Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

La chute de Troyes

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Après-match
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Par zottel
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Légende: Guillaume Lacour © Karim Chergui

Stubistes ! Vous direz désormais : j'ai suivi la bataille de Champagne, où Lacour a marqué son doublé, et l'on dira: « voilà un brave » !

Ce n'était pas tant l'enjeu ; une deuxième place à sauver, une quatrième victoire d'affilée, une montée en L1, bof. Mais l'on sentait qu'il allait se passer quelque chose; conan n'avait-il pas prédit, sur radiostub, que Furlan au Racing ça ne marche pas la victoire de la Grèce en 2004 et un but de Guillaume Lacour ?

Bien sûr, on avait vu revenir, ces derniers matchs, un Racing renouvelé, le pressing arrogant, le penalty insolent : on essayait donc de contenir l'angoisse avec autour du cou l'écharpe de 1996 qui fait de la magie et le verre le jus de fruit à portée de main. Pour Jean-Marc Furlan, c'est un peu pareil (même s'il est mieux coaché psychologiquement), car l'équipe est reconduite en bloc sauf Szelesi qui écluse son rouge, et laisse la place à Ducrocq.

Las, c'est un Racing catastrophique qu'on voit entamer le match. Ou plutôt, un Racing dominé par des Troyens redoutables, ultra rapides et impitoyables au pressing : pendant de longues minutes, on ne voit pas passer le ballon. Seuls quelques Racingmen tentent tant bien que mal d'enchaîner du côté de Jean-Alain Fanchone / Dja Djédjé, mais pour s'empaler dans la défense troyenne. Bien sûr, ce sont surtout les défenseurs qui sont sollicités, et les relances douteuses de Shereni et Pelé, les approximations de Ducrocq font passer des frissons. Heureusement, Cassard semble en forme et sort d'emblée le grand jeu sur une action de Buengo et Beauvue. Après ce quart d'heure de bizutage, le club fétiche de Raphaël Mezrahi prend une pause, et le Racing commence enfin à poser son jeu. Le Racing commence à faire tourner le ballon, avec un côté droit toujours aussi désert.

Monsieur Chat, un arbitre ombrageux qui n'aura toléré aucune contestation, distribue quelques jaunes pour égayer le match. Dont un pour Shereni qui sera absent le prochain match. A un quart d'heure de la mi-temps, Jean-Alain Fanchone se blesse sur une nouvelle montée et un choc sur le genou ; c'est l'ex-capitaine, ex-Troyen et ex-arrière gauche Paisley qui prend la place. On commence à regarder avec angoisse du côté du banc, lorsque, quelques instants plus tard, Shereni fait la grimace à son tour.

Qu'est ce qui se susurre à la mi-temps dans les vestiaires ? Pour l'instant, le Racing est sur les rails d'un scénario bien connu ; le but encaissé sur coup de pied arrêté, le retour honteux. Dans les chaumières alsaciennes, on se disperse un peu, on s'inquiète de la bonne forme de Metz, on félicite Montpellier qui perd. La deuxième mi-temps continue à l'avantage des Troyens, et Strasbourg recule toujours. Comme de bien entendu, la punition tombe : Sarr ouvre le score pour Troyes en reprenant magnifiquement un coup franc. Furlan sort son porte-bonheur Traoré pour faire rentrer Kébé. Il semble même que l'ESTAC double la mise à une faute près que signale M. Chat avec beaucoup d'à propos.

A ce moment-là, bien sûr, on ne le sait pas encore, mais des choses vont se passer : comme l'avait dit l'oracle de Troie (un certain conan dans des versions contestées de l'Iliade), "je crains les Grecs, surtout quand ils font des cadeaux". De grandes et belles choses. Les liaisons sont tombées depuis longtemps ; la fenêtre du streaming est en deuil, la radio crachouille des bribes de match. C'est le poste à galène, et la lueur de vie sur le stub qui entretiennent l'espoir. Guillaume Lacour dispute son 200ème match au Racing ; dans un mouvement confus, il se retrouve au point de penalty et adresse une frappe instantanée au gardien... Il est déjà bien beau de s'en tirer avec un nul, et la troisième place semble sauve. Le match se débride sérieusement, et les attaques de part et d'autre se multiplient. Paisley prend un coup sérieux, mais il finira le match, car David Ledy vient de prendre le relais de Dja Djédjé à gauche. Ca n'est pas fini.

Enfin sonne le glas : à la deuxième minute du temps additionnel, dans une ambiance de fin du monde, c'est un Guillaume Lacour (entendez "Guillaume Lacour !!"), qui inscrit le deuxième but du match, peut-être son dernier mais qu'importe, le match est plié et il vient de se faire une place au panthéon des joueurs mythiques d'un club qui ne l'est pas moins. Leurs mânes et celle de Lilian Thuram passaient par là. Et c'est ainsi que Guigui est grand.

zottel

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