Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

En ce qui concerne Fréjus

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Par jpdarky
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Cette descente en National aurait pu avoir un aspect positif : le renouvellement des clubs adverses à chroniquer. En réalité, on va pas se mentir, c'est sordide. Comme cet article.

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)

Non, parce que, Luzenac, Plabennec ou Orléans, ça fait exotique, ça a l'attrait de la nouveauté quand on s'est cogné des clubs mythiques genre Ajaccio, Caen, Châteauroux ou Sedan a longueur de saisons de D2. Mais la réalité est laide : d'une part, ces villes là, Créteil, Rodez ou Pacy-sur-Eure, ça existe vraiment, il y a des gens dedans. Ce ne sont pas des lieux imaginaires et fantaisistes pour faire rigoler les gens de la vraie vie, comprenez moi bien, moi, Alfortville, je croyais que c'était un monde secret dans Zelda. D'autre part (je dis "d'autre part", parce que, avant, à un moment, j'ai dû dire "d'une part"), il n'y a strictement rien à dire a leur sujet, ou très peu. Ce sont des villes où l'on souscrit des PERP (des PERP !) et où l'on s'arrête au passage piéton quand quelqu'un s'engage. On y voit des buissons rouler dans les rues le samedi après 17h00 tellement tout est vide. Ce sont des villes où le notaire boit un verre avec le banquier du Crédit Mutuel ou Agricole local au comptoir pour se mettre d'accord sur les comptes de personnes âgées à bloquer en bonne intelligence avec l'huissier local. Bref, peu de grain à moudre pour les commentaires fielleux et les astuces hargneuses, c'est la France moyenne, la Vraie France, celle dont la terre ne ment pas, il paraît, et toutes ces sortes de choses.

Incommunicabilité entre les êtres dans un monde post-moderne cruel et cynique


Mais bon, le sujet du jour alors ? Hé bien, à ce stade, il faut bien que je vous avoue quelque chose, il y a eu un énorme malentendu quand le rédac' chef m'a lancé : "Bon, Jean-Pierre, c'est toi qui t'y colle cette semaine pour le portrait finement sarcastique et subtilement corrosif, on a pas le choix, y'a plus personne, nous les permanents de la Rédac on part en séminaire de team-building à Marmara avec Hilali, Kachkach (NDA : à propos, vous saviez vous que Kachkach c'était un personnage d'une bédé pour enfants qui s'appelle "Les Légendaires" ? C'est évidemment véridique sinon cela n'aurait aucun sens. Il y a déjà une douzaine de tomes et c'est quelque chose d'assez médiocre, on sent bien que le dessinateur a regardé Dragonball au tournant des 90's, mais être fan d'un genre, ça ne suffit pas forcément pour avoir le niveau. J'dis ça, j'dis rien, je ne sais plus si on parle de football ou de bande-dessinées, c'est la fête du slip cette chronique) et Fontenla.". "Super, merci chef, et c'est quoi alors ?" "l'ESF".

Et là, c'est le drame, je me suis dit, l'ESF c'est excellent, c'est délicieusement décalé, halala, quel talent et quel humour, le rédac' chef : quoi de plus sarcastique et finement bien vu que de décrire une rencontre hypothétique entre notre Racing et l'ESF, ça soulignerait tout le désespoir dans lequel nous plonge l'absurdité de la situation sportive de notre club, ha, la vache, un match entre une équipe de football et l'Ecole de Ski Français, question décalage, c'est du lourd.

Et voilà, j'ai donc rédigé environ 10 000 signes d'une saga épique décrivant une lutte à mort entre des footballeurs et une bande de skieurs et apprentis skieurs allant du club des piou-piou de Chamonix jusqu'aux joyeux godilleurs déclencheurs d'avalanche de la Clusaz, c'était franchement hilarant. A un moment, t'avais Sikimic qui mangeait un poteau de slalom pour effrayer un moniteur bronzé comme un Séguéla (oui, cette image est éculée, j'assume), non, sincèrement, on va pas se mentir, c'était total Racing attitude, absurde, irréel et punk à la fois.

