Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - Lyon : Fourvière ou fourrière ?

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Par oudin
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Début d'année, retour aux affaires. Dans la froidure alsacienne, le Racing accueille l'Olympique Lyonnais. Digressions météorologiques sur ce 32ème de finale de coupe de France.

Ils veulent plus froid pour la fin de semaine*

Difficile d'occulter la variable météo pour ce match qui se joue un 9 janvier à 20h45 pour cause de... de calendrier. C'est un peu le serpent de mer de la LFP. A sa décharge, les années de Coupe de Monde et d'Euro sont plus compliquées à planifier que les autres. Une année sur deux quoi. Certains détracteurs admettent la complexité d'organiser tant de matchs en si peu de temps. Les autres répondent que pourtant les Anglais y arrivent bien sans se plaindre de la fatigue tous les week-end, et que les Allemands se permettent de faire relâche tout un mois, alors qu'ils disposent de pelouses chauffées, voire de stades couverts. Le Bayern par exemple met ce temps à profit pour quelques campagnes lucratives dans les Emirats ou autres destinations exotiques.

En France ce n'est pas la même histoire, on joue le plus grand nombre de matchs en plein cagnard au mois d'août, ou en plein gel en janvier-février. Pour le coup les Lyonnais en sont quittes à reporter de quelques heures leur déplacement en terre alsacienne. D'ailleurs, qui paie l'annulation des chambres d'hôtel ? Fontenla ?

Toujours est-il que la variable météo bien qu'elle prête à sourire est indissociable du match. Une pelouse gelée ce soir, malgré les efforts des jardiniers aura des conséquences sur le jeu. La bâche sera retirée deux heures avant le coup d'envoi, soit suffisamment longtemps pour que le froid fasse son oeuvre. Le jeu a priori plus technique des Lyonnais sera mis à mal par l'état du pré vert, adieu passes courtes, dédoublements, et autres une-deux. Bref tout laisse à penser que Sieur Météo sera un allié de poids ce soir et aidera à niveler le niveau de jeu entre le septuple champion de France et un club à l'agonie. La clé du match sera à chercher dans les airs, par de longs ballons. Tiens tiens, ça ne vous dis pas quelque chose ?

Lyon : le chaud et le froid

Est-il nécessaire de présenter l'adversaire du jour, ses qualités, ses faiblesses. Comme tout club il en a, mais force est de constater que la décennie passée aura été lyonnaise. Alors comme le disait feu Jacques Martin, « sous vos applaudissements » : l'OL.

Lyon aura connu la D2 (et oui même eux !), et sera plusieurs années durant un club moyen du championnat de France, simple banlieue footballistique de son grand rival vert, Saint Etienne. C'est en 1999 que le groupe Pathé injecte plus de cent millions de francs dans le club. Le club passe très clairement à la vitesse supérieure et se donne les moyens voulu par son omnipotent président. Venu de Barcelone, Sonny Anderson sera le détonateur, symbole de l'entrée dans cette nouvelle ère. Depuis, sept titres de champion de France, une Coupe de France, une Coupe de la ligue, des trophées des champions sont venus fleurir la galeries de glaces de Gerland. On aime ou on n'aime pas, mais l'OL rafle tout ou presque sur son passage. Pour la sympathie dans les coeurs et la Coupe aux grandes oreilles faudra repasser.

Les nuages à l'horizon pointent pourtant le bout de leur nez, et comme le veut l'adage la fin de cycle arrive un jour. L'ogre n'est plus champion de France en titre, Bordeaux a repris le flambeau, la côte d'amour en plus, le beau gosse dans l'effectif qui met des pralines de vingt ou des roulettes, le beau jeu, et l'entraîneur qui «croit que bon, à partir de là... », manquerait plus que le parcours européen soit à la hauteur. Ça risquerait d'en agacer plus d'un (et on aime ça).

Canal a beau crier au génie après le 5-5 contre l'autre Olympique, l'OL peine à retrouver son lustre d'antan. En froid avec son public, avec son football, avec ses adducteurs, Lyon tend à redevenir une équipe ordinaire du championnat. C'est d'une inhabituelle sixième place que les supporters ont dû se contenter en guise de cadeau de Noël. Comment pourrait-il en être autrement, après un nul arraché à Monaco et une défaite à domicile face à - l'équipe surprise / ça pourrait être nous merde / en forme - montpelliéraine. L'OL est parti chercher le chaud et la confiance sur les terres tunisiennes et a livré un match amical face au Club Africain du côté de Tunis (1-1) devant 40.000 spectateurs. La routine.

