Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Bilan à mi-saison : le RCS a tutoyé l'enfer

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Par chris68
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StrasL1-101.JPG
Duguépéroux est arrivé et le Racing a décollé © Karim Chergui

Cette première partie de saison fut celle de toutes les peurs marquée par la descente aux enfers du Racing de Kombouaré, puis par le retour du Racing conquérant de Duguépéroux. Retour sur une première partie de saison à deux visages...

Un été en pente raide...

Aucun signe ne présageait le véritable drame qui allait se jouer quelques mois plus tard en ce magnifique mois de juillet. Tout est à l'optimisme. Alors que le soleil brille sur la Meinau, les dirigeants du Racing annoncent leurs objectifs pour la saison à venir : finir au moins 10ème et faire un coup en coupe. La campagne de préparation est réussie, le recrutement également avec l'arrivée de Mickael Pagis ou encore celle d'Arthur Boka dont on vante les qualités le comparant même à Roberto Carlos.

La campagne d'abonnements bat son plein et l'on se dirige enfin vers les 6000 abonnés espérés par Marc Keller. Même les média, encore sous le charme du Racing version 2003-2004, annoncent Strasbourg comme la possible surprise du championnat. Mais le mois d'août fut particulièrement maussade en Alsace. Le Racing, lui, pensait ramener le soleil de son premier déplacement de la saison, à Bastia. Après avoir réussi à égaliser, les strasbourgeois sont victimes d'une terrible désillusion lorsque Tony Vairelles crucifie Vercoutre alors que toute la défense s'était arrêtée pour un hors jeu qu'elle jugeait flagrant. Une première défaite qui, malgré tout, ne présageait encore rien de catastrophique.

Il faut attendre la semaine suivante, à la Meinau, pour que déjà, le Racing attriste ses supporters. Face à d'impressionnants Toulousains, le Racing paraît ridicule, sans collectif, sans fond de jeu, quelques minutes auront suffit pour que cette équipe strasbourgeoise sombre devant son public médusé. La claque est difficile à digérer, 1-4 ! Le RCS est déjà 19ème du championnat. On pense à un simple accident, les plus avertis commencent à se faire du soucis. A St-Etienne, après s'être retranchés dans leur surface 80 minutes durant, les strasbourgeois arrachent l'égalisation grâce à Farnerud. Guère convaincant ce Racing. Frileux, sans âme et sans victoire. Il croit la tenir à la Meinau face à la modeste équipe d'Istres mais là encore, la désillusion est totale lorsque les Istréens égalisent. On y voit surtout un Racing dominé, incapable d'apporter le danger à domicile face à la plus modeste équipe du championnat ! Sidérant. Incroyable début de saison qui voit déjà le RCS s'enliser aux dernières place et le public déserter le stade.


Un automne terrible, la fin de l'ère Kombouaré

Avec seulement deux points au compteur, face à des équipes largement à sa portée, le Racing a déjà grillé nombre de jokers. Les joueurs, Kombouaré lui même, à défaut d'essayer d'expliquer leur situation, repoussent à chaque nouvelle rencontre le déclic annoncé, ou soulignent le fait que Toulouse ou Bastia soient en tête du championnat pour justifier leur situation.

Mais en ce mois de septembre, le RCS croise la route d'équipes bien plus huppées. Aucune chance d'exploit. L'égalisation à Monaco par Pagis en était déjà un. Mais les strasbourgeois se font un malin plaisir de le transformer en simple anecdote. Irréaliste, ce à quoi on assiste lors de cette rencontre : le Racing, à 1-1, déjoue subitement. Statiques, sans jus, sans volonté, les joueurs sombrent collectivement, une fois de plus. Il perdront 3-1 à Louis II, seront incapables de conserver le résultat face à Lens pour se faire rejoindre à 2-2, incapable de marquer le moindre but à Caen. Ils relanceront un PSG encore plus amorphe qu'eux 1-0. Catastrophique mois de Septembre. Le Racing Club de Strasbourg se retrouve dernier du championnat sans victoire au bout de la 8ème journée. Strasbourg est bel et bien une des surprises de ce début de saison !

Le moral des supporters est au plus bas tandis que les média condamnent déjà le club en insistant sur sa faiblesse collective. Les critiquent fusent, le club est en crise. Ces dernières semaines de septembre seront agitées, avec l'annonce du nouveau président, Philippe Ginestet qui prendra les rennes en juin prochain. Alors que la place d'Antoine Kombouaré est de plus en plus instable, Gindorf lui donne encore un sursit supplémentaire pour redresser la barre. Peine perdue.


2 octobre 2004. Strasbourg-Nantes. Le tournant de la saison.

