Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Lyon - RCS, côté tribunes

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Côté tribunes
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© finchcurieux

Si le jeu "Jacques-a-dit" est répandu dans toute la France, à Lyon la variante s'appelle Jean-Michel-Aulas-a-dit. Et les Strasbourgeois autant sur le terrain que dans les tribunes ont vite appris les règles, à leurs dépens.

Avant match
Environ 170 strasbourgeois ont fait le déplacement à Gerland : trois cars de Strasbourg (75 UB90, une trentaine de KCB, une trentaine de CCS) et des voitures. A leur arrivée, les bus sont encadrés par une escorte qui les guide à travers une zone industrielle qui borde le stade afin d'éviter toute rencontre avec le supporter autochtone. Puis ils entrent dans le parking visiteur jouxtant la cabane en bouée d'une mascotte OL avec une tête de LEGO. Jean-Michel a dit qu'accueillir les supporters visiteurs ça coûte cher, alors il faut les dissuader de revenir : la place est à 15 euros et le voile en hommage à un supporter de Karlsruhe décédé l'an dernier est interdit. Après moultes palabres et négociations, le tifo sera finalement accepté, du bout des lèvres.

L'accès au parcage visiteurs se fait par de longues marches que certains comparèrent à celles du Philadelphia Museum of Art de Rocky. Pour le reste, Gerland ressemble un peu à un palais avec diverses arches romanes et un toit ondulé. A l'instar du Vélodrome, une fois à l'intérieur on sent le vent qui s'y engouffre facilement. Quant au parcage visiteurs, il se situe près d'un poteau de corner mais loin du terrain et avec une séparation en plexiglas pour séparer ceux qui ont payé 15 euros de ceux qui en ont payés 70.

Ce OL-RCS est un peu particulier puisque, outre la valise qu'on est sur le point de se prendre, c'est également l'anniversaire d'un des groupes de supporters locaux : les Bad Gones 1987. Les anciens meneurs font un tour d'honneur avec une des premières bâches du groupe. Le public applaudit poliment et quand ils passent devant les Strasbourgeois, ils se mettent à nous traiter de "juifs" ou d'"Allemands" ou même peut-être des deux. La plupart des supporters du parcage restent indifférents aux élucubrations unineuronales, et c'est sans doute la meilleure des réponses au vide intersidéral qui peut exister entre les organes auditifs de certains spécimens locaux. A l'entrée des joueurs, les UB90 sortent le fameux tifo en hommage à leur ami de Karlsruhe avec la banderole « Moser für immer », tandis que les Bad Gones tentent de tendre un voile sur toute la tribune, voile qui se déchire rapidement sous les rires et les moqueries du parcage.

Le match
Le match commence et Jean-Michel-a-dit « il faut marquer vite sinon le cours de l'action OL va baisser face à un promu ». Källström s'execute et l'action remonte. Puis Jean-Michel a dit « pas siffler pénalty sur Mouloungui » mais « siffler hors-jeu sur Gameiro ». Pour l'instant force est de constater que l'arbitre fait un sans faute et reste dans la course au titre suprême de Jean-Michel-a-dit. L'ambiance reste faible à Gerland alors que l'OL mène au score. Les tribunes latérales sont remplies mais totalement aphones sauf à un moment où un joueur lyonnais rata une passe ingénieuse et se fait... siffler par son propre public ! Pour ce qui est des virages de supporters, ce n'est pas plus transcendant : le virage sud avec la Cosa Nostra est insignifiant avec sa dizaine de supporters en habits de camouflage comme s'ils ne passaient déjà pas assez inaperçus. Il s'amuseront d'ailleurs à sortir une ribambelle de messages à l'encontre des prochains visiteurs, les Niçois, suite à un vol de bâche récent. A noter que la plupart des banderoles ont été rapidement enlevées par la sécurité. De l'autre côté, on n'entend pas le Virage Nord depuis notre secteur, même si quelques gestuelles et tendus d'écharpes font leur effet. Mais bon, pour des 20 ans on reste quelque peu sur notre faim. Pendant ce temps, les Strasbourgeois continuent de chanter malgré l'avalanche de buts. Néanmoins à 4-0 la motivation est sérieusement atteinte si bien que les visiteurs ne contentent de regarder le naufrage. Le public gerlandais prend alors le relais avec le fameux « qui ne saute pas n'est pas lyonnais » puis à 10 min de la fin des spectateurs... quittent le stade ! Décidément, à Lyon on a vraiment une autre idée du supporterisme...

Fin du match
Le cinquième but est planté et la fin du match sifflé. Les joueurs lyonnais saluent le stade et s'approchent mais pas trop près non plus du Virage Nord qui pour fêter ses 20 ans allument plusieurs dizaines de fumigènes parce que Jean-Michel-a-dit « pas durant le match ». Côté Strasbourgeois, Cassard est le premier à venir, l'air dépité, vers les visiteurs. Il jète ses gants et sera applaudi malgré les cinq buts encaissés. Une poignée d'autres joueurs viennent également et sont eux aussi bien accueillis car si le score fait mal, la colère n'est pas vraiment de mise. Non, c'est plus de la déception pour beaucoup, du fatalisme pour d'autres et certains tentent même de tourner le carnage à la dérision. Venant des Strasbourgeois, ce n'est pas finalement pas si étonnant au vu des mauvais moments que l'on a déjà traversés. Pour supporter le Racing il faut savoir relativiser, il faut savoir ne rien lâcher, il faut savoir y croire pour mériter les bons moments. C'est finalement un peu une école de la vie. Et pour ça, pas besoin de Jean-Michel-a-dit.

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