Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - Lyon, côté tribunes

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Côté tribunes
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Par kibitz
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Sochaux, Metz, Lille, Monaco... Autant de déconvenues à domicile et d'ambiance en conséquence. Que fallait-il donc espérer pour la venue de Lyon à la Meinau ?

En cette triste période de série de défaites, qu'est-ce qui pourrait bien motiver le Strasbourgeois à aller encourager son équipe. Rentabiliser son abonnement ? Croire au réveil pour espérer le maintien ? Profiter des derniers instants de Ligue 1 ? Admirer Benzema et les siens ? Juger de l'incroyable popularité de l'OL en comptant ses fans ? Espérer une folle ambiance avec un stade rempli et bouillonnant ?

Quoi qu'il en soit, il y a bien du monde à la Meinau, avec un stade plein, mais morose. Chaque journée achève d'enfoncer les derniers espoirs de maintien et l'envie affichée par les joueurs n'est pas pour rassurer mais les billets s'arrachent comme des petits pains avant le jour du match. Allez, on veut encore y croire... Même si on apprend la victoire de Lens avant la rencontre, qui fait mal au moral.

Au niveau du Kop, la fin de la rencontre face à Monaco s'était achevée par une grève organisée dans la tribune, vidée dans sa partie basse. Que faire pour cet avant-dernier match à domicile ? Reconduire la grève ? Soutenir ? Des évènements extérieurs vont finalement clore le débat.

En effet, l'association de supporters du PSG les Boulogne Boys a été dissoute par le gouvernement au terme de la très médiatique affaire de la banderole anti-ch'tis.

Sans entrer dans le débat sur la gravité de la banderole, les Boulogne Boys représentent 23 années d'histoire du supporterisme (parisien) : encouragements, déplacements, spectacles, etc. avec bien sûr aussi des aspects moins reluisants. 23 années balayées par une signature ministérielle pour une banderole suite au tsunami médiatique.

Sans cautionner la banderole, sans tenir de propos injurieux, les UB90, qui se souviennent aussi de l'acharnement dont ils avaient été eux-mêmes victimes en d'autres temps, ont souhaité rendre hommage à ces 23 années qui ont aussi marqué, en bien ou en mal, l'histoire des tribunes françaises de football.

Cet hommage, ils comptaient le rendre, en leur nom et dans leur tribune, par l'intermédiaire d'une simple banderole : « dissolutions proclamées, groupes menacés, ultras français solidarité, Boulogne Boys respect ».
Cet hommage, il leur a été refusé par les forces de l'ordre. Des forces de l'ordre qui, faute de pratiquer cette fois des tests ADN, ont menacé d'entrer dans la tribune si une telle banderole était brandie. Des forces de l'ordre qui ont menacé d'interpeller tous ceux qui brandiraient une telle banderole. Des forces de l'ordre qui, manifestement, n'ont pas d'autres chats à fouetter, ni d'autres troubles à l'ordre public, pour reprendre leur terme, à réprimer.
On peut comprendre que certains ne veuillent pas rendre hommage au groupe parisien.
On peut difficilement comprendre que certains n'aient pas le droit de le faire...

Menacés, leur liberté d'expression bafouée, les UB90 décident donc quelques minutes avant la rencontre de protester, à leur manière, en vidant leur partie de tribune et en optant pour le silence. Un silence de censure. Un silence de mépris. Un silence de tristesse. Un choix difficile au vu de la situation sportive. Malgré un stade plein à craquer et un match à l'enjeu essentiel pour la survie du Racing. Ces pseudo supporters étaient pourtant encore à Valenciennes il y a quelques jours, et iront sans doute à Rennes, Nancy, et Marseille, contrairement à beaucoup de leurs détracteurs.
De quoi alimenter à nouveau la presse alsacienne...

Comme face à Monaco donc, une partie du Kop boude. Mais si, face à Monaco, l'autre partie huait le Racing, cette fois, cette autre partie décide de l'encourager, dans la mesure de ses moyens. Bien sûr, on ne peut qu'espérer qu'ils n'oublieront pas non plus, à l'avenir, d'encourager le Racing pour d'autres matchs. Certains chants sont donc lancés, mais ils resteront finalement limités.

Quoi qu'il en soit, sur le terrain, pour une fois, le Racing montre de l'envie. Donc on trépigne, on crie, on hurle son dépit, son soulagement, puis sa joie sur le but de Renteria. Après avoir été ridicules depuis plusieurs matchs et gâché leur saison, les Strasbourgeois trouvent le moyen de mener face à Lyon, leader du championnat !

En tribune, la banderole interdite est tout de même apposée, sans la mention aux Boulogne Boys. Un peu comme le mot « bomb » dans un aéroport américain, désormais, il ne faut plus prononcer ou écrire le nom de l'association dissoute. Take care, Big Brother is watching you... Un peu plus tard, les ultras ne résisteront pas à un ultime pied de nez en brandissant un message : respect aux « garçons », pour contourner l'interdiction faite au pied de la lettre. Que d'histoires pour une banderole... Et celle-là, ni le Président de la République, ni des millions de téléspectateurs ne l'avaient vue !

En face, les Lyonnais, bien que jouant un match capital pour le titre, sont très loin de remplir leur quart de virage, mais les présents n'ont pas fait le déplacement pour rien et leurs encouragements sont constants.

Dans les autres tribunes, on bouillonne, en rapport avec le déroulement du match. On sent que la Meinau ne demande qu'à s'enflammer, mais l'absence des ultras fait cruellement défaut, et, sans doute, on a un peu peur d'y croire et d'être à nouveau déçu.

L'arbitre ne se fait pas que des amis parmi les fans strasbourgeois et l'expulsion de Mouloungui est, évidemment, très mal vécue par les gradins strasbourgeois qui passeront une bonne partie de la seconde mi-temps à protester contre les décisions du corps arbitral. Mais la rage laisse vite place au dépit avec les deux buts lyonnais. On a voulu y croire, on a espéré, et, au final, le Racing s'incline à nouveau.

Mais cette fois, les joueurs se sont battus et, par conséquent, la Meinau les respecte. Pas de chants pro-Lyonnais, pas de slogans hostiles. Au contraire, les efforts sont encouragés et la fin de match est sifflée... sans sifflets. Mais avec le sentiment amer que si le Racing s'était battu de cette façon lors de ses derniers matchs, il ne serait pas dans un tel pétrin aujourd'hui. On n'a que ce qu'on récolte, il paraît.

kibitz

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