Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

L'adversaire : Amiens

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Par manwithnoname
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C'est une tradition, désormais : sur le chemin de la remontée en Ligue 1, le Racing ne se fait jamais faute de marquer une étape au Stade de la Licorne. Présentation de notre hôte d'un soir.

Une arrivée tardive au professionnalisme.


S'il est loin d'avoir un palmarès aussi fourni et un passé aussi glorieux que le Racing, l'Amiens Sporting Club Football, fondé en 1901 sous l'appellation d'Amiens Athletic Club, peut se targuer d'avoir une aussi longue histoire. Mais, à la différence du Racing, celle-ci fut longtemps marquée par l'anonymat des championnats inférieurs et traversée par quelques coups d'éclat en Coupe qui restèrent lendemain. Après une courte expérience professionnelle au début des années trente, où il croisa le Racing, le club amiénois ne connut, par la suite, et jusqu'aux années quatre-vingt, le deuxième échelon national que par intermittence, sans jamais pouvoir s'y stabiliser, ni prétendre à d'autres ambitions que la lutte pour le maintien. Un certain Claude Le Roy, notamment, y fit ses premières armes d'entraîneur de 1980 à 1983, réussissant le triste exploit d'empêcher la montée du club en deuxième division trois années de suite et c'est à Amiens qu'il fera la connaissance de son futur ex-ami, Pierre Mankowski, un enfant du pays venu y terminer sa carrière de joueur. Le club semble, à cette époque, abonné aux descentes/remontées régulières, et comme incapable de franchir le virage du professionnalisme.

C'est en 1991-1992 que le club picard entame sa mutation définitive et son entrée dans l'ère du football moderne. Cette saison-là, l'Amiens Sporting Club, qui a porté à sa tête celui qui en est devenu l'inamovible président, Pascal Pouillot, décide d'adopter le statut professionnel, alors même qu'il retrouve, à la suite d'un nouvel aller-retour, la deuxième division. L'exercice précédent avait d'ailleurs vu l'éclosion au plus haut niveau de deux jeunes gars du cru appelés à un avenir brillant, notamment à... Strasbourg, l'avant-centre Gérald Baticle et le milieu de terrain défensif Teddy Bertin (reconverti par la suite arrière central, mais déjà doté de sa célèbre frappe de balle), encadrés à l'époque par le milieu international tchèque Karel Jarolim, futur adjoint d'Ivan Hasek au Racing. C'est à partir de cette époque, et ce malgré deux passages exprès par la case National, que l'ASC s'enracine durablement dans l'antichambre de l'élite, gagnant, au gré de saisons honnêtes, ses galons de « bon club de Ligue 2 ». Ses principaux faits d'armes, depuis lors, resteront deux saisons fastes, qui se solderont malheureusement pour le club par autant d'échecs - de justesse - à la course à l'accession en Ligue 1. Si le premier fut proprement traumatisant en 2003-2004 (bien placés à huit journées de la fin du championnat, les hommes de Denis Troch s'effondrèrent en enchaînant huit défaites consécutives), le second, enregistré en 2006-2007, est certainement le plus frustrant en 2007, puisque les Amiénois échouèrent à un point du Racing, troisième, malgré une fin de championnat en boulet de canon. L'autre geste glorieuse du club picard restera cette finale de Coupe de France, disputée et perdue en 2001 face à leur bête noire... Strasbourg, alors que le club s'apprêtait à remonter du National en Ligue 2.

Un club coincé entre Paris et Lens.


L'adoption tardive du professionnalisme par le club amiénois n'explique pas à elle seule la relative obscurité dans laquelle il s'est maintenu jusqu'à aujourd'hui. Même sans évoquer la concurrence occasionnelle offerte par les concurrents locaux (Beauvais, Abbeville, Saint-Quentin), concurrence qui a aujourd'hui disparu, la métropole picarde, prise en étau entre l'attractivité de la région parisienne limitrophe et le dynamisme du football nordiste, n'a jamais pu coaguler autour d'elle les ressources du football picard, et a souvent dû se résigner à voir ses meilleurs espoirs partir pour d'autres horizons sans jamais se fixer au club. Encore aujourd'hui, Amiens apparaît coincé entre Paris et Lens, qui se partagent d'ailleurs souvent les faveurs des amateurs de foot locaux, et ne parvient jamais longtemps à retenir auprès de son club ses meilleurs éléments, qu'ils soient originaires de la région (David De Freitas, Fahid Ben Khalfallah) ou des banlieusards parisiens venus achever leur formation en Picardie (Issar Dia, Fabrice Abriel). Cette relative désaffection et ce manque de passion autour de l'ASC expliquent en grande partie les difficultés qu'a le club à construire dans la durée et à viser enfin l'échelon supérieur, et ce malgré des infrastructures tout à fait décentes (centre de formation performant, stade de La Licorne, inauguré en 1999, et qui a servi de modèle à nombre de stades récents...).

Pour seul objectif, un maintien « confortable ».


