Marseille - RCS, les enjeux

Depuis quatre journées, les parcours du Racing et de Marseille sont devenus contradictoires. D'un coté, les pressions sont remontées et l'anticyclone à fait son retour. Un nul en Corse, une superbe victoire sur Nice, une courte défaite à Lyon chez le champion invaincu puis deux belles victoires face à Bordeaux et à Troyes en coupe de la Ligue. Un état d'esprit conquérant, une équipe soudée et un étonnant réalisme en attaque. De l'autre, une dépression semble se creuser et les pressions sont en chute libre. Trois nuls d'affilée, arrachés dans les arrêts de jeu face à St-Etienne, pathétique à Lens ou miraculeux face à Monaco et deux défaites consécutives à Paris et au Vélodrome face au même PSG en championnat puis en coupe de la Ligue. Une équipe sans âme véritable, une attaque inefficace et un club au bord d'une énième crise. Le constat est d'autant plus révélateur que l'un se bat pour sa survie en L1 et que l'autre s'est auto proclamé candidat au titre !

C'est donc à Strasbourg que le soleil a fini par briller. Le Racing a bel et bien commencé un spectaculaire redressement à tous les niveaux.

Une qualification à Troyes 1-3 en coupe de la Ligue où le Racing n'avait plus passé les 16ème de finale depuis deux ans. Un réalisme retrouvé au sein de l'attaque notamment chez son buteur Mamadou Niang puisqu'il n'a fallu que quelques occasions au Racing pour marquer trois buts à Troyes ou encore pour inscrire le but de la victoire face à Bordeaux par le meilleur buteur du championnat, Mickaël Pagis. Mais le plus édifiant, c'est la capacité du Racing à forcer les décisions, à renverser la tendance d'un match, à se faire outrageusement dominer avant d'achever son adversaire ! Aidé certes par une réussite maximale, encore faut-il savoir la provoquer, et des gardiens à leur meilleur niveau, le Racing a retrouvé un état d'esprit et un moral conformes à ses objectifs. Néanmoins, il reste quelques nuages dans le ciel alsacien comme l'incapacité de la défense à tenir un résultat ou comme ces moments d'errements inexplicables comme au début de seconde mi-temps à Troyes. On se demande quelles auraient été les conséquences face à une équipe de L1...

Sur la Cannebière par contre, le ciel s'est couvert et les premiers coups de tonnerre grondent au loin. Le club se voit ainsi humilié par son éternel rival, le PSG pour la septième et huitième fois consécutives en l'espace de trois jours ! Il ne faut déjà rien de plus pour attirer la foudre des supporters quand on sait quelle importance ils accordent à ces rencontres. Mais il faut ajouter à cela le jeu peu fringuant de leur équipe qui enchaîne les matchs nuls, à l'arrachée, dont l'état d'esprit n'est pas irréprochable, victime de choix parfois surprenants d'un entraîneur de plus en plus contesté et surtout du manque de performances d'une attaque peu en rapport avec son statut. Pas de doute, les Lizarazu, Luyindula, Koke, Pedretti ou encore Bamogo n'ont pas encore trouvé les bons ingrédients pour réussir leur recette. Mais toutes les conditions sont cependant réunies pour qu'une nouvelle tempête se lève sur la cité phocéenne.

Du coté strasbourgeois, la rencontre sera à double tranchant. Le club phocéen a-t-il déjà touché le fond ? Le Racing peut-il encore l'enfoncer un peu plus ? En a-t-il les moyens vu le nombre d'absents ? Les Marseillais seront-ils sur-motivés ou encore empruntés ? Ce qui est sûr, c'est qu'un coup est à jouer là bas. St-Etienne, 17ème à un point du Racing tenait encore la victoire 5 minutes après la fin du temps réglementaire. L'équipe bis parisienne menée 2-0 a réussi à s'imposer 2-3 ! Nul doute qu'un Racing en pleine confiance et qui a su rester sur sa dynamique peut espérer bien plus qu'un rôle de figurant. Strasbourg n'a rien à perdre, les points du maintien ne sont pas ici. Marseille par contre, à tout à y perdre. Une partie de ses ambitions, une nouvelle cassure avec ses supporters, la fragilisation de son équipe dirigeante déjà bien critiquée et sans doute quelques places au classement.

Le temps risque donc d'être perturbé samedi soir du coté du Vélodrome. Strasbourg a l'occasion de chasser les derniers nuages accrochés sur les Vosges tandis que Marseille va devoir se mettre à l'abris de la tempête qui se prépare. Pour une fois que ce n'est pas l'inverse...