Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Sedan la poche ?

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Par matteo
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C'était ça ou "A l'Est d'Ardenne"... Un article dont l'humour est au même niveau que le trouillomètre des sangliers poursuivis par Obélix : à zéro.

Communiqué de la Sécurité Routière, service des invasions animales intempestives : « La plus grande prudence est recommandée aux automobilistes qui circuleraient ce vendredi dans le sud de l'agglomération strasbourgeoise, et en particulier dans les quartiers de la Meinau et de la Plaine-des-Bouchers. On prévoit en effet le passage répété de hordes de sangliers, marcassins, laies, phacochères, cochons sauvages et autres suidés divers et variés. Les secteurs de l'avenue de Colmar et de la route de la Fédération devraient être les plus concernés, incitant les usagers de ces voies à la plus grande attention. Cet avertissement est d'autant plus sérieux que l'on signale depuis plusieurs semaines déjà la présence d'un troupeau de capridés divaguant librement à proximité du Stade de la Meinau, troupeau qui serait mené par un bison pas vraiment futé-futé. »

Eh oui, chers supporters strasbourgeois, gare aux pare-chocs chromés de vos Opel Kadett car c'est bien le CS Sedan-Ardennes qui vient nous rendre visite ce vendredi. Présentation du phénomène.

Frères d'Ardenne


Sedan, commune de 20 000 habitants, est une sous-préfecture du département des Ardennes (au pluriel), en région Champagne-Ardenne (au singulier). Singulier, le nom de cette région l'est assurément : il associe en effet une appellation synonyme dans le monde entier de luxe et de prestige (Champagne) à un toponyme évoquant dans l'inconscient collectif l'image de forêts sombres et profondes dans lesquelles s'ébrouent des marcassins farouches et des chasseurs aux souliers crottés (Ardenne). Il n'y a en France qu'un seul autre exemple d'une dénomination faisant montre d'un tel grand écart entre raffinement subtil et sauvagerie brutale : Alsace-Lorraine, autre remarquable oxymore s'il en est.

Le département des Ardennes est un des départements les plus mystérieux de France. Sa forme déjà, qui est des plus étranges : un quadrilatère plus ou moins régulier, comme s'il eut été tracé par un soulographe ou un enfant de 5 ans, surmonté d'une proéminence à rendre perplexe n'importe quel cartographe. Pareille à une lame enfoncée profondément dans les flancs de la pauvre Belgique, la pointe de Givet (puisque c'est son nom), dressée telle un doigt vengeur, semble surtout indiquer au footballeur du même nom la direction de Blackburn.

Le mystère ardennais n'est que renforcé par ce sondage IPSOS-TF1-Le Figaro-Picsou Magazine du 21 juin 2006, qui nous apprend que 98 % des Français n'ont jamais mis les pieds dans les Ardennes, les 2 % restant correspondant à des ressortissants des départements limitrophes qui, dans un moment d'égarement ou d'alcoolisation intense, auraient par mégarde franchi les frontières pourtant étroitement surveillées entre les Ardennes et la Meuse, la Marne ou l'Aisne.

Les Ardennes ont pourtant donné naissance à des enfants célèbres, dont les plus connus sont sans doute Arthur Rimbaud, auteur du fameux recueil « Une saison en enfer » (récit de la saison 1875-76 du CS Sedan-Ardennes), et Yannick Noah, natif de Sedan du fait des pérégrinations de son footballeur de père et qui aurait longuement observé le manège des sangliers en rut pendant la saison des amours avant d'en tirer la chorégraphie de son tube « Saga Africa ».

Le fait est qu'au final, la seule chose qu'on connaisse véritablement des Ardennes est son emblématique club de football, l'inusable Club Sportif Sedan-Ardennes. Et l'on prie pour que le numéro du département des visiteurs n'ait aucun rapport avec le score final de la rencontre.
(Qui a dit : "Nick le CSSA et tout le monde est cor-da" ? Chahir, t'es toujours pas arrivé en Suisse ?)

Belle des champs


Après s'être gentiment moqué de nos amis du 08, il est temps de hurler à la face du monde l'amour et le respect que nous inspire le CS Sedan-Ardennes. Car le CSSA est une des pierres angulaires de cette spécificité bien française qu'on ne retrouve nulle part ailleurs : le football de campagne. Au moment où le nombre de points est remplacé par le nombre d'habitants dans le championnat de France, où la loi PLM domine la L1 et où on expulse des clubs historiques pour cause d'agglomération de taille insuffisante (Angers, Nîmes) pour les remplacer par les équipes de villes plus importantes sans aucune histoire footballistique (Grenoble, Le Mans), il faut rendre hommage aux clubs phares de ce football des champs : l'inoxydable quatuor Auxerre-Gueugnon-Guingamp-Sedan symbolise parfaitement ces valeurs d'abnégation, d'humilité et de labeur, loin de la frime des grandes villes, de leur tentation et de leurs fréquentations douteuses.

Quelle plus belle réponse aux dérives du foot business qu'un bonnet à pompon de Guy Roux, un maillot barré d'un Rippoz géant ou un sanglier attifé d'une écharpe rouge et verte gambadant sur la pelouse du Stade de France ? Tant que le foot des champs vivra, qu'un CSSA se hissera en finale de Coupe de France, qu'une AJA se faufilera entre les mastodontes parisiens, marseillais et lyonnais, le football français respirera : mieux que ça, il sera vivant.

De fait, cela fait un bail que Sedan traîne ses guêtres dans le football de haut niveau : un site aussi bien informé que racingstub.com ne recense pas moins de 40 confrontations entre Strasbourg et Sedan. Plusieurs joueurs ont d'ailleurs porté le maillot des deux clubs, du légendaire Ivica Osim au non moins mythique Sylvain Sansone (surnommé « la trouée des Ardennes » lors de son séjour sedanais) en passant par Frédéric Arpinon, méridional bon teint à la recherche d'un raccourci vers le Midi que jamais il ne trouva et qui errera de Sedan à Troyes en passant par Metz et Strasbourg (« putaing mais il se lève jamais, ce brouillard ? »).

Ces dernières saisons, Sedan et Strasbourg, c'est kif-kif-bourricot : un coup en L1, un coup en L2. Un similitude assez navrante, tout comme celle d'avoir accueilli des gardiens de buts aux patronymes qui firent ricaner des tombereaux de jeunes boutonneux adeptes d'humour scatologique (Sachy et Chilavert). Hum.

Exclusif : le film du match


A racingstub.com, on ne fait pas les choses à moitié. En exclusivité, nous avons pu nous procurer le DVD de l'émission « Canal Football Club » de dimanche prochain. Nous avons bien sûr zappé les résumés de matches de L1 et leur cortège de zéro-zéros pour visionner le désormais attendu « Feuilleton de la Ligue 2 ».

Entre un reportage sur les varices de Gervais Martel, une interview « seulement oui ou non » de Vedran Runje et un portrait de Dédé-la-Frite qui fait 60 km tous les quinze jours pour se rendre à Bollaert' supporter les Sang et Or, on y trouve un petit résumé qui relate le déroulement du match Strasbourg-Sedan dont voici le contenu.

Avant match : Chauvin avale un vin chaud, Furlan un Temesta.

5ème minute : excellente passe de Gargorov pour Traoré qui, seul à 6 mètres du but, tire sur le gardien sedanais. Commentaire de Kandia : « J'ai jamais aimé les Regnault, c'est pour ça que je roule en BM ».

22ème minute : Mokaké ouvre le score sur une passe de Scaramozzino (0-1). Les « Furlan démission ! » dégringolent des tribunes de la Meinau.

23ème minute : égalisation de Traoré. Furlan est porté en triomphe. L'arbitre de touche avait toutefois levé son drapeau. Furlan est lapidé à coup de merguez tièdes.

45ème minute : l'arbitre siffle la pause. Tel une nuée de sauterelles après l'orage, un déluge de quignons de pain rassis imbibés de graisse et de ketchup-harissa s'abat sur Furlan.

Mi-temps : le Sedanais Damien Tibéri est surpris en train d'inscrire le nom de joueurs morts sur la feuille de match. Il est bien sûr interdit de seconde période par le délégué de la FFF. « Ce Tibéri n'a pas renié ses gènes », déclarera JMF après le match.

57ème minute : Jean-Marc Furlan joue son va-tout et remplace Cassard, Paisley et Szelesi par Dja Djedje, Kébé et Fanchone. Tout heureux de voir le petit Lacour dans les buts strasbourgeois, Allart le lobe d'une frappe à ras de terre et inscrit le 0-2.

62ème minute : une virevoltante combinaison Kébé-Dja Djedje-Traoré-Fanchone-Gargorov-re-Kébé-re-Gargorov-re-Traoré-re-re-Kébé-re-Fanchone-re-re-re-Kébé-re-re-Gargorov-re-re-re-re-Kébé rend les Sangliers chèvres et permet à Shereni d'inscrire l'Anschlusstreffer (1-2). Un vent de révolte souffle sur la Meinau. Pascal Coquis rêve de titrer : « Sedan avec les loups ».

75ème minute : le quintette offensif alsacien continue à donner de la puissance et c'est logiquement que Kébé parvient à égaliser malgré l'obstination de Stinat et la résignation de Regnault (2-2).

89ème : sous les vivats de la foule, Jean-Marc Furlan s'empare du ballon, dribble huit Sedanais et s'en va marquer lui-même le but de la victoire (3-2). L'arbitre, n'y voyant que du feu, accorde le but. Ivre de joie, JMF enchaînera dix-huit tours d'honneur consécutifs avant d'annoncer au micro de Lucille Guillotin son départ pour Saint-Etienne. Dans la foulée, Philippe Ginestet révèle qu'il confie la direction de l'équipe à un duo Laurent Paganelli-Gilbert Gress.

matteo

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