Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

L'affaire Belghazouani : un clip et des claques ?

Note
0.0 / 5 (0 note)
Date
Catégorie
Au jour le jour
Lectures
Lu 9.031 fois
Auteur(s)
Par rachmaninov
Commentaires
0 comm.
belghazouani.jpg
© fatari

Depuis 8 jours, l'affaire Belghazouani est le sujet marquant de l'actualité du Racing. Retour sur les faits, la position du club et tentative de réponse à la question que se pose la direction du Racing : faut-il licencier Chahir Belghazouani ?

Chronologie des faits


Mardi 21 octobre

Chahir Belghazouani est un footballeur franco-marocain de 22 ans, né à Porto-Vecchio en Corse. Jusqu'au mardi 21 octobre, il est inconnu du grand public. Seuls les amateurs de foot ont relevé son titre de meilleur joueur de L2 du mois de septembre, premier fait marquant de sa jeune carrière. Mais mardi 21 octobre, sa notoriété va dépasser la sphère sportive : deux policiers se rendent au centre d'entrainement du Racing et l'interpellent. Dans un premier temps, le plus grand flou règne autour de cet évènement, notamment à cause d'un article mélangeant rumeurs et faits réels publié sur le site de "20 minutes". Rapidement, l'Alsace et les DNA apportent plus de précisions : Chahir Belghazouani a été placé en garde à vue pour une histoire de violences volontaires qu'il aurait commises en août avec la complicité d'un homme de 29 ans.

Les deux larrons sont au coeur d'une autre affaire qui, ô hasard (?), éclate ce même mardi 21 octobre. Le syndicat UNSA-Police demande à la ministre Michel Alliot-Marie de poursuivre les auteurs d'un clip de rap d'un collectif strasbourgeois, Cartel 67. Le clip serait « outrageant à l'égard des policiers et de leur conjointe » (UNSA-police). Chahir apparait dans ce clip réalisé par l'homme de 29 ans. La presse locale précise néanmoins que la garde à vue du footballeur n'a rien à voir avec cette histoire de clip.

Mercredi 22 octobre

Chahir Belghazouani est relâché, il ne sera pas déféré au parquet, faute d'éléments suffisants dans le dossier. Le parquet de Nanterre est saisi de l'affaire du clip. L'office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC), installé à Nanterre et spécialisé dans ce genre d'affaires est chargé de donner une qualification aux faits après analyse.

Jeudi 23 octobre

Le Racing met à pied Chahir Belghazouani à titre conservatoire dans l'attente d'un entretien en vue d'un éventuel licenciement.

Mardi 28 octobre

Le directeur général du Racing, Jean-Luc Herzog reçoit Chahir Belghazouani pour l'entretien en vue de l'éventuel licenciement. Le club rendra sa décision vendredi.

L'analyse


Le clip, le noeud du problème

Le club n'a semble-t-il pas apprécié de voir son nom associé à cette histoire pas plus que l'interpellation à la sortie de l'entrainement. Dans un premier temps, il a joué la carte de la prudence, sur le mode "attendons d'en savoir plus, notre joueur est présumé innocent". Les partenaires du franco-marocain ne se sont pas plus mouillés en ne faisant aucun commentaire. Très rapidement, le Racing a choisi une stratégie plus offensive en mettant à pied Chahir Belghazouani et en envisageant comme issue la plus probable à cette affaire un licenciement. Si le club s'en tient à ses déclarations, le licenciement devrait intervenir en fin de semaine.

La ligne de conduite "dure" adoptée par le Racing laisse perplexe et il est difficile de comprendre le motif de licenciement qui va être invoqué. Si Chahir Belghazouani avait été déféré devant le Parquet pour l'affaire de violences volontaires, le licenciement aurait été logique (même si jusqu'à son jugement il aurait été présumé innocent...). Mais on est loin de ce cas de figure car le joueur a été relâché et ne sera a priori pas inquiété par la Justice dans cette affaire. On rappelle que c'est bien dans le cadre de cette affaire qu'il a été entendu et non pas dans celle du clip. Pourquoi le club continue-t-il alors à laisser planer la menace du licenciement ?

Il n'y a qu'une seule réponse possible : le licenciement éventuel est motivé par l'affaire du clip. Chahir Belghazouani y apparait quelques secondes, en arrière plan du chanteur, mêlé à un groupe de gens dont certains sont cagoulés et armés. Il secoue la tête en rythme avec la musique. Et c'est tout ! Le Racing semble donc vouloir licencier son joueur pour cette apparition qui constituerait une faute grave en portant atteinte à l'image du club. Si cela se produit, il y a fort à parier que le club sera attaqué devant les Prud'hommes, et sans être juriste, on peut quand même douter que le club l'emporte...

En fait, un seul détail porte véritablement atteinte à l'image du club : l'incrustation d'une légende signalant que "Chahir Belghazouani, joueur du Racing club de Strasbourg" est présent. Sans cette incrustation, personne n'aurait remarqué le joueur, à moins d'identifier sa Porsche Cayenne Blanche. L'incrustation de ladite légende, qui se fond mal dans le clip semble avoir été ajoutée à la va-vite. C'est le seul élément qui permet de relier le Racing au clip. Il est peu probable que le joueur ait cautionné cette incrustation et même qu'il ait participé au montage du clip. On peut encore ajouter que la diffusion du clip est restée assez limitée, malgré le coup de pub fait par l'affaire Belghazouani. Difficile de concevoir sérieusement que l'image du club ait été ternie et que des retombées économiques négatives soient à prévoir.

Le licenciement, la pire des solutions ?

Le club va maintenant prendre une décision, sans avoir plus d'éléments qu'au début concernant l'affaire de violences volontaires. Il peut licencier le joueur avec pour conséquences de se priver de l'un de ses meilleurs joueurs depuis le début de la saison et de risquer un procès à l'issue incertaine car tout sera basé sur une brève apparition dans un mauvais clip. Pas forcément le meilleur des calculs...

La 2ème chance, la solution à privilégier ?

Il peut aussi se montrer plus mesuré en "tapant sur les doigts" du joueur, avec une amende et en lui demandant de faire des excuses publiques. En sus, on pourrait imaginer une action pédagogique menée par le joueur et le club en direction des jeunes des quartiers. Le joueur ferait amende honorable et le Racing pourrait compter sur un joueur décidé à se faire pardonner pour jouer la remontée. Le club sortirait grandi de cette affaire en montrant un visage à la fois ferme et humain, ce qui aurait des retombées positives en terme d'image. Chahir et des éducateurs avec des gamins de la Meinau ou d'Hautepierre, en train de jouer au foot, ça ferait de belles photos et même un joli clip ! Chiche ?

rachmaninov

Commentaires (0)

Flux RSS
  • Aucun message pour l'instant.

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives