Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

En route pour l'Olympe...

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Par oudin
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Les Costières, la maison carrée du Nîmes Olympique © guigues

A match mythique (i.e. deux équipes peu/pas/plus vivantes), article mythique (i.e. basé sur le mythe et non sur un quelconque délire de l'auteur en panne d'inspiration). Digressions mythologiques autour de ce Nîmes-Strasbourg.

Une équipe de l'Olympe


Le Nîmes Olympique (NO), puisque c'est de lui qu'il s'agit, sera l'adversaire de la soirée. Une simple ballade en ville fait remarquer au badaud le passé florissant. Cité gallo-romaine au carrefour de la toute-puissante Rome, de l'Espagne et du Nord de la Gaule, Nîmes cherche à redorer son lustre d'antan. Nîmes, c'est un livre d'histoire à ciel ouvert pour qui aime la Rome Antique. Les Racingmen affalés dans leur bus n'auront cure des jérémiades balancées par le guide dans son micro au son saturé. Non que les thermes romains (cure, therme, cure...) ne conviennent aux Alsaciens, ou qu'ils ne comprendraient qu'une infime partie des explications, mais c'est que ce soir le RCS joue une partie de sa tête en L2.

Nîmes, pourtant, a force de délire narcissique, a failli sombrer dans les oubliettes des tablettes de France Football ou alors en toute dernière page. Les années d'après-guerre furent les plus riches et synonymes de trophées pour le club au crocodile. A une époque plus proche de la nôtre, le NO n'aura connu les joies de la D1 que très peu de temps. C'est au début des années quatre-vingt-dix qu'il faut remonter pour voir le club dans l'élite. A l'époque, les Cantona, Vercruysse, Ayache, sous la houlette d'un Michel Mézy ne connaîtrons jamais les grands soirs que l'équipe promettait sur le papier. C'est sous le maillot de Nîmes que notre artiste-footballeur-peintre-comédien-champion de karaté-poète-et-euh-footballeur fera parler -encore- de lui, en envoyant le ballon sur l'arbitre. Le Marseillais voulait arrêter sa carrière à cette période. Il fera par la suite des essais en Angleterre et signera à Leeds. La suite, on la connait. Ah, il est loin l'époque où Strasbourg se baladait 6-2 aux Costières ! Le stade ressemblait alors plus aux arènes de la ville qu'à un terrain de foot. Cette saison-là signait déjà le début de la petite mort du club.

Après quelques tentatives avortés de remontée à l'étage supérieur, Nîmes connaîtra à la fin des années quatre-vingt-dix, le triste sort du National, et se classera définitivement dans la catégorie des « équipes de coupe ».
A force de se battre, David finit par renverser Goliath, ou tout du moins à renaître de ses cendres, et retrouve la L2 il y a deux ans. A bout de souffle, l'équipe parvient à se maintenir in extremis la saison dernière.

A contrario, ne nous étalons pas d'avantage ici sur le passé glôôôrieux de nôôtre Racing, que tout le monde connaît par coeur. Nous ne tomberons pas dans le travers trop facile du crocodile qui va bouffer la cigogne. Au passage, si l'on sait que la cigogne apporte les bébés à toutes les familles du monde, on sait un peu moins que le reptile figurait sur les pièces de monnaie à l'époque de l'Empire Romain. Il symbolisait avec le palmier la soumission de l'Egypte à Rome.


Les valeurs de l'olympisme nîmois


Depuis le début de saison, il est de bon ton de dire que le Nîmes Olympique alterne le très bon, et le franchement mauvais. Comment arriver à gagner 2-0 au Havre et se prendre une plus grande dérouillée que Persée à Pydna, 6-1 à Bastia ? Allant même jusqu'à truster une inespérée huitième place, les Nîmois ont, contrairement à leur adversaire du soir, réussi à trouver leur rythme de croisière. Stabilisés à cette pas tout à fait sereine huitième place, ces derniers envisagent l'avenir avec un poil plus de sérénité que les Alsaciens, mais pas trop quand même.

« L'important c'est de participer » disait le Baron. « Mon cul ouais ! L'important c'est les trois points » disait Janin. Et en plus ça rime.

L'ossature strasbourgeoise sera peu ou prou inchangée par rapport à celle de Bastia. Pour ce qui pourrait être son dernier match en tant que coach de l'équipe première, l'entraineur à la moustache fera confiance au même groupe que celui qui a remporté un match plein face aux Corses... (si on peut plus plaisanter). Même s'il n'a ni trois têtes de chien, ni queue de serpent, Cassard officiera comme dernier rempart des cages alsaciennes. Un cran devant lui, Bellaïd et Pelé, épaulés par Pichot et Fanchone, se chargeront de repousser les assauts sudistes.

Le capitaine courage Mars-Lacour s'occupera avec son compère Achille-Rodrigo de la récupération des ballons au milieu du terrain. Le petit lutin elfique Emil Gargorov sera chargé de distribuer des ballons magiques à l'avant. Janin l'associera à Bah ou Bezzaz. Tout porte à croire selon les augures que le mondialisé Bezzaz aura les faveurs de l'entraîneur. Sa complémentarité avec Zeus-Fauvergue a éclaté au grand jour entre la 86ème et 91ème minutes. David Ledy complètera le onze de départ, à moins que le mythique Marcos n'ait réussi à revenir des flammes de l'Enfer entre temps. Dans les travées de la Meinau, on dit d'ailleurs qu'un peu de feu aux fesses ne pourrait pas lui faire de mal. Si, si on dit ça.

Face à ce que l'on espère être une équipe alsacienne conquérante, les Nîmois ne seront pas en reste. L'ex-Strasbourgeois Nicolas Puydebois fera office de Cerbère local. Devant lui, une défense vraisemblablement composé de Sbai, Stosic, Poulain et Bayod montera la garde. Le milieu de terrain, point faible de l'équipe, explique en grande partie les résultats en dents de scie (cherchez pas, y'a pas d'allusion là). Jean-Michel Cavalli devra trancher entre Mostepha, Sidibé, Poirier, N'Doumb et Moukandjo pour pourvoir les 4 postes de récupérateurs et de relais offensifs. Sans doute pas de surprise du côté de l'attaque nîmoise qui fait des étincelles entre les complémentaires Mandrichi (six buts) et Ayité (sept buts). Ce seront les deux poisons à surveiller.

Strasbourg, prend gard(e) à toi


Alors que le Racing joue son plus mauvais football depuis le début de saison, l'efficacité semble pourtant au rendez-vous. Nîmes reste sur deux défaites et voudra stopper l'hémorragie au risque de poursuivre dans la spirale négative. De plus, depuis son retour en L2, le Racing reste sur quatre victoires en autant de confrontations. La tâche ne semble donc pas herculéenne sur le papier, mais les dieux savent bien qu'avec le Racing il se passe toujours quelque chose. Et, dernièrement, les supporters doivent gérer leurs émotions entre le néant et le surnaturel. Quel sera l'option de ce soir ? Fauvergue, Fauvergue et... Fauvergue. Une grande partie du sort du match dépendra une nouvelle fois du tout frais joueur du mois de Novembre.

Malheureusement avec Strasbourg on ne sait jamais où le spectacle se déroule. Il serait pourtant bien pratique d'être doté, à l'image d'une hydre bicéphale de plusieurs têtes et ainsi contempler le terrain et les coulisses. Espérons en effet que ce qui se déroule en arrière plan ne perturbera pas d'avantage un groupe déjà bien fragile avant de se rendre en terre gardoise. Il y aurait de quoi.

C'est dingue, ça, pourtant, à croire que la FIFA ne comprend rien au foot : risquer un France-Brésil au premier tour, c'est tout aussi con que pousser un rocher en haut d'une montagne, le laisser rouler jusqu'en bas, et recommencer. Enfin, je dis ça, je dis rien. Accessoirement, il parait qu'on vend le Racing. D'ailleurs si tu pouvais enfin te révéler à nous, O toi, mystérieux voyageur venu de Londres (qui a dit Ulysse ?).


Arrivée du Marathon


Le match homérique (ou pas) ne sera peut-être qu'une pâle copie des précédents, mais pourquoi ne pas commencer à inverser la tendance ce soir ? Que les dieux nous envoient un peu de poudre de perlimpinpin, ou tout autre signe. Invaincu depuis 3 matchs (4 en comptant celui de coupe de France), le Racing nous donne l'occasion d'utiliser, peut-être vers 22 heures, un mot inusité depuis belle lurette : espoir.

L'aspect sportif passe presque au second plan en cette fin de semaine. Pourtant, la seule chose qui compte, selon notre coach à moustache, c'est « la vérité du terrain ». La petite flamme qui se rallume, comme à chaque changement de direction et/ou de propriétaire, réchauffe les coeurs de ceux qui veulent croire en un avenir meilleur. Elle ne fera pas le tour du monde et n'allumera aucune vasque. simplement si les Strasbourgeois pouvaient la ramener dans leur valise...

L'Histoire a malheureusement tendance à se répéter, et les dieux ne sont pas toujours de notre côté : pourtant, on a envie de croire que, même dans les tragédies grecques, la fatalité peut parfois conduire à un happy-end.

oudin

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