SC Bastia : après Pentecôte, le déluge ?

La fin de saison passée a essentiellement été marquée par la relégation sportive du SC Bastia en National. Seule lueur dans l'obscurité : la réussite de Xavier Pentecôte, prêté par Toulouse, qui a permis de maintenir le suspense pour la lutte pour le maintien. La concurrence pour le titre de « lanterne rouge » (Bastia était dernier de la quatorzième à la dernière journée) était finalement assez rude puisque le Racing n'a fini que trois points devant les Corses. Ceux-ci se sont d'ailleurs chargés d'enfoncer notre club dans un stade vide, à 10 contre 11, avec un but de Xavier « je marche sur l'eau » Pentecôte à la 89'.

Depuis lors, la DNCG aura donné du fil à retordre à la direction du club corse, ainsi qu'aux présidents des collectivités locales. Il a fallu un bon mois pour que la décision de la DNCG de rétrograder le SCB en CFA soit infirmée par le CNOSF puis le Conseil Fédéral de la FFF. Bastia a donc gagné son premier match de la saison dans les coulisses, grâce à la solidarité des acteurs locaux et leur entrain (identitaire ?) à sauver le club.

Un stade en reconstruction : le stade Armand Cesari est en chantier pour quelques mois encore. De nouvelles tribunes se construisent afin de faire de cet antre un stade que l'on ne confondra plus avec les ruines d'un château du moyen âge. La pelouse reste digne d'un champ de patates irakien.

Les finances du SC Bastia sont dans le rouge et comme le Racing, les sponsors n'affluent pas. Plus l'on se rapproche du statut amateur, plus les collectivités locales prennent du poids dans le budget. Cette saison, les Bleus du Sud ne joueront pas avec un sponsor maillot principal. Chaque emplacement « principal » sur le maillot est vendu 5 500€ hors taxes. De quoi rapporter plus d'une centaine de milliers d'euros sur la saison. Les salaires sont également sous contrôle de la DNCG. Ça tombe bien, car leur entraîneur Frédéric Hantz ne veut que vingt joueurs.

Des échanges de bons procédés dans le recrutement

Faute de pouvoir accéder à Pentecôte cette saison, Bastia use la corde des prêts. Tout d'abord, le jeune espoir corse Johan Martial sera prêté à Brest (L1) afin qu'il continue sa progression. Inversement, Bastia profite de joueurs faisant banquette chez les pros, tel l'attaquant Sylla (Le Mans).

En attaque, pour compenser le non retour de Pentecôte et la retraite de Pierre-Yves André, le club a recruté David Suarez, ex-Guingampais et plus récemment Sedanais. Yassin El Azzouzi, dit « le Bison », était deuxième meilleur buteur de National la saison passée, avec Pacy-sur-Eure. Il vient également grossir les rangs bastiais, essentiellement composés de joueurs français et ivoiriens.

Mais l'affaire de l'intersaison est probablement l'entraîneur. C'est également un ancien Manceau qui a pris les rênes de l'équipe pro. Après avoir risqué l'ennui au Havre, et la mort lors de la dernière CAN avec une agression à main armée en Angola, Frédéric Hantz se sentira probablement en sécurité sur l'Ile de Beauté. Un nouvel objectif s'offre à lui : faire remonter le club en Ligue 2 dès cette saison avec un groupe restreint de vingt joueurs.

Une mise en jambe rapide

Le SC Bastia a réussi un authentique exploit lors du premier tour de la Coupe de la Ligue. Mené 2-0 par les Angevins blancs, les Corses égalisent puis s'imposent aux bout des tirs aux buts en rendant rouges de colère leurs hôtes. Un bilan sensiblement plus favorable que pour le Racing : l'état d'esprit revanchard s'exprime déjà. Bastia semble déjà avoir des points d'avance. D'où l'expression idoine : « Quand à Strasbourg, ça se corse, à Bastia, on se bat pour un Rhin. »