Héros dans l'Hérault ?

Le sprint final !

Les amateurs de suspense en ont eu pour leur argent en cette fin de saison. Depuis la belle victoire acquise aux dépends d'Amiens à la Meinau, les Strasbourgeois ont eu à deux reprises l'occasion de faire un pas définitif vers leur objectif, la remontée en Ligue 1. Seulement voilà, à chaque fois, le trouble-fête est boulonnais. Le premier acte manqué a justement lieu au Stade de la Libération, la faute à un but de l'inévitable Grégory Thil, qui a empêché le Racing de s'assurer une fin de saison tranquille. Qu'à cela ne tienne, seulement quelques jours plus tard, dans une Meinau bien garnie, les hommes de Jean-Marc Furlan peuvent croire à la montée, en comptant sur la combinaison de plusieurs résultats positifs. Malheureusement, tout aurait pu être parfait sans la victoire surprise de ... Boulogne-sur-Mer, encore eux, à Lens.

Certains crieront au complot ch'ti, mais le résultat sera le même: la montée se jouera lors de la dernière journée. Si Lens peut d'ores et déjà préparer la saison prochaine parmi l'élite, il reste encore deux tickets à composter pour trois prétendants, et Tours et Metz - sauf improbable cas de figure - sont condamnés à un nouvel exercice en L2. Et le hasard a fait que Strasbourg doit se déplacer chez un de ses concurrents directs, Montpellier, à l'heure où Boulogne tentera d'y croire face à une équipe d'Amiens, pas encore sauvée de la relégation en National... Une soirée qui s'annonce donc comme passionnante, mais aussi redoutable pour les nerfs des supporters de ces trois clubs. Pour chacun, les conditions d'accession en L1 peuvent apparaître comme complexes; petit résumé dans l'encart ci-dessous:

La pression, des deux côtés

Un tel enjeu, tant sur le plan sportif qu'économique, ne peut qu'être générateur de tension et de pression. Enfin, c'est ce que l'on pourrait croire côté strasbourgeois. En effet, en cette dernière semaine d'entraînement du côté du Krimmeri, la plupart des joueurs, à l'image de Pierre Ducrocq, abordent le choc « sans crainte, mais avec beaucoup d'appétit », avant d'aller plus loin « pour être tranquille, on part dans l'idée de gagner. Vous pouvez le constater. Il n'y a pas d'appréhension, que de l'envie. ». A Stéphane Cassard d'ajouter « on travaille bien, dans la sérénité. On ne sent pas spécialement de pression. » Toutefois, malgré cette apparente décontraction, les Strasbourgeois sont bien conscients de l'enjeu, qui pourrait d'ailleurs grandement conditionner l'avenir, sportif et économique, du club. Philippe Ginestet, en particulier, n'a pas manqué de préciser que « Montpellier - Strasbourg est un match à 10 millions », soit le manque à gagner en cas de non montée.

Chez l'adversaire du soir, l'enjeu de la montée suscite également sa dose de pression. René, 71 ans, supporter du MHSC de son état, résume bien la situation: « ça fait cinq ans qu'on est en L2, ça suffit ! Et c'est quand même sympa de jouer la montée sur le dernier match, non ? Les coeurs vont battre à 300km/h ». Espérons juste que l'ami René ait fait une réserve de bêta-bloquants ... De son côté, Rolland Courbis estime que l'enjeu « dépasse Montpellier et qui concerne tout le football languedocien », mais estime « qu'au niveau de la situation, c'est Strasbourg qui a l'avantage puisqu'un nul leur suffit. ».

Un engouement rarement vu

Si la pression se fait évidemment sentir autour des acteurs de la rencontre, c'est encore dans le monde des tribunes qui celle ci est la plus visible. Et à match capital, mobilisation exceptionnelle. A Montpellier, le stade de la Mosson qui peinait à attirer plus de 10 000 spectateurs tout au long de la saison, va afficher complet vendredi soir. « On n'avait pas vu un tel engouement depuis le match face à Marseille, en Coupe de la Ligue, en 2006 » souligne Yves Pouget, le responsable de la billetterie du MHSC. Ce sont donc près de 30 000 personnes qui sont attendus du côté de la Paillade.

Mais parmi celles-ci, une colonie bleue et blanche va déferler dans le parcage visiteurs. En effet, Philippe Ginestet a tenu sa promesse, en offrant le déplacement aux supporters alsaciens. Et les portables des responsables de sections ont du chauffer, puisque ce sont sept bus, soient plus de 350 personnes, qui rallieront la Mosson, accompagnés par les nombreuses voitures personnelles et les expatriés dans le sud de la France. Au total, la mobilisation risque bien de franchir le cap des 500 supporters.

Les forces en présence

Peu de soucis pour Rolland Courbis à l'heure de composer son 11 de départ. Seule absence de marque, le défenseur Xavier Collin a été victime d'une entorse à la cheville gauche contre Tours. Du coup, Montpellier pourrait revenir à une défense à quatre éléments, au sein de laquelle l'expérimenté Dzodic sera associé aux trois jeunes Bocaly, Sabo et Yagabiwa. Au milieu, l'excellent Tino Costa sera chargé, en compagnie notamment du vétéran Philippe Delaye, d'alimenter une attaque à deux têtes, composée de Campan et de l'arme fatale, Victor Hugo Montano.



Jean-Marc Furlan a lui dû composer avec les blessures, et pas des moindres, puisque Gargorov et Shereni, deux de ses pièces maîtresses, ont d'ores et déjà terminé leur saison. Mais pour le reste, l'équipe devrait rester dans la continuité, afin de ne pas bouleverser le groupe devant un tel enjeu. Du coup, la défense reste inchangée, Ducrocq étant toujours préféré à Szelesi sur le côté droit. Devant, la paire Lacour – Cohade reste en place, tandis que l'animation offensive serait confiée au quatuor Fanchone, Bezzaz, Marcos et Traoré.

[equipe]
Cassard--Ducrocq,Paisley,Pelé,JA. Fanchone--,Cohade, Lacour,--
J. Fanchone, Marcos, Bezzaz--,Traoré,[/equipe]

Note: certaines citations sont extraites du Midi Libre, 26/05/09