Les interrogations

Kandia Traoré (16 matchs, 6 buts, 1 passe décisive)
Il présente un bilan tout en contrastes ; auteur de six buts (dont un en Coupe et deux doublés), ce qui est en soi plutôt une bonne performance, Traoré n'a toutefois pas réussi à convaincre.
Souvent désarmé en attaque, contraint à jouer en retrait presque systématiquement, son apport dans l'animation offensive du Racing est trop faible. Ce qui lui est souvent reproché, c'est de ne pas assez souvent tenter sa chance, signe extérieur évident d'un manque de confiance en soi. Le Kandia Traoré du Havre est loin d'être celui qui joue aujourd'hui au Racing.
Certes, il a donc inscrit six buts. Mais il y a deux doublés (dont un pour une victoire 4-0 contre Tours), et un en Coupe de France, contre Sannois Saint-Gratien. Dès lors, ce sont finalement peu de matchs qui auront vu Kandia Traoré être décisif pour la victoire. De plus, certaines occasions marquées lui auront coûté cher : c'est notamment le cas contre Troyes, ou à Amiens, avec un manque d'opportunisme criant.
Preuve du manque de confiance qui lui est accordé, Jean-Marc Furlan n'a pas hésité à lui préférer Rudy Carlier lors de certains matchs, notamment à Metz, ou face à Guingamp. L'arrivée récente de Boubacar Kébé inaugure une nouvelle concurrence au sein de l'attaque du Racing : sera-t-elle fatale à Traoré, ou saura-t-il relever la tête, et se rendre enfin véritablement décisif ?

Zoltan Szelesi (10 matchs)
C'est sans doute l'énigme de ce début de saison, et pas seulement pour les supporters : Jean-Marc Furlan n'a pas hésité à remplacer, à de maintes reprises, Szelesi par Lacour sur le flanc droit de la défense.
Zoltan Szelesi s'est distingué en ce début de saison par son inconstance : capable de faire des matchs corrects, il a en revanche livré certaines prestations proches du catastrophique, notamment à Amiens, où il aura été hors du coup.
Certes, Szelesi tente d'apporter offensivement au Racing, mais trop rarement. Quant à l'aspect défensif de sa tâche, son placement laisse parfois franchement à désirer, et ses interventions sont souvent maladroites.
Si, durant le mois d'octobre notamment, Szelesi a été mis sur la touche, les blessures et suspensions lui ont permis de revenir ces derniers temps. Titulaire depuis plusieurs matchs, ses dernières prestations, mis à part Amiens donc, n'ont pas été ridicules. Aurait-il alors trouvé la constance qui lui manque, pour enfin réussir à durablement s'imposer dans la défense ? Ou un départ, dès le mercato, est-il d'actualité ? La réponse ne va pas tarder.

Renaud Cohade (12 matchs, 1 but, 2 passes décisives)
C'est peut-être provocateur que de placer Renaud Cohade parmi les déceptions du cycle aller. Mais, dans les faits, Cohade n'a pas été au même niveau que l'an passé : plus de mainmise dans son secteur, des sautes d'humeur pénalisantes, et un déchet technique constant.
L'explication de tout ceci vient peut-être du fait de sa longue blessure : opéré d'une pubalgie le 30 avril dernier, il n'a effectué son retour à la compétition qu'au mois de septembre, après avoir donc raté toute la préparation d'avant-saison. Une carence qui se sera donc faite remarquer, même si ses débuts auront été plutôt convaincants.
Toutefois, ses trois derniers mois de compétition auront été bien moins reluisants, et le Renaud Cohade étincelant des saisons passées, décisif et appliqué, a disparu.
Il lui reste donc à rapidement retrouver son meilleur niveau, au sein d'un milieu de terrain récupérateur qui sera bientôt complètement fourni, avec notamment le retour d'Harlington Shereni ; la concurrence sera rude....

Pierre Ducrocq (17 matchs, 1 but, 1 passe décisive)
Avec 17 matchs de joués, Pierre Ducrocq est l'un des piliers de l'équipe. Capable d'évoluer tant en défense qu'à la récupération, c'est surtout l'un des hommes à tout faire du Racing.
Il a su ainsi profiter des nombreuses blessures, pour s'imposer dans l'équipe et disputer un grand nombre de rencontres.
Le problème est de savoir si, lorsque l'effectif sera à nouveau au complet, une place lui sera toujours réservée. Or, sur ce que l'on a pu voir, cela ne semble pas être le cas : dur au mal, Pierre Ducrocq n'aura toutefois pas réussi à paraître rassurant dans son jeu. Certains fustigent tout simplement sa faiblesse criante, insistant sur son incapacité à relancer proprement le jeu.

Ali-Azouz Mathlouthi (7 matchs)
Au début de la saison, on était légitimement en droit d'espérer qu'Ali Mathlouthi pourrait enfin s'exprimer au Racing, et effectuer une bonne saison.
Aujourd'hui, les fidèles du Racing se rendent compte que c'est loin d'être le cas. Peu utilisé, Mathlouthi n'aura pas su saisir sa chance lors de ses apparitions, n'apportant rien (ou presque) au jeu strasbourgeois, avec des pertes de balles bien trop nombreuses.
En bref, une nouvelle désillusion, pour ce joueur qui n'a certes que 21 ans, mais semble ne pas avoir sa place dans l'effectif strasbourgeois.

Les absents

Simon Zenke (10 matchs, 2 buts, 1 passe décisive)
On l'avait quitté la saison dernière au Vélodrome, après un bien beau but, tout aussi magnifiquement fêté.
Cette saison, Simon Zenke joue peu ; mais quand il joue, c'est souvent à un poste de milieu offensif gauche, qui a priori lui sied peu.
Difficile donc de le placer au rang des déceptions. Il s'agira pour lui de montrer qu'il peut faire mieux, dans une place d'attaquant de pointe.

Ahmed Abou Mosalem Farag
Zéro minutes de jouées, il égale donc certaines légendes comme Haykel Gmamdia.

Loïc Damour
Il est très peu entré en jeu, difficile donc de le juger. Mais il n'a que 17 ans.

David Ledy
De rares apparitions en championnat, mais un but inscrit en coupe, lors du récital face à l'Entente SSG. A Revoir, donc.

Boubacar Kébé
Tout fraîchement arrivé, il est apparu en seconde période contre Boulogne. Peut-être sera-t-il enfin l'attaquant que le Racing recherche depuis si longtemps.

Le banni

Chahir Belghazouani
C'est finalement sans doute le plus gros gâchis de la saison. Car, si Chahir Belghazouani était encore au club, il aurait sans doute eu une place de choix dans l'article d'hier, à savoir parmi les satisfactions.
Mais le sort en a décidé autrement, et Chahir, très prometteur pendant ses trois mois passés au Racing, a été licencié le 1er novembre dernier.
Doté d'une technique hors du commun, et d'une capacité à provoquer tout aussi énorme, Chahir s'imposait peut-être comme la recrue la plus intéressante du mercato. Un beau gâchis, donc...