Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Bassila : une vie après les sifflets ?

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Par filipe
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Bassila saura-t-il relever la tête! © Karim Chergui

L'attitