Si le match test attendu a livré son lot d'enseignements positifs, le dénouement du scénario rappelle le goût de lose amère des dernières années du Racing, et que le redressement du club ne tient encore qu'à un fil.

C'est un Racing à la composition assez offensive que l'on a retrouvé sur le terrain de Drancy pour ce match de reprise. En l'absence de Ursch et de Guignery, François Keller a laissé à Martin et Sichi les clefs du milieu avec Genghini et Pinaud à l'animation offensive derrière les 2 attaquants Ledy et Sow. La défense est finalement assez classique grâce à la célérité de la fédération chypriote.

Un Racing qui a eu le mérite de maitriser techniquement la partie et que a été efficace devant... Seulement il y a eu ce gros trou d'air au début de la seconde période qui a permit aux Drancéens de revenir dans le match après une première mi-temps strasbourgeoise très aboutie que l'on aurait facilement qualifié « de référence » en cas d'issue favorable.

Tout commence comme dans un rêve

Les 20 première minutes sont très fermées et tactiques. Les seuls moments chauds sont des corners. Martin place une tête dangereuse sur l'un d'eux mais peine à régner au milieu. Sur les cotés Pinaud et Donzelot ne parviennent pas à faire la différence mais Genghini ressort très vite du lot par son activité alors que Drancy ne parvient pas à s'approcher des cages de Kéhi.

A la demi-heure de jeu Pinaud passe côté droit à pour aller combiner avec Donzelot. C'est alors le début d'un gros temps fort pour le Racing qui a semble-t-il trouvé la faille. Illustration à la 33ème minutes lorsque Donzelot centre pour Pinaud qui plante des 16 mètres un magnifique ciseau hors de portée du gardien drancéen. Uns occasion manquée de Golliard plus tard c'est Genghini qui est récompensé de ses efforts sur un service de Sow au coeur de la surface. 2-0, le kop strasbourgeois exulte. Tout baigne. Le score en restera là pour cette période malgré quelques nouvelles actions chaudes pour Strasbourg.

Avant de sérieusement se compliquer

« Est ce qu'on a le droit de laisser échapper comme cela un match qu'on mène 2-0 ? ». En posant la question à chaud sur son profil Facebook, Frédéric Sitterlé met le doigt là où ça fait mal.

Avec 2 buts de retard à la mi-temps, il était écrit que la JA Drancy allait jouer son va-tout dès le début de la seconde période, mais au retour des vestiaires, les racingmen étalent un cruel manque d'agressivité et de concentration.

Blessés dans leur orgueil, les Drancéens s'imposent d'entrée au niveau de la vitesse, du défi physique et du jeu aérien avec quelques gabarits impressionnants. Après deux situations bien chaudes, une boulette de Martin permet à Diomandé de réduire le score dès la 48ème minute au milieu d'une défense dépassée.

Comme les Strasbourgeois l'avaient fait en première mi-temps, les Drancéens ont tout misé sur le coté droit et manque de pot, c'est le moment choisi par Donzelot pour livrer un premier quart d'heure de seconde mi-temps épouvantable. Les ballons continuent de trainer aux abords des buts de Kéhi et suite à une énième relance dans l'axe l'excellent numéro 10 Diedhiou égalise. Le stade Charles Sage s'embrase.

A la 52ème minute tout est à recommencer –une fois de plus – pour les troupes de Keller.

Défaite à coups de Pelle

A la faveur de quelques interventions de Kéhi et d'un resserrement de boulons en défense, le Racing parvient à stopper l'hémorragie mais continue de perdre tous ses ballons au milieu de terrain jusque dans les 20 dernières minutes. Une agressivité retrouvée leur permet finalement de reprendre le contrôle d'un match devenu très heurté sur un terrain dégradé peu propice au jeu à terre.

On se dit que les vertus combattantes retrouvées paient pile au bon moment lorsque Ledy marque à la 87ème minute un but de renard des surfaces suite à un coup-franc tendu et vicieux de Martin.

Les Drancéens semblent épuisés et les visiteurs qui tiennent incontestablement le bon bout... jusqu'à ce que Ghili ne marque le but de sa carrière à la dernière minute d'une magnifique patate des 25 mètres sous la barre.

3-3, le Racing semble maudit mais il manque en fait de vice dans les moments clefs et de régularité tout au long d'un match. Des choses qui ne viennent pas toutes seules, et sur lesquelles il faudra continuer de travailler.

La prolongation va confirmer le ressaisissement du Racing qui impose sa technique et ne lâche rien dans les duels mais Drancy multiplie fautes et coup d'esbroufe pour tenir le choc. C'est à se demander quelle est l'équipe qui reçoit tout en évoluant au niveau supérieur.

Hélas tout le monde est un peu cuit et Sow vendange quelques ballons chauds qu'il sera le seul à s'être procuré. Suite à l'expulsion tardive de Khalis, la tour de contrôle drancéenne, la JAD se replie derrière et attend sagement les tirs aux buts.

La loterie des tirs aux buts est tout aussi cruelle que le reste du match. Le premier tir de Genghini est raté d'entrée et Pelle, le vieux gardien remplaçant de Drancy entré pour l'occasion, se montre excellent. Kéhi n'a pas fait de miracles. 4-2 sera le score pour les tirs.

Passée la pilule du manque à gagner et de la perspective de passer un nouveau tour à Limoges (CFA2) où Drancy se rendra au prochain tour, on peut tout de même dresser un bilan correct de ce match.

Certes l'équipe que l'on a vu évoluer à Drancy n'est pas métamorphosée par rapport à celle du mois de décembre. Il y a toujours ces sautes de concentration, ce manque de bouteille pour trousser les matchs plus facilement, cette fébrilité lorsqu'on mène au score et ces relances parfois inquiétantes. Mais le Racing a montré qu'il pouvait d'ores et déjà bien voyager en CFA en prenant le jeu à son compte. L'attaque ne gâche plus autant qu'avant, certaines individualités s'affirment et avec un coup de pouce venu de Nicosie, la défense devrait pouvoir retrouver plus de sérénité sous peu.

Le jeu, les joueurs :

Kéhi : Difficile de lui faire porter le chapeau sur les buts même si sur le troisième on aurait aimé qu'il dégage aux poings à la Vencel plutôt que de s'essayer à une claquette esthétique mais insuffisante. Pas de grosses boulettes mais pas d'arrêt décisif non plus. A raté une belle occasion de briller avec les tirs aux buts.

Donzelot : Bon match à l'exception du quart d'heure Drancéen du début de seconde période ou il s'est fait complètement déborder. Dommage Pacho.

Golliard : Cf Pacho Donzelot. Dommage Ludo.

Modeste : Quelques interventions propres et puissantes, du bien dont un sauvetage suite à une faute non sifflée sur Kehi, une présence physique indispensable face aux golgoths de Drancy mais avec les errements habituels : relances dans l'axe, placement.

S. Keller : Correct en défense mais un apport offensif faible et une tendance à jouer long qui n'a pas été couronnée de succès.

Martin : Baromètre de l'équipe sur ce patch, il a eu beaucoup de déchet au début de chaque mi-temps avant de prendre le jeu à son compte.

Genghini : Il confirme le mieux entrevu dans les derniers matchs de 2011. Actif, vif et technique du début à la fin, il a empoisonné la défense drancéenne avec un but à la clef.

Sichi : A beaucoup couru dans le vide. Pas dans les bons coups sur ce match. Décevant.

Ledy : A fait du Ledy, un gros pressing, du combat, des fautes provoquées, pas de génie mais un but plein d'opportunisme au meilleur moment, du moins le croyait-on.

Benchenane : rentré pour la prolongation, il a fait du bien par sa fraicheur mais pas de différences au tableau d'affichage.

Pinaud : Après un début de match poussif il en sera le détonateur avec un dézonage intelligent et un but magnifique. Belle seconde mi-temps également.

Sow : S'est souvent retrouvé à tricoter entre 3-4 drancéen sans grand résultat. Une bon jeu sans ballon, une belle passe décisive mais des ratés qui ternissent sa prestation.