Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Joueur du mois de janvier : Stéphane Cassard

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Par romeocrepe
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© Karim Chergui

Chez les Cassard, on aime les gros volumes. 17 fois Cécile Cassard au cinéma, 8 fois Stéphane Cassard en tête du baromètre mensuel avec janvier 2008. Pour le troisième mois consécutif. Faut-il s'en réjouir ?

Ainsi, en cette saison hivernale propice à l'organisation des lotos traditionnels, Stéphane Cassard réalise le carton plein. Novembre, décembre, janvier, triple quine, trois lignes consécutives au palmarès honorifique de notre gardien. Au mieux, il gagnera un jambon ou un panier garni, au pire un infâme mousseux ; mais là n'est pas l'essentiel.

En effet, après ce triplé, qui porte à huit le nombre de distinctions mensuelles de Stéphane Cassard dans notre classement dont quatre en 2007-2008, en attendant son probable troisième titre de joueur de la saison en quatre ans, un enjeu de fond apparaît, dépassant la personne de notre portier, que l'on ne présente plus : le règne de Cassard est-il une bonne ou une mauvaise nouvelle pour le Racing ? Eléments d'analyse :

Oui, un gardien peut s'illustrer dans une équipe conquérante
Les tenants du verre (de vin d'Arbois) à moitié plein ne manqueront certes pas de relever qu'un gardien peut être le moteur d'une équipe qui gagne, celui qui lance le jeu vers l'avant, s'invite dans le clan des passeurs décisifs, inspire confiance à sa défense, réalise des arrêts essentiels : bref un gardien peut, comme tout joueur, devenir une institution, une icône. Oliver Kahn au Bayern, Peter Schmeichel avec le Manchester de 1999, Petr Cech passant d'un Rennes en période d'embellie en 2005 à Chelsea champion d'Angleterre 2006, membre à part entière d'une équipe de stars, l'illustrent bien. Dans une moindre mesure, des gardiens comme Landreau hier à Nantes (la qualité d'un centre de formation), Coupet à Lyon (la continuité d'une équipe patiemment construite pour gagner), voire Lloris à Nice (le renouveau niçois) symbolisent, ou ont symbolisé à eux seuls les réussites de leur club. Dès lors, la présence de Cassard en tête des notations ne saurait être considérée comme une mauvaise nouvelle par nature.

Oui, la performance individuelle de Stéphane Cassard doit être saluée
Pourquoi faire la fine bouche après tout ? Aurait-on déjà oublié qu'entre l'ère de Saint Alex Vencel et la période actuelle, ce fut le Temps des Troubles dans les cages strasbourgeoises ? Après tout, s'il y a des nostalgiques du trio Chilavert-Debès-Eggimann ou de l'âge d'or de l'infirmerie sous Dutruel, pourquoi pas, il y a bien des thuriféraires de l'Union Soviétique. Dans le même ordre d'idées, Rémy Vercoutre était bon, mais Stéphane Cassard ne va pas porter un cilice de pénitent sous son T-shirt parce qu'il a su s'imposer, lui le gardien d'expérience venu pour « dépanner » en cas de blessure du n°1, lorsque, précisément, cette blessure est survenue. Cassard, c'est un peu le Michel Romanov des buts strasbourgeois. Un tsar donc.

Bref, nous tenons là un gardien sérieux, solide, constant, qui dure et durera encore un peu: bientôt 36 ans, pour un gardien, ce n'est pas encore l'hospice. Célébrons-le de son vivant sportif, n'attendons pas son jubilé, qu'il pourrait, comme Vencel, être amené à célébrer ailleurs, et rendons-lui hommage sans arrière-pensée pour ses prestations, toujours aussi convaincantes, au cours de ce mois de janvier 2008.

Non, une équipe qui s'illustre par son gardien est une équipe en difficulté
Pour les tenants du verre (de vitriol) à moitié vide, il est difficile de faire abstraction des circonstances dans lesquelles Cassard a décroché ses deux titres de joueur de la saison. En 2005, après des débuts encourageants, le Racing a dégringolé, et lutté jusqu'à la fin pour sauver sa peau. Cassard, dernier rempart d'une défense en perdition, ne pouvait que s'illustrer. En 2007, certains ont crié à l'exploit: un gardien qui brille dans une équipe qui marque des buts, c'est magnifique ! Oui, mais c'était en L2. C'était le bon temps. D'ailleurs, le Racing a eu tort de monter. Au contraire, il aurait dû descendre en National : comme ça, Cassard aurait eu son mausolée place Kléber.

Pour 2008, outre le fait que le maintien est loin d'être assuré et que l'on compte encore trop souvent sur lui pour sauver la boutique, il paraît difficile d'analyser la présence aux avants-postes de Stéphane Cassard autrement que par une absence de véritable leadership dans ce Racing. Cette formation ne joue pas mal, elle dispose de quelques joueurs intéressants, voire franchement talentueux, mais on ne sait pas toujours si les principes directeurs définis par Jean-Marc Furlan vont pouvoir trouver une fidèle traduction sur le terrain.

Quoi que l'on dise ici et là, le Racing ne dispose pas de chef d'état-major valable sur le terrain; pourtant, Napoléon n'aurait jamais gagné à Wagram sans un Berthier pour compléter et faire transmettre la tactique complexe aux quatre coins du champ de bataille. Qui pour relayer les consignes de Furlan ? Ce n'est pas la politique du chien crevé au fil de l'eau, n'exagérons rien, mais, dans l'effectif, personne n'offre autant de garanties d'une rencontre à l'autre que Stéphane Cassard ; les autres, tous les autres, doivent encore faire leurs preuves sur la durée.

Conclusion : Cassard ou le sursaut du sérieux
Certains jeunes talents fauteurs d'emballements médiatiques passent, ceux qui restent deviendront sans doute d'honnêtes soutiers moins jeunes : Cassard, l'humble Stéphane Cassard venu en préretraite à Strasbourg pour jouer les doublures du jeune et ambitieux Rémy Vercoutre, reste, lui, comme subsistent les napoléons de grand'papa quand les produits financiers dans l'air du temps s'effondrent en Bourse. Comme les napoléons, il n'est pas un phénomène de mode, et pourtant il n'est pas archaïque, car notre époque le rejoint. Halte au clinquant, au bling-bling, vive le sérieux, le fiable, le durable. Vive Stéphane Cassard !


http://img514.imageshack.us/img514/364/jdmjanv08pl4.jpg
Tableau complet de janvier 2008. Le classement est établi par les utilisateurs de racingstub.com, grâce aux votes des différents "baromètres" (top/flop lors de chaque match officiel du Racing). Cliquez pour mieux lire.

romeocrepe

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