Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Une saison inoubliable, épisode 5

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Souvenir/anecdote
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Le capitaine Jacky Duguépéroux

Fort de son succès national, la série continue de s'exporter à l'étranger. Après la Suède, c'est en Ecosse qu'elle va tenter de s'imposer : retour sur le mois d'octobre 1978 grâce aux souvenirs des stubistes.

Résumé des épisodes précédents
Intraitable en championnat, le Racing maîtrise parfaitement son début de saison malgré quelques critiques acerbes dans la presse. Toujours en tête du classement général, le RCS a de plus offert une belle soirée de Coupe d'Europe à ses supporters en disposant d'Elfsborg après un match à suspense (les épisodes précédents sont disponibles en cliquant ici).

14ème journée : RCS-Sochaux, mercredi 11 octobre 1978


A peine remis de leurs émotions européennes, les supporters du Racing sont encore gâtés avec ce nouveau sommet du championnat à la Meinau : Strasbourg le leader accueille Sochaux son dauphin au classement.
A l'image de sedna, les fans se pressent au stade pour suivre cette affiche : « le public était venu nombreux au stade pour ce derby, mais lorsque nous avons pénétré dans l'enceinte du stade une bonne heure avant le coup d'envoi, nous avons vite compris que le match n'aurait pas lieu, le brouillard, épais comme jamais s'était invité dans les débats et la visibilité était réduite à quelques mètres. Il était impossible à l'arbitre de distinguer les buts depuis le rond central et la rencontre fut logiquement ajournée. Les nombreux spectateurs repartaient déçus, mais le Racing grâce à une confortable avance au classement restait en tête. Je me rappelle avoir précieusement conservé le billet, en prévision du match à rejouer. »
En effet, malgré ce match reporté, l'avance des Bleus est telle qu'elle leur permet de conserver la tête du classement. Mais dans la course au haut du tableau, le RCS voit son calendrier bouleversé et comptera un match en retard pendant de longues semaines, la date du match étant fixé au 14 février 1979.
Pour éviter qu'un tel désagrément se répète au cours de l'hiver, sedna nous apprend que le « Racing prit l'initiative de combattre le brouillard en disposant autour de la pelouse de nombreux braseros destinés à réchauffer l'atmosphère. Il faut dire que la proximité du Krimmeri dans cette enceinte non couverte était propice à ce genre d'inconvénients. »

15ème journée : Bastia-RCS, samedi 14 octobre 1978


Equipe


Le report de la rencontre face à Sochaux présente cependant un avantage : celui de permettre aux internationaux du Racing de prendre un peu de repos. En effet, le samedi 7 octobre, quatre strasbourgeois ont disputé le match de qualification à l'Euro 80 au Luxembourg avec l'Equipe de France (Dominique Dropsy, Roger Jouve, Francis Piasecki et Albert Gemmrich, qui marquera d'ailleurs le dernier des trois buts français ce soir-là).
Une période de répit salutaire car à Furiani, face au finaliste de la Coupe UEFA 1978, le Racing peut s'attendre à une rencontre extrêmement délicate. Comme nous l'indique dudu, « c'était un déplacement périlleux car les Corses avaient une équipe de premier plan avec de très bons joueurs comme Félix Lacuesta, Claude Papi et surtout Johnny Rep qui rejoindra les Verts de Saint-Etienne la saison suivante en compagnie de Michel Platini » . Et sedna de confirmer : « les déplacements en Corse ont toujours été animés, le public avait déjà une réputation de s'enflammer facilement (et peut-être encore plus à l'époque). »

On peut aussi noter grâce à sedna que « dans l'équipe corse jouait l'Alsacien Marc Weller dans les buts et deux futurs racingmen : Félix Lacuesta et Krimau » (Abdelkrim Merry de son vrai nom).
Le début de match est en tout cas conforme aux prévisions. Le RCS subit la furie des locaux et se fait bousculer comme jamais depuis l'entame du championnat. Mais malgré cette pression incessante, les joueurs résistent et parviennent à laisser passer l'orage. Mieux encore, dès le début de la seconde période, c'est le Racing qui ouvre le score, bien aidé par la défense corse : sur une mauvaise passe en retrait du pourtant expérimenté Néerlandais Wim Rijsbergen (finaliste de la Coupe du Monde 1974), Weller concède le but aux Strasbourgeois.
Finalement, les Corses parviennent à égaliser rapidement grâce à un exploit personnel de Claude Papi. Le Racing repart donc avec un bon nul (1-1) : « le match fut très musclé » (dudu) mais « le point pris en Corse confortait le Racing dans sa course en tête, il restait invaincu et dominateur » (sedna).

On notera également la première apparition au cours de ce match de Tokomon Nambatingue, arrivé en octobre de Bordeaux en échange de Jacques Vergnes, et qui dispute les 10 dernières minutes de la rencontre en remplacement de Roland Wagner.

Coupe UEFA, 16ème de finale, aller : RCS-Hibernian, mercredi 18 octobre 1978


Equipe


Quatre jours après ce déplacement compliqué en Corse, les Strasbourgeois poursuivent avec une rencontre qui s'annonce elle aussi très intense. Les Ecossais d'Edimbourg se présentent à la Meinau et pour proposer une opposition de qualité aux Strasbourgeois.
Devant 30 000 spectateurs, le Racing gère tout de même parfaitement le match et trouvent l'ouverture à deux reprises grâce à Albert Gemmrich (22ème minute) et Francis Piasecki (sur penalty à la 60ème minute). dudu se rappelle d'un match que le RCS a « dominé mais gagné difficilement 2-0 ».

L'avantage de deux buts est évidemment intéressant mais dès la fin de la rencontre, les Hibs promettent l'enfer aux Strasbourgeois pour le match retour au Easter Road Park...

16ème journée : RCS-Marseille, samedi 21 octobre 1978


Equipe


En attendant ce déplacement délicat en Ecosse, le Racing acceuille à la Meinau l'OM, modeste 16ème du classement, pour ce troisième match en une semaine.
Malheureusement la réception d'Edimbourg trois jours plus tôt a laissé des traces et Gilbert Gress doit faire sans Roger Jouve, blessé. De plus Raymond Domenech est suspendu pour cette rencontre.
Pourtant, avec une incroyable maîtrise, le Racing contrôle la rencontre. Après une première mi-temps de mise en route, les Alsaciens dominent totalement la seconde période au cours de laquelle ils inscrivent trois buts. dudu : « le match contre Marseille fut encore un festival offensif de la part du Racing qui surclassa une équipe qui avait pourtant dans ses rangs des noms comme Marc Berdoll ou Didier Six. »
Le RCS l'emporte 4-1 et profite de la défaite sochalienne à Nîmes ainsi que du match nul monégasque face à Bordeaux pour prendre trois points d'avance au classement, avec un match en retard.
Et tandis que ses principaux adversaires comptent déjà tous quatre défaites, Strasbourg est toujours invaincu. Incontestablement, le Racing écrase pour le moment toute la concurrence.

17ème journée : Valenciennes-RCS, vendredi 27 octobre 1978


Equipe


« Lors du match à Valenciennes, j'ai bien cru que nous allions connaître notre première défaite ».
Comme l'ensemble des supporters du Racing, dudu n'a pas reconnu son équipe favorite, totalement dominée par Valenciennes et menée 2-0 après à peine 20 minutes de jeu, dont un but marqué par Bruno Metsu.

Finalement, les seuls à ne pas s'inquiéter sont les joueurs eux-mêmes. Sans paniquer, les Strasbourgeois reviennent peu à peu dans le match : Yves Ehrlacher réduit le score peu avant la mi-temps et Roland Wagner signe l'égalisation à vingt minutes de la fin de la rencontre au stade Nungesser (2-2).

Le RCS prend donc un point et continue sa série de succès à la Meinau et de nuls loin de Strasbourg : « la moyenne anglaise était le maître mot de Gress, victoire à domicile et match nul à l'extérieur » se souvient dudu « sauf que gagnions souvent à l'extérieur et je me souviens de ces soirée radio et 'le but par but' où avec les potes nous étions les rois... du championnat ».
Ce ne fut pas le cas ce soir-là, mais comme l'indique aragon « il fallait savoir aussi limiter la casse dans ces moments-là, pour glaner quand même les points qui comptent au final ! »
Malgré les deux buts encaissés, Strasbourg reste largement la meilleure défense du championnat (Bordeaux, seconde meilleure défense, a encaissé six buts supplémentaires) et conserve ses trois points d'avance sur Saint-Etienne et Monaco.

Et, cerise sur le gâteau, en disputant son 28ème match consécutif sans connaître la défaite, Strasbourg impressionne de plus en plus les adversaires, notamment ce soir-là l'entraîneur de VA Jean-Pierre Destrumelle : « je ne connais pas beaucoup d'équipes françaises menées 2-0 qui auraient réagi avec un tel sang-froid. Le ciel peut bien leur tomber sur la tête, ils continuent d'appliquer leur football réaliste, implacable et plus technique qu'on ne le pense généralement. »
Le dernier mot revient à dudu : « cette équipe avait une force de caractère hors du commun et refusait farouchement la défaite. »

Coupe UEFA, 16ème de finale, retour : Hibernian-RCS, mercredi 1 novembre 1978


Equipe


« Vous avez un grand rôle à jouer. Contre Strasbourg, les Hibs auront besoin d'une terrible ambiance pour pouvoir se dépasser ». Ainsi s'exprimait le manager des Hibernians le jour du match pour motiver les supporters du club écossais.
Et comme on pouvait s'y attendre, le début de la rencontre est tout à l'avantage des locaux. Poussés par leurs supporters, Duncan et Smith, les deux arrières latéraux, ne cessent de monter à l'avant ; au milieu de terrain René Deutschmann et Jacky Duguépéroux se démènent dans d'âpres duels ; en attaque, l'avant-centre Higgins récupère et dévie tous les ballons de la tête ; face à lui, Dominique Dropsy est régulièrement mis à contribution dans les airs ou sur les frappes écossaises.

A Strasbourg, malgré la distance, on vit également cette partie avec passion : « j'ai vécu ce match retour au Hall Rhénus et c'était encore une première pour moi car c'était effectivement la première fois que j'assistais à un match sur écran géant. L'ambiance était géniale et on se serait cru dans les travées de la Meinau avec les chants et les trompettes... » se souvient dudu.
Que ce soit en Alsace ou à Edimbourg, ce match décisif de Coupe UEFA s'annonce donc inoubliable. Et pour le moment, les joueurs du Racing résistent à la pression : « dans une ambiance typiquement écossaise l'équipe tenait le choc même si les Ecossais dominaient assez nettement. Avec l'avance des deux buts du match aller, le score nul et vierge était du pain béni pour nous les supporters ».

Et peu à peu, comme à son habitude, le Racing prend la mesure de son adversaire et parvient même à se montrer dangereux dans le camp des Verts et Blancs par l'intermédiaire de Gemmrich et Piasecki. En parvenant à rendre coup pour coup aux Ecossais - au sens propre comme au figuré - que peut-il bien arriver aux Strasbourgeois ? Pas grand-chose, si ce n'est une erreur individuelle. Elle arrive après une heure de jeu : Dominique Dropsy bloque un ballon sur sa ligne mais est violemment chargé par Ally Mac Leod ; Francis Piasecki se précipite sur l'Ecossais, qui s'effondre en se tenant le visage à deux mains... penalty !
Le capitaine Jacky Duguépéroux peut vertement tancer Piasecki pour son intervention, mais le mal est fait : face à Dropsy se présente... Mac Leod qui s'est vite remis et qui marque le penalty. A 1-0, il suffit alors d'un petit but aux Ecossais pour gagner le droit de disputer les prolongations.

« Edimbourg réussi à marquer un but, et de ce fait la fin de match fut très tendue car nous avions tous très peur d'une égalisation qui aurait certainement été très dure à digérer pour le Racing ». Mais dudu peut se rassurer, les Strasbourgeois ne commettront plus d'erreur. Malgré la générosité des Hibs jetant leurs dernières forces dans la bataille, le Racing tient le choc (1-0 score final) : « l'équipe fit front avec un courage formidable et une solidarité qui était la marque de fabrique de ce groupe. Le coup de sifflet final fut une délivrance et l'ambiance à la sortie du Rhénus, digne des grandes soirées européennes. L'aventure pouvait continuer... »

A suivre
Combien de temps les Strasbourgeois vont-ils encore tenir sur leur rythme infernal ? Le club de Duisbourg, futur adversaire en Coupe d'Europe, va-t-il subir à son tour la loi des Alsaciens ? sedna n'avait-il finalement rien de mieux à faire le 14 février 1979, jour de la Saint Valentin, que d'aller assister à Racing-Sochaux ?
Vous le saurez bientôt en suivant les prochains épisodes d'Une saison inoubliable, uniquement sur racingstub.com.


Merci aux stubistes cités dans l'article pour leur participation. Si vous aussi vous souhaitez faire partager vos souvenirs, n'hésitez pas à contacter redaction.

filipe

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