Solitude du chroniqueur devant l'étendue de la désolation engendrée par sa méprise


Mais du coup, bon, quand j'ai réalisé que l'ESF c'était l'Etoile Sportive de Fréjus, ça a jeté comme un froid. Je me suis jeté dans la documentation sur le Internet, j'ai ressorti la vieille Britannica de mon grand-père, j'ai même appelé le SVP 22 22 (seuls nos plus anciens abonnés saisiront ce trait de comique de situation tout à fait étonnant). Mais il a vite fallu se rendre à l'évidence : il n'y a presque rien à dire tant sur Fréjus que sur le club de football local.

Alors que faire ? Je vous ferais bien une petite séquence où je vous donnerais mon opinion sur tel ou tel livre (lisez Escarpit) ou tel ou tel film (louez La Bostella), mais si je veux avoir une chance d'avoir à nouveau l'insigne honneur de m'exprimer en première page du Stub, va bien falloir que je rentre dans les clous des figures imposées.

Pathétique tentative de rattrapage aux branches


Bon, alors bon, allons y : Fréjus est une ville qui n'existerait pas sur la carte des endroits qu'on connaît s'il n'y avait Saint-Raphaël à côté, le massif de l'Esterel et celui, mythique, des Maures autour. C'est un peu le moment de moins bien entre deux chefs d'oeuvre, le milieu du film, quand ça ne va plus du tout et qu'on a pas encore entamé la rédemption du héros ou la vengeance de Charles Bronson qui va venir dans toute la deuxième partie. Dans le domaine musical, Fréjus c'est l'album Led Zeppelin III entre les deux sommets Led Zeppelin II et Led Zeppelin IV (même si il y a tout de même "Immigrant Song", "Since I've Been Loving You" et "Bron-Y-Aur Stomp" sur le III, ce qui relativise la qualité de l'image, mais je m'étais promis de citer Escarpit, Led Zeppelin et une oeuvre de Baer dans la même chronique).

Le climat y est vulgairement très ensoleillé et je ne vous parle même pas de l'accent atrocement provincial et carrément provençal, enfin je suppose, vu que je n'y ai jamais mis les pieds. Vu le taux de mortalité des juges (surtout femme mais bon) dans le Var, mon agent m'interdit l'accès. Finalement, la seule chose qui aura fait rentrer Fréjus dans l'histoire digne d'être retenue, c'est son mur. Nos plus anciens se souviennent évidemment du fameux mur de Léotard (le séminariste, pas le chanteur / acteur), les autres, ont arrêté de lire depuis un moment.

Houellebecq powa


Avant de nous quitter, il nous faut évoquer l'Etoile Sportive de Fréjus, donc, qui a eu la bonne idée d'arborer une étoile comme blason, pas bête les mecs. Que dire ? Je pense que la description de la naissance du club en tant que que ESFp (le 'p' c'est pour plage !) sur wikipedia est en elle même bien plus drôle que tout ce que mes faibles moyens pourraient faire, je m'en vais donc vous la copier, en plus c'est tendance de copier wikipedia, alors ne nous gênons pas, vous allez voir, on va se marrer :

"Création du club l'ESFP (Etoile Sportive de Fréjus Plage), le 20 mai 1938. Le siège : il se trouvait chez M. Justin à la Brasserie du petit Casino de Fréjus Plage. Le président : M. Causse, remplacé par M. Pla (très célèbre électricien de Fréjus Plage) Terrain : rue Rolland Garros, près de la base."

Voilà où nous en sommes, j'aimerais continuer à trouver des détails amusants sur ce club, mais ça ne ferait que souligner plus encore la terrible situation de notre club, réduit à espérer obtenir des matchs nuls contre des clubs pareils. En réalité, le désespoir qui m'étreint est abyssal, et je ne crois pas que je sois en état de continuer plus avant. Si la Rédac' me fait l'honneur inespéré de me re-proposer une chronique après ce fiasco version XL, je tenterai d'être un peu plus à la hauteur. Mais je me connais, c'est pas sûr.

Fin du supplice du lecteur


Chers amis, courage, il paraît que c'est quand on est au fond du bassin qu'on donne un bon coup de rein et de pied contre le fond de la piscine pour remonter vers les cîmes (c'est très douteux, ce mélange de piscine et de montagne), mais plus les mois passent, plus j'ai l'impression que c'est dans le bassin de plongeon de la piscine de Schillick qu'on a décidé de jouer avec nos nerfs, bref, on est pas prêts de l'atteindre le fond.

Paix et prospérité.

Jean-Pierre Darky

jpdarky

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