Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Bilan 2010/2011 (2/3)

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Par strohteam
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Les banderoles déployées face à Fréjus Saint-Raphaël © denisub90

Le Racing ne parvient pas à accrocher le wagon de tête tandis que son propriétaire entre en scène, non sans brusquerie. On continue à piétiner tout au long de cet automne 2010.

Toujours en fond de cale


A la veille de recevoir son voisin colmarien, Strasbourg se classe 19ème avec certes un match en moins, mais aucune victoire tout de même. C'est justement contre les SRC que les Bleus vont enfin débloquer leur compteur, avec un brin de réussite, au terme d'un match plaisant et encore estival (2-0). D'autres signes positifs viennent en dehors du terrain, avec les qualifications obtenues au fil de l'eau de Marcio et Jocelyn Ahouéya, deux joueurs supplémentaires qui offrent enfin quelques solutions de rechange à Laurent Fournier, qui n'a jusqu'ici eu guère eu le choix au moment de désigner son onze titulaire. On note tout de même trois joueurs sur le carreau, l'un voyant son contrat résilié (Anicet Eyenga) et un autre étant gravement blessé et de toute façon majoritairement payé par la CPAM (Yohan Betsch). Le cocu de l'affaire se nomme Jérémy Abadie, joueur pourtant formé au club, et à l'égard duquel la direction se montrera d'une inélégance achevée.

Sur le terrain, l'équipe trouve très timidement un rythme de croisière, sans jamais vraiment donner l'impression de complètement dominer son sujet. Les Racingmen se font rejoindre en fin de match à Charléty après avoir pourtant mené 2-0 (2-2), battent avec un peu de chance le promu gapençais (2-1) avant de ramener un piètre nul de Gueugnon (1-1). Une série honorable sur le plan comptable mais insuffisante pour remonter au classement, et ce d'autant plus que les carences offensives du RCS sont clairement mises en évidence au cours d'un match indigent face à Plabennec (0-0). Mécontent de l'implication de ses joueurs, Laurent Fournier n'hésite pas à lancer plusieurs stagiaires en lieu et place des titulaires du début de saison pour le déplacement à Beauvais, conclu par la deuxième défaite de la saison (2-1). Toujours en queue de classement, Strasbourg accuse déjà un retard notable sur ses concurrents : 10 points sur Amiens, 8 sur Bastia et 7 sur Guingamp.

La fin du mois de septembre marque le début de l'entrée en scène progressive de Jafar Hilali. Celui qui est désormais présenté comme le véritable propriétaire du club demeure encore un mystère pour les suiveurs strasbourgeois, qui n'ont découvert son visage que le 17 septembre sur un mauvais cliché pris dans les salons du Sénat. Cinq jours plus tard, Hilali se fait introniser au sein du nouveau directoire, en compagnie de Christophe Cornelie et d'un Jean-Claude Plessis qui voit de facto son pouvoir très sérieusement diminué. Les rumeurs de limogeages de l'ancien Sochalien sortent dès le 3 octobre, dans l'Alsace. Surtout, Jafar Hilali ne se gène plus pour empiéter sur les prérogatives de son président, et l'affiche même de façon spectaculaire par un premier accès d'autoritarisme sans lendemain. Vexé comme un pou par les quolibets entendus pendant la victoire face à Fréjus Saint Raphaël (2-0), l'actionnaire se fend d'un communiqué surréaliste où il commet un dangereux amalgame entre les quelques manifestations d'humeur du kop meinauvien et les décès survenus au Parc des princes. Il décrète en outre la fermeture du quart de virage nord-ouest pour trois matches. Le procédé est volontairement racoleur mais tombe à plat, le quotidien de la Nuée Bleue osant même la comparaison avec Ubu roi. Côté supporters, la conviction est en grande partie faite : « Avec Hilali on va droit dans le mur » explique greg dès le 13 octobre, pointant notamment du doigt le chaos organisationnel régnant au club et l'absence totale de garanties en cas de non-montée en L2.

Hilali gagne du temps, le Racing en perd


Après quelques jours d'émoi, le soufflé finit cependant par retomber, la décision de fermeture du kop n'étant finalement pas appliquée face à Alfortville (victoire 4-0). Jafar Hilali comprend qu'il aura besoin d'appuis à Strasbourg pour faciliter sa prise de pouvoir et se lance donc dans une offensive médiatique, après s'être beaucoup tu. L'initiative connaît un petit succès et les quelques projets, pourtant irréalistes, mis en avant par le futur président suffiront à semer le doute et à lézarder le front uni qui semblait se dessiner jusqu'alors. On parle notamment beaucoup d'un projet de stade fantôme censé relance la candidature de Strasbourg à l'Euro 2016, qui n'aboutira évidemment pas, mais aussi d'une pseudo diversification à l'international d'un centre de formation que la section pro renâcle déjà à financer. Une pure agitation de façade qui suffit pourtant à ramener une bonne partie du public et des médias dans une position d'attentisme. La seule victime dans l'affaire est Jean-Claude Plessis, débarqué au profit d'Hilali le 11 novembre.

Sur le pré, les hommes de Laurent Fournier – qui ont enregistré le renfort d'un arrière gauche de métier en la personne de Bill Tchato – sont encore loin du compte, notamment à l'extérieur où la première victoire de la saison se fait attendre. A Créteil (0-0) puis Orléans (1-1), les Strasbourgeois se montrent incapables de plier le match face à des équipes naviguant pourtant en ventre mou ou au sein du peloton de queue. Ce n'est guère mieux à domicile où les Bleus battent poussivement Luzenac (1-0) avant de concéder le nul face aux rivaux amiénois (1-1) et rouennais (1-1). Des résultats frustrants au cours de matches heurtés qui empêchent le Racing de recoller au classement. L'équipe manque de joueurs suffisamment décisifs en attaque, où seul Ali-Azouz Mathlouthi surnage vraiment. Il faut donc évidemment du renfort. En ce sens, la venue de Stéphane Noro est évoquée dès le 15 novembre mais compliquée dans les faits par l'encadrement de la masse salariale. Le passage de mi-saison devant la DNCG s'annonce donc décisif. Il se conclut par un demi succès pour la présidence, qui réussit à convaincre l'organisme de contrôle de relever le plafonnement en vigueur de 90.000€, offrant ainsi, pour la toute première fois, une marge de manoeuvre sur le plan sportif.

Au cours de ce début d'hiver, le Racing perd également son joueur le plus légendaire. Le grand René Hauss disparaît le 6 décembre. En guise d'hommage, la direction du club se contente d'une minute de silence vite expédiée et d'un encart au milieu des publicités criardes composant le programme du match. Monsieur Hauss méritait tellement mieux...

strohteam

Commentaires (2)

Flux RSS 2 messages · Premier message par il-vecchio · Dernier message par rachmaninov

  • Abadie, joueur pourtant formé au club, et à l'égard duquel la direction se montrera d'une inélégance achevée.
    Toute l'élégance aboutie de Strohteam pour dénoncer ces procédés "assez scandaleux" (Dugué).
  • C'est marrant, j'ai beau avoir suivi tous ces événements à l'époque, ça fait toujours une claque de relire tout enchainé... Notamment la 1ère photo d'Hilali, le 17 septembre !

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