Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Dijon - RCS, présentation du match

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Avant-match
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Par oudin
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Après vingt jours de trêve internationale, de polémiques, et discussions de café du commerce, place au championnat. Le Racing se rend à Dijon avec pas mal de questions, ou quand le knack rencontre la moutarde. Digressions alimentaires sur ce DFCO –

I. Le ventre qui gargouille


Puisqu'il parait qu'il est difficile de se faire un nom quand on a deux prénoms, c'est dans un stade Gaston Gérard, en chantier, que le Racing évoluera en ce vendredi soir. Un match qui n'a suscité la curiosité d'aucun diffuseur et dont le coup d'envoi est par conséquent maintenu à 20h.

Un vaste chantier pour un club lui-même encore plus en travaux qu'une autoroute suisse, le décor semble idyllique pour ce champêtre match de L2. Espérons que les stands de vin chaud qui finiront d'être décorés, les senteurs de cannelle et de pain d'épice qui embaumeront la capitale alsacienne pendant un mois, ne viendront pas perturber la concentration des onze acteurs « bleus », ou plutôt « à points », voire « chauds comme des baraques à frites », ce serait encore mieux.

A observer les parcours des deux protagonistes depuis le début du championnat, peu de choses séparent Dijon du Racing. Données saillantes, les deux équipes ont déjà occupé la place peu enviée de lanterne rouge du classement.

Non content de sortir des tréfonds du championnat, le premier nommé s'est offert le luxe d'occuper la place de leader de la seconde moitié de tableau, pour se stabiliser aujourd'hui autour de la quinzième place, à deux points de la zone de relégation, à quatre du RCS. Au vu de ces péripéties, cette place dans le ventre mou, semble convenir au club bourguignon, qui souhaite avant tout retrouver une stabilité.

S'agissant du club alsacien c'est le bonnet d'âne qu'il ne voudrait plus avoir à enfiler. Il faudra pour cela sortir le bleu de chauffe et espérer dans le même temps que le changement d'entraîneur sur l'île de Beauté ne provoquera pas l'effet psychologique habituel, dans pareille circonstance.

Le RCS, encore en phase de préchauffage a déjà grillé plus que ses derniers jokers. Dans l'optique du désormais accepté nouvel objectif, chaque point compte. Avant d'entrer sur la pelouse, le club alsacien dispose d'un capital d'un point. A lui de le cultiver pour le ramener en l'état au pays, ou de le faire fructifier pour se rassasier et passer quelques jours au chaud.

II. La main à la pâte


Comment ne pas la voir ? Tout le monde l'a vu, vu et revu, jusqu'à l'indigestion. Ceux qui ne sont pas au courant ne peuvent que revenir d'un exil forcé sur Mars, mais n'en sont pas repartis. La barre chocolatée nous vante pourtant l'inverse. L'intéressé, qu'on ne cite plus, ne pouvait pas mieux choisir son moment. Il était écrit qu'il ne pourrait s'agir d'un match ordinaire. D'ailleurs les matchs de ce niveau le sont rarement. La ruse de l'attaquant aura donc fait la différence. Beaucoup se sont exprimés sur ce qu'on appelle pudiquement « un fait de match ». C'est évidemment bien plus que cela. On aura aussi tenté de minimiser l'événement, c'est se cacher ; bien trop facile. Cette main dénote à elle seule un état d'esprit dans un groupe. Oh, elle était faite dans un contexte bien particulier, de pression, d'hostilité même, mais au final, il y avait bien main.

Quant à la troisième minute du match de coupe de France à Biesheim, Pelé (Steven hein pas le plus grand joueur de foot de l'histoire) fait ce petit geste de la main pour signifier à son compère de défenseur central et à son autre compère de gardien de but qu'il a la situation sous contrôle, il ne s'imaginait pas les conséquences de son geste. Ce qui devait être une action anodine se transforme en drame : l'attaquant de l'ASCB se faufile, et crucifie Régis Gurtner. Le Racing est mené contre une équipe de Division d'Honneur, il est entrain de perdre son football, ballotté, ballonné. L'ogre professionnel se fait dévorer tout cru par des amateurs en train de créer la surprise et ce qui ne devait être qu'une ballade de santé tourne au vinaigre. Pourtant, Pelé (l'autre, donc, toujours) semblait avoir vu l'attaquant dans son dos, il paraissait serein, sûr de lui.

Dans le même temps, Dijon ne prête que peu d'attention au sort d'Amnéville (CFA2) et ne s'appesantit pas longtemps pour revenir de la station thermale avec une victoire aux petits oignons (0-3).

III. A table !


Le grand philosophe Patrick Chirac (l'autre, donc), fan de Claude Barzotti - précision qui aura son importance plus tard - est lui aussi natif de Dijon. Comme il le dit si bien dans « Camping » tout le monde connaît Dijon, de nom. Hé oui, Dijon on traverse, mais on ne s'y arrête pas.

Ce soir pourtant, y a match, et il faudra bien s'attarder un peu dans la cité de la moutarde, et il faudra se frotter à la bande fine et forte de Patrice Carteron. Le breton qui a porté les couleurs des Verts et de l'OL officie sur le banc dijonnais, et compte bien manger tout crû des Strasbourgeois encore malades, ou convalescents, enfin un peu des deux, quoique... de toute manière si c'est pas l'un aujourd'hui ce sera l'autre demain, à moins que ce ne soit l'inverse.

A l'instar de son adversaire du jour, le DFCO a fait parler de lui durant l'intersaison. Non pour une sombre histoire de joueurs obligés de courir en K-way en stage de préparation, mais parce que l'entraîneur de l'époque, Faruk Hadzibegic, et le président ont passé leur été à s'épancher sur leurs différends dans la presse locale. Au final, c'est Carteron qui reprend les rennes de l'équipe première avec son assistant Noël Tosi. Ce dernier couvre en fait Carteron qui ne détient pas les diplômes idoines. Toute ressemblance avec une situation connue dans un passé proche est purement fortuite, il va de soi.

En championnat le DFCO reste sur deux matchs nuls et vierges à l'extérieur, il s'est en revanche bien rattrapé lors de la dernière journée. Les Dijonnais se sont en effet payés le luxe d'empêcher les auditeurs des multiplex radios d'avoir droit au « tour des stades ». Ils ont trusté toute la soirée avec au final un score de baby-foot. Cueillis à froid, puis semblant complètement cuits les Dijonnais parviennent à revenir du diable vauvert et arrachent une victoire 5-4, face à des Castelroussins qui aujourd'hui cherchent à comprendre ce qui leur est arrivés. Moins bien que le choc des Olympique en L1, à un but près, mais match-référence, prolongé par une victoire en coupe, huit réalisations sur les deux dernières rencontres. Un peu de beurre dans les épinards sur lequel ne crache pas les supporters Dijonnais.

On se croirait à Guadalajara en 1970, Pelé (le « vrai »), un uruguayen ; pourtant on est 2010, à Gaston Gérard – GG pour les intimes (le stade, pas l'autre). C'est bien un uruguayen que notre ami Steven Pelé devra surveiller comme le lait sur le feu : Sébastien Ribas. Bourreaux des gardiens, il a déjà obligé ses victimes à aller chercher 7 fois le ballon au fond des filets, un but toutes les 90 minutes.

Autour du prolixe attaquant sud américain, Malicki sera le cerbère local, Carrière, Perriatambée et Mandanne constituent l'ossature de l'équipe bourguignonne. Mikael Isabey fera quant à lui son retour dans le groupe.

Sur le papier, le Dijon Football Côte d'Or, n'est pas une équipe en chocolat, et paraît armé pour les affres combats de la L2. La mayonnaise semble prendre petit à petit entre anciens et nouveaux, et il faudra se méfier de joueurs vifs et percutants comme Boateng ou M'Vila. Selon les choix de l'entraineur pour tourner autour de Ribas, Kitambala et/ou Mandanne tiennent la corde. A noter la présence en défense de L. Malouda (le frère, donc).

IV. Et nous, on mange à quelle heure ?


Au menu de la semaine pour Pascal Janin : soupe à la grimace. L'attaquant tant espéré après la déconvenue tourangelle tarde à venir, et ne montrera probablement pas le bout de son nez avant quelques semaines. Il faut dire que le Président, en pleine négociation de vente du club, ne souhaite pas investir dans un actif dont la valeur marchande est approximative et dont le retour sur investissement, lui permettrait d'obtenir selon lui un ratio de.... Bref,retour au terrain !

L'homme à la moustache n'aura que très peu de choix à faire, tant les couloirs de l'infirmerie, et la forme du moment dessinent d'elles-mêmes les contours de l'équipe-type.

On attendra encore beaucoup de Cassard qui devra dégoûter les attaquants dijonnais, idem pour la défense composée vraisemblablement de Pichot et Fanchone (l'autre donc) sur les côtés, et de la charnière Pelé-Bellaid.

Peu de choix également au milieu avec les blessures conjugués de Khiter et Kébé, et la méforme de Marcos qui n'en finit pas de traîner sa misère en CFA. Le capitaine Lacour et Rodrigo seront chargés de « gratter » le maximum de ballons et d'annihiler les actions adverses. A la baguette, Emil Gargorov qui a réussit à regagner la confiance du coach et qui a eu la bonne idée de ne pas se blesser depuis quelques matchs. Il devrait être rejoint sur le côté droit par Bezzaz, tout juste auréolé de la qualification de l'Algérie à la coupe du Monde. Yalla !

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». L'Equipe de France sans Zidane, c'est plus vraiment l'équipe de France, et Janin l'a confié, les trémolos dans la voix : le Racing sans Fauvergue, « c'est pô pareil ». Face à une piteuse équipe istréenne le Fauv' s'est comme à son habitude dépensé sans compter. Il aurait pu inscrire le but du hat-trick si sa tête avait connu meilleur sort face...au gars au maillot rose fluo dans les buts (sic). Nico s'est contenté du premier doublé de sa carrière, on ne lui en tiendra pas rigueur, le champagne ce sera pour la prochaine fois, crémant pour tout le monde !

La surprise du chef pourrait venir de l'attaquant associé à la tour de contrôle strasbourgeoise. Billy Ketkeophomphone (dit « Ketkeo » pour éviter des frais de flocage exorbitant au club sans le sou) a marqué les esprits lors de sa première titularisation avec l'équipe première. C'était certes en coupe de France, c'était certes face à une modeste formation, mais le plus dur était de saisir cette chance. Le buteur au patronyme plus proche d'un pharaon de la huitième dynastie du Moyen Empire pourrait être LA solution. Hélas, trois fois hélas, Pascal Janin préfère encore ménager son jeune pousse, et ce dernier ne fera pas partie du voyage. Mais les évènements de vendredi soir pourraient le faire changer d'avis pour les prochains matchs. David Ledy sera chargé d'user les défenses bourguignonnes, encore un peu jeune le jeune millésimé haut-rhinois ne demande qu'à prendre du corps, du caractère, de la rondeur non loin des Hospices de Beaune. Les choix de l'entraîneur font le bonheur de Romain Dédola, que l'on verra peut-être entrer en cours de partie.

V. Vous reprendrez bien un peu de désert ?


C'est donc à deux équipes capables de craquer à n'importe quel moment, capables de flamber, et capables du pire comme du meilleur que nous aurons affaire vendredi soir. L'une comme l'autre restent sur des victoires, mais qui laissent place à bon nombre de questions, surtout quant à leur capacité à garder leur but inviolé. Et il s'agira pour les deux formations d'éviter le bouillon. Les dernières confrontations en terre bourguignonne ont à chaque fois fait trembler les filets à quatre reprises, deux scores de 3-1. En 2008 ce résultat favorable aux Strasbourgeois s'inscrivait dans la continuité des objectifs de remontée. L'année précédente, c'était Dijon qui n'avait pas eu de mal à s'imposer face à des joueurs encore un peu à Ibiza et déjà un peu en Ligue 1. C'était une autre époque. Souvenez-vous, nous avions eu droit à la cerise sur le gâteau face à Metz.

En 2010, malheur au vécu dans cette dernière ligne droite des matchs allers, puisque chacun entamera une série de rencontres face à des concurrents directs au maintien. Une défaite vendredi soir signifierait la confirmation d'une longue traversée du désert jusqu'au mois de mai. On ose croire que le Racing a fini de manger son pain noir et qu'il saura enfin retrouver la confiance dans son jeu.

Sous ses airs fadasses ce Dijon-RCS a en réalité tout pour nous mettre l'eau à la bouche. Alors ne ratons pas l'occasion de s'en foutre plein la panse. Un café et l'addition ?

oudin

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