Malgré quelques défections (blessures et CAN) Claude Puel pourra compter ce soir sur un effectif de qualité. L'équipe alignée pour l'entrée en lice du club dans la compétition devrait ressembler à celle-ci :

Equipe



Rien de bien neuf donc sous le soleil lyonnais, mis à part la probable titularisation d'Ederson qui montre à chacune de ses prestations combien il est difficile de succéder à Juninho. A l'avant, Bastos sera chargé d'allumer les mèches et d'allumer tout court sur un terrain qui ne favorise pas le jeu de passes. Gomis officiera en tant que rôdeur des surfaces et essaiera de profiter des erreurs strasbourgeoises. Même si la défense centrale lyonnaise ne fait plus aussi peur qu'avant, elle compte dans ses rangs des internationaux qui voudront garder leur but inviolé. Dans l'esprit de Puel plus vite le match sera réglé plus vite les titulaires pourront être remplacés.

Le début de l'ère glaciaire au Racing

Au Racing, plus grand-chose ne va, sur le terrain, en dehors, à côté, dans les coulisses, dans les vestiaires, dans les tours de Londres, de Genève. Bref on ne sait plus où donner de la tête dans ce foutoir ambiant. On sait simplement que le temps est à l'orage du côté de la Meinau et que même les grenouilles n'osent plus monter sur l'échelle et annoncer la météo, tant elle change d'heure en heure. Mais si le Racing est inscrit dans une compétition officielle, c'est qu'il n'est pas (encore) mort. Alors soit, jouons.

Difficile de ne pas dire que le Racing en pleine tempête depuis plus d'un mois, six mois peut-être, deux ans ? De temps en temps pourtant il arrive à se mettre à l'abri et entrer dans l'oeil du cyclone. Ce fût le cas contre Bastia, et plus récemment contre Guingamp à la Meinau. Las, trois fois hélas, les Ciel et Blancs retombent dans leur travers dès que les circonstances le permettent : trois buts au Havre et le RCS rentre dans le rang, dans le fin fond du classement. Euh non, plus bas, oui plus bas, encore un peu, voilà, dix-huitième. C'est ça.

Les matchs de coupe sont souvent synonymes de bouffées d'air frais dans la grisaille du championnat de France, le Racing saura-t-il, voudra-t-il, pourra-t-il respirer un coup ? Les entraîneurs ont également la tendance à laisser ce match aux joueurs, en les laissant face à leur responsabilité. Mêmes questions.

S'agissant de la composition de l'équipe strasbourgeoise on peut supposer qu'elle sera proche de celle-ci :

[equipe]Gurtner - Pichot, Bellaïd, Sikimic, Othon - Lacour, Rodrigo - Bah, Gargorov - Gueye, Fauvergue [/equipe]

Si Pascal Janin a été confirmé dans ces fonctions après moult tergiversations, il n'est pas dit qu'il ne devra pas composer son effectif en prenant en compte d'autres critères que le sportif. Ne vaut-il pas mieux mettre en avant devant les caméras de télévision et face à un adversaire ô combien médiatique un joueur dont on a envie de se séparer ? On observera donc le comportement des partants potentiels : JAF, Gargorov, Damour, Gueye (?), pour ceux ayant une chance d'être titularisés ou d'entrer en cours de jeu. Le jeu aérien de Fauvergue devra faire la différence dans la surface adverse, là encore praticabilité du terrain oblige. Gueye pourra également être le détonateur d'une équipe strasbourgeoise gonflée à bloc (mais si, mais si). Lacour et Rodrigo auront fort à faire avec le milieu de terrain d'en face. On fera confiance à Lacour toujours revanchard face à son club formateur.

La grande interrogation viendra plus globalement de l'état d'esprit des joueurs : les plus alarmistes annoncent un club au bord du dépôt de bilan, un nouveau passage devant la DNCG, des salaires peut-être pas payés en janvier...arrêtons-nous là.

Masse d'air chaude, masse d'air froide

De même ne nous étalons pas sur les dernières confrontations entre les deux équipes, toutes à l'avantage de Lyon. Le Racing n'ayant réussi à marquer qu'un seul but sur sa pelouse lors des quatre dernières confrontations.

A ma droite donc l'OL, qui viendra à la Meinau (comme il pourra) pour y faire un match sérieux, appliqué et tout le reste du discours convenu. A ma gauche, le Racing Club de Strasbourg dont le cadavre encore fumant voudra livrer une énième bataille. Ajoutons-y un peu de terrain verglacé, le petit contre le gros, l'ambiance de la Coupe de France, un club mal en point et un autre trop sûr de lui et vous obtenez ... ?

*expression idiomatique alsacienne. « Ils » : Monsieur météo, mais « ils » sont inexplicablement plusieurs. Maître Capello est sur le coup. « veulent » : comprendre par là « prévoir ».

oudin

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