Ce samedi là, la Meinau connaît sa pire soirée depuis les humiliations de la saison 2000/2001. Le Racing touche enfin le fond d'une chute entamée presque un an auparavant. La révolte des joueurs alsaciens tant attendue n'a pas lieu. Le jeu frise le ridicule, sans aucun enchaînement. Aucune tactique construite, aucun lien entre les lignes, une attaque volatile et désorganisée, une défense qui explose à chaque incursion adverse. Ce soir là, Strasbourg s'est une fois de plus ridiculisé face à une équipe nantaise bien médiocre. 0-2 score final et Kombouaré quitte pour la dernière fois le terrain de la Meinau sous une bronca historique. Si la cassure entre l'entraîneur et ses joueurs s'est déjà transformée en gouffre, on en est également pas loin entre le public et l'équipe. L'OM de l'Est s'enfonce dans une énième crise au moment où on le croyait enfin stable.


Duguépéroux, ou l'arrivée du messie.

Révolte chez les dirigeants. Le valeureux Kombouaré, sans doute bien trop tendre envers ses joueurs, et dont la compétence était devenue sérieusement bancale, en fait donc les frais. Un messie arrive alors. On l'annonce comme tel, comme il en a été si souvent dans l'historie du club. Mais à Strasbourg, les messies ont plus souvent précipité le club dans sa chute que redorer son blason. Pas lui. Jacky Duguépéroux, icône de quelques-uns des plus grands exploits du Racing, reprend le statut d'entraîneur qui fut le sien au milieu des années 90. L'Alsace est soulagée. Tous connaissent sa rigueur et sa ténacité, nul doute qu'il saura transmettre ses valeurs à une équipe alors en plein désarroi.


Un miraculeux redressement.

Objectifs avant la trêve : terminer devant Istres, Ajaccio et St-Etienne soit premier non relégable, seul objectif réaliste pense-t-on. Premiers match sous Duguépéroux et premiers signes encourageants. Le RCS concède certes le nul à Ajaccio 2-2 mais un début de collectif semble naître dans le bourbier corse. On assiste à un début d'automatisme entre Niang et Pagis, un début de solidité défensive et de solidarité. Personne encore ne se doute que le RCS vient de commencer un spectaculaire et inespéré redressement. Et pourtant. La victoire face à Nice au match suivant sera la première d'une longue (et rare) série à la Meinau. Le RCS montre un jeu improbable au vue de sa situation, un jeu léché, à une touche de balle, Yves Deroff, si conteste sous Kombouaré, sera même buteur. Le RCS gagne logiquement 3-1. La Meinau est à la fête, le RC Strasbourg n'est déjà plus dernier du championnat.


La Meinau à nouveau forteresse imprenable.

Ce succès face à Nice galvanise les Strasbourgeois, mais le déplacement suivant semble démesuré : Lyon, triple champion, invaincu (il le restera d'ailleurs jusqu'à la trêve), aucune équipe ne lui a véritablement tenu tête. Le RCS est retranché dans sa surface et tiendra son valeureux 0-0 jusqu'en milieu de deuxième mi-temps, c'est déjà pas mal. Cette rencontre sera surtout marquée par le tacle jugé assassin du jeune Keita sur le capitaine lyonnais Caçapa. Le Malien, grand espoir du RCS, sera victime d'une sanction exemplaire qui le prive de terrains pendant deux mois. Mais le Racing ne peut plus se laisser abattre et Bordeaux mord à son tour la poussière à la Meinau après que Cassard ait arrêter un penalty.

Cette fois c'est sûr, le Racing est lancé. Il ira décrocher avec beaucoup de sang froid une qualification pour les 8ème de finale de la coupe de la ligue à Troyes 1-3. Et si les objectifs du début de saison étaient encore faisables ? Le RCS est maintenant une équipe solide tant sur la terrain que mentalement, une équipe solidaire aux valeurs retrouvées. La désillusion à Marseille où Strasbourg aurait pu mener 3-0 à la mi-temps mais qui fut victime d'un manque incroyable de chance et de réalisme pour finalement perdre 2-0, n'entamera pas le moral des joueurs alsaciens. Ils savent qu'ils ne sont plus qu'à un point du premier non relégable. Car entre temps, St-Etienne a explosé en première partie de saison et les équipes qu'enviait le Racing au début de saison sont rentrées dans le rang. Rien ne va plus à Bastia qui était leader, Toulouse reste derrière les favoris et Metz rejoue le maintien. Le petit championnat à quatre de Duguépéroux n'existe plus. Les équipes du bas de tableau se tiennent dans un mouchoir de poche. Le RCS, si il veut s'en extirper, sait qu'il faut devenir intraitable à domicile faute de résultats à l'extérieur. Il sortira même provisoirement de cette zone rouge après sa superbe victoire sur Auxerre 3-1 dans une Meinau euphorique. Mais le bon nul chez le deuxième du championnat Lille 1-1 puis cette très houleuse défaite à Metz lors du derby de l'Est, émaillé par de nombreux incidents, replonge les strasbourgeois à cette 18ème place.


Une fin en fanfare

Alors que le sportif va nettement mieux, les coulisses sont toujours aussi mouvementés. Il y a les dernières conséquences de l'affaire Garay qui se transforment en affaire RCS-ASNL, l'accusation envers les UB90 comme auteurs des incidents du derby à Metz... Le Racing se retrouve même sous surveillance de sa masse salariale par la DNCG et sera dans la quasi impossibilité de recruter au mercato. Qu'à cela ne tienne, les joueurs ont compris que le destin du club est entre leurs pieds et dans leurs têtes. Et le Racing tient le 0-0 face à son impressionnant voisin sochalien devant 18 000 spectateurs avant de finir cette triste année 2004 en apothéose. Pour son dernier rendez-vous à la Meinau, devant 22 000 spectateurs (dont plus de 10 000 jeunes invités), Strasbourg s'offre une belle et méritante victoire 1-0 face à Rennes. Mais surtout, cette victoire lui permet de sortir de la zone des relégables de manière enfin significative et d'accrocher une inespérée et -serait-on tenté de dire- belle 15ème place ! Et comme le Racing est redevenu une équipe conquérante et ambitieuse, il viend à bout de Lille à la Meinau par un froid polaire en 8ème de finale de la coupe de la Ligue. Image d'une équipe en pleine confiance, tous les strasbourgeois marqueront leurs tirs au but avec un rare sang froid et surtout une énorme envie.

Ce Racing de cette première partie de saison 2004/2005 nous a donc déjà tout montré, le pire et le très bon. L'équipe de l'automne avait un jeu inexistant, un mental bien trop fragile, ne faisant preuve d'aucune véritable volonté. Incapable d'aligner le moindre mouvement collectif, au grand dam de ses supporters et de son entraîneur dont la responsabilité sera sans doute toujours sujet à débat. Pourquoi cette formation strasbourgeoise qui aurait sans doute pu dès le début jouer les trouble fêtes, s'est-elle retrouvée dernière du championnat à une place qui n'était bien sûr pas la sienne ? Quelle a été la véritable responsabilité de Kombouaré dans cette affaire ? Duguépéroux balayera ses interrogations. N'ayant que faire du passé, il a réussi, en mobilisant ses joueurs, à ramener le RC Strasbourg à un rang plus honorable. Cette équipe, composée des mêmes joueurs, a une âme et un collectif. Les joueurs se battent, ne laissent plus rien au hasard et veulent encore croire à cette possible 10ème place. Paradoxe terrible de cette saison comme l'avait été la chute de la saison dernière. Sans doute, le retour de Duguépéroux marqua la fin d'un cycle. Celui d'un Racing qui s'était vu trop beau, trop tôt. D'un Racing en chute libre après sa victoire face à Marseille en 2003 et le départ de son attaquant vedette Danijel Ljuboja. Une autre ère a commencé.

Les premiers objectifs sont largement atteints, le Racing s'étant extirpé de la zone de relégation et étant toujours en course dans les deux coupes. Il lui reste à s'éloigner de ces dernières places, éviter la rechute et puis pourquoi pas, viser cette 10ème place encore accessible et bien sûr la coupe de la Ligue où le Racing n'est plus qu'à trois matchs de la coupe d'Europe. Histoire de renforcer encore un peu plus le paradoxe... mot qui doit certainement faire partie intégrante de l'histoire du club strasbourgeois.



Des chiffres éloquents :

Sous Kombouaré (9 journées)

0 victoires, 4 nuls, 5 défaites.
7 buts marqués, 16 encaissés.

Bilan à domicile : 0 victoire, 2 nuls, 2 défaites pour 4 buts marqués et 9 encaissés.
Bilan à l'extérieur : 0 victoire, 2 nuls, 3 défaites pour 3 buts marqués et 7 encaissés.

Le Racing compte donc au total 4 points, 20ème et dernier, il est à 3 points du premier non relégable, à 7 points de sa future 15ème place et à 8 points de la 10ème place.


Sous Duguépéroux
( 10 journées)

4 victoires, 3 nuls, 3 défaites.
11 buts marqués, 9 encaissés.

Bilan à domicile : 4 victoires, 1 nul, 0 défaite pour 8 buts marqués et 3 encaissés.
Bilan à l'extérieur : 0 victoires, 2 nuls et 3 défaites pour 3 buts marqué et 7 encaissés.

Le Racing a engrangé 15 points supplémentaires, 15ème, il a 2 points d'avance sur le premier relégable et est à 7 points de la 10ème place.

chris68

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