A qui considère le parcours des Amiénois depuis leur remontée de National en 2001, les deux très bonnes saisons effectuées par l'ASC apparaissent comme des trompe-l'oeil, qui contrastent avec des exercices plus ternes, voire plus chaotiques, qui cantonnèrent le club le plus souvent en deuxième partie de tableau. Les deux échecs de 2004 et de 2007 ont été sanctionnés immédiatement par le départ des meilleurs éléments pour des clubs plus attractifs, le plus souvent à l'échelon supérieur. D'où la difficulté pour le club picard, ainsi dégarni de ses éléments moteurs, à s'extirper du ventre mou dans lequel il s'est englué et à apparaître comme un concurrent crédible et naturel à la montée. La nouvelle saison ne déroge pas à la règle. Le président Pouillot a tiré les leçons de la très délicate dernière saison, et a vu le club échapper de peu à la relégation grâce à une deuxième partie d'exercice en trombe, a joué la carte de la prudence. Il a ainsi choisi de fixer un objectif qui soit dans les cordes d'un effectif qui a été saigné, une nouvelle fois, de ses joueurs les plus influents à l'intersaison : un maintien « confortable », fixé dans les alentours du milieu de tableau.

Il était, en effet, difficile d'exiger plus d'un club dépouillé cet été de cinq de ses meilleurs éléments : aux départs des Buron (Lorient), Buengo et Fiorèse (Troyes), Sami (Nancy), Mulumbu (de retour de prêt à Paris), tous auteurs d'une deuxième partie de saison remarquée, départs qui ont, au moins, permis d'alléger sensiblement la masse salariale, ont répondu les arrivées de joueurs calibrés « Ligue 2 », avec suffisamment d'expérience pour encadrer et conseiller la jeune garde amiénoise. Le nouvel entraîneur, Thierry Laurey, totalement novice à ce niveau, et venu remplacer un Ludovic Batelli en partance pour Troyes, pourra également compter sur son inusable capitaine et tour de contrôle, Carl Tourenne, qui compte 36 printemps bien sonnés, mais qui est certainement l'un des éléments les plus réguliers de ce début de saison.

Puisqu'il s'agit d'obtenir un maintien confortable, l'effectif de la présente saison a donc été taillé en conséquence. Le club ne pouvant se permettre de faire de folies sur le marché des transferts, il a surtout privilégié le renfort de joueurs à vocation défensive : la défense a été réorganisée autour d'une charnière centrale inédite : Benoît Haaby (venu de Clermont, et indiscutable titulaire depuis le début de saison)/Maxime Brillault (Libourne), arrivés en même temps que le latéral droit, Samuel Allegro (Châteauroux), et le polyvalent Eddy Viator (Grenade, et bon connaisseur de la Ligue 2). Autre renfort défensif, mais au milieu cette fois : le Montpelliérain Malek Aït-Alia, qui sera précisément absent face à Strasbourg. Le secteur offensif est un peu le parent pauvre du recrutement picard, avec le retour de prêt d'Abdoulaye Baldé (Metz, où il a passé une saison blanche) et le prêt de l'ailier Benjamin Laurant (Le Havre) : or, c'est précisément ce secteur, déjà peu fourni quantitativement, qui pêche cruellement par manque d'efficacité et de réalisme, en dépit de l'abattage du milieu offensif, Thibaud Giresse, le meilleur joueur de l'effectif. Trop isolé, il n'a pas pu briller comme à son habitude depuis le début de saison. Les attaquants, Heitzmann, Baldé, Contout, Raynier, marquent peu et aucun ne s'impose comme titulaire indiscutable.

S'ils ne sont guère souverains à la Licorne (le Picard étant généreux et accueillant par nature, il ne dédaigne pas remplir le bagage de son visiteur de quelques points), les Amiénois restent une équipe potentiellement accrocheuse, et, dos au mur, ils savent qu'ils vont devoir se battre pour garder la tête hors de l'eau, au moins jusqu'à la trêve. Et cela passera par un bon résultat lundi soir face à Strasbourg.

manwithnoname

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Stammtisch
  • il-vecchio Manger des fruits et légumes de saison c'est pour les vieux cons. Comme moi!
  • il-vecchio Hé l'autre écolo qui veut des fruits et légumes de proximité et de saison!
  • chrisneudorf Par contre il est "moderne" Gilbert ! Pas de clignotants pour tourner et téléphone au volant 😟
  • il-vecchio Kumm! Kumm! Du Griener! Le melon on le fait venir du bout du monde!
  • mediasoc c'est un peu tôt pour la saison du melon
  • micwer1977 Joyeuse Saint Parfait a notre maitre a tous - Gilbert Gress!
  • chrisneudorf Dans des registres différents,on a Diarra,Sahi et Sebas qui peuvent remédier si forfait
  • coyote67 Bakwa manquera forcément, c'est notre dynamiteur au milieu
  • azzu pas convaincu de ce postulat, c'est lui qui les fait marquer et son dauphin Angelo n'est plus là
  • chrisneudorf Maintenant que quasi tous nos attaquants sont disponibles,son absence serait moins préjudiciable
  • knack90 Bakwa a pris un coup a l'entraînement. Entraînement écourté et sortie en boîtant
  • cigonhao Peut on vraiment prevoir qu il y aura de l imprévu ?
  • pando67 mon prono était bon
  • takl ça manque d'imprevu
  • takl Le Real sans Benzema c'est un peu nul quand même
  • kitl 16 corners à 0 pour City :o)
  • chrisneudorf Inexistant Arsenal. Qualification logique de Munich
  • takl ça devient compliqué pour Madrid quand même je trouve
  • kitl ça se décoince, si ça reste comme ça, parfait
  • valdestras On se fait chier ce soir par rapport à hier

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