terrain, de passer la DNCG les doigts dans le nez et la prochaine participation régulière du Racing en coupe d’Europe ; de l’autre, les anti-BlueCo, qui semblent nostalgiques des années passées, qui s’inquiètent de la multipropriété et qui comprennent la grève d’un quart d’heure au début de chaque match. A la limite, si on s’en tenait à ce constat, il n’y aurait pas de quoi en faire un article… Mais plus étonnant, le clivage me semble prendre la forme de reproches d’un groupe envers l’autre, et vice versa. Combien de fois ai-je lu sur les réseaux, Twitter (enfin X) en particulier, des pro-BlueCo reprochant aux anti-BlueCo de se réjouir d’une victoire, d’un but de Nanasi ou de notre coach mangeant une tarte flambée à la Meinau ; et des anti-BlueCo reprochant aux pro-BlueCo de voir le club trop beau, de soutenir la dérégulation du football et de ne pas voir que le coach qui manque une tarte flambée est une opération de communication (comme il en existe dans toute entreprise d’ailleurs). Je synthétise et surtout je schématise une opposition qui prend une autre tournure lorsque la grève des UB ou les communiqués de la Fédé sont évoqués.
Devant cette crispation qu’on commence de plus en plus à sentir dans les tribunes de la Meinau, j’ai décidé d’y aller de mon petit article pour donner mon avis sur la question. Je ne compte pas mettre tout le monde d’accord, mais je vais essayer d’apporter un point de vue modéré à la situation.
Premièrement, et pour que mon propos soit transparent, il faut que je sois clair sur mon camp. Si je devais choisir, je serais un anti-BlueCo. Objectivement, je n’ai rien contre BlueCo, à vrai dire je les connais mal, et je n’ai pas vraiment d’avis sur les personnes qui ont fondé ce consortium. En revanche, je suis clairement contre la multipropriété dans les clubs sportifs. Il se trouve que j’ai un peu travaillé le sujet dans mes activités professionnelles (mais on se fiche clairement de mon CV ici) et qu’il y a de nombreux risques avec l’expansion de la multipropriété et en l’état actuel du droit, il est difficile de lutter contre un tel phénomène. Ceci dit, je serais peut-être anti-BlueCo même si le consortium ne détenait que le Racing, parce que la politique sportive proposée ne me plaît pas beaucoup. D’ailleurs cette politique n’a de sportive que le nom puisque l’idée de développement de jeunes joueurs est clairement l’affichage d’une volonté de les vendre un bon prix quand ils auront atteint une maturité footballistique, mais passons, c’est une politique, c’est déjà ça (qui se rappelle de la politique sportive de Jafar par exemple ?). Mon statut d’anti-BlueCo ne m’empêche cependant pas de douter de la pertinence d’une grève de 15 minutes au début de chaque match. Celle-ci, paradoxalement, à ses avantage : quand arrive la 15ème minute, il y a une explosion palpable qui donne un effet agréable (et a même tendance à devenir un « évènement » du match, un moment particulier). Je me suis déjà demandé : pourquoi 15 minutes ? pourquoi pas 5 plutôt ? pourquoi pas 1 minute silence pour la mort du football à cause du business ? Bref, je suis un anti-BlueCo qui peut être dubitatif sur cette grève. De même, les communiqués de la Fédé. Mon avis est qu’ils ne sont pas toujours opportuns (quoique je dis ça la semaine où ils ont peut-être sorti le meilleur), que les parallèles avec la NBA ou les dessous d’un transfert que tout le monde connaît ne sont pas les meilleurs exemples des dérives liées à la multipropriété. Mais ils ont le mérite de créer le débat, ce qui serait une bonne chose si ce dernier était apaisé. Quoi qu’il en soit, on peut être un anti-BlueCo sceptique sur les modes d’opposition aux propriétaires.
En même temps, est-ce qu’être anti-BlueCo me prive du statut de supporter du club ? Loin s’en faut. On peut regretter une politique consistant à ne recruter que des U23 et apprécier la conduite de balle de Nanasi ; on peut s’inquiéter de devenir une équipe réserve d’un club plus puissant tout en sautant de joie après une victoire contre l’OM ; on peut reconnaître que l’apport financier de BlueCo dans une période difficile pour le foot français est plutôt salvateur tout en considérant qu’un autre chemin était possible. En bref, on peut détester l’actionnaire majoritaire du club tout en étant supporter du club. Alors, plutôt que de s’écharper sur cette question, que de toute façon ni moi ni la plupart d’entre nous ne peut résoudre, parce que même si on s’y met tous, on n’aura pas le pognon pour reprendre le club et en faire ce qu’on en veut, est-ce qu’on ne pourrait pas, a minima, arrêter de se prendre la tête et se contenter de retenir ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise ? Allez Racing !
Devant cette crispation qu’on commence de plus en plus à sentir dans les tribunes de la Meinau, j’ai décidé d’y aller de mon petit article pour donner mon avis sur la question. Je ne compte pas mettre tout le monde d’accord, mais je vais essayer d’apporter un point de vue modéré à la situation.
Premièrement, et pour que mon propos soit transparent, il faut que je sois clair sur mon camp. Si je devais choisir, je serais un anti-BlueCo. Objectivement, je n’ai rien contre BlueCo, à vrai dire je les connais mal, et je n’ai pas vraiment d’avis sur les personnes qui ont fondé ce consortium. En revanche, je suis clairement contre la multipropriété dans les clubs sportifs. Il se trouve que j’ai un peu travaillé le sujet dans mes activités professionnelles (mais on se fiche clairement de mon CV ici) et qu’il y a de nombreux risques avec l’expansion de la multipropriété et en l’état actuel du droit, il est difficile de lutter contre un tel phénomène. Ceci dit, je serais peut-être anti-BlueCo même si le consortium ne détenait que le Racing, parce que la politique sportive proposée ne me plaît pas beaucoup. D’ailleurs cette politique n’a de sportive que le nom puisque l’idée de développement de jeunes joueurs est clairement l’affichage d’une volonté de les vendre un bon prix quand ils auront atteint une maturité footballistique, mais passons, c’est une politique, c’est déjà ça (qui se rappelle de la politique sportive de Jafar par exemple ?). Mon statut d’anti-BlueCo ne m’empêche cependant pas de douter de la pertinence d’une grève de 15 minutes au début de chaque match. Celle-ci, paradoxalement, à ses avantage : quand arrive la 15ème minute, il y a une explosion palpable qui donne un effet agréable (et a même tendance à devenir un « évènement » du match, un moment particulier). Je me suis déjà demandé : pourquoi 15 minutes ? pourquoi pas 5 plutôt ? pourquoi pas 1 minute silence pour la mort du football à cause du business ? Bref, je suis un anti-BlueCo qui peut être dubitatif sur cette grève. De même, les communiqués de la Fédé. Mon avis est qu’ils ne sont pas toujours opportuns (quoique je dis ça la semaine où ils ont peut-être sorti le meilleur), que les parallèles avec la NBA ou les dessous d’un transfert que tout le monde connaît ne sont pas les meilleurs exemples des dérives liées à la multipropriété. Mais ils ont le mérite de créer le débat, ce qui serait une bonne chose si ce dernier était apaisé. Quoi qu’il en soit, on peut être un anti-BlueCo sceptique sur les modes d’opposition aux propriétaires.
En même temps, est-ce qu’être anti-BlueCo me prive du statut de supporter du club ? Loin s’en faut. On peut regretter une politique consistant à ne recruter que des U23 et apprécier la conduite de balle de Nanasi ; on peut s’inquiéter de devenir une équipe réserve d’un club plus puissant tout en sautant de joie après une victoire contre l’OM ; on peut reconnaître que l’apport financier de BlueCo dans une période difficile pour le foot français est plutôt salvateur tout en considérant qu’un autre chemin était possible. En bref, on peut détester l’actionnaire majoritaire du club tout en étant supporter du club. Alors, plutôt que de s’écharper sur cette question, que de toute façon ni moi ni la plupart d’entre nous ne peut résoudre, parce que même si on s’y met tous, on n’aura pas le pognon pour reprendre le club et en faire ce qu’on en veut, est-ce qu’on ne pourrait pas, a minima, arrêter de se prendre la tête et se contenter de retenir ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise ? Allez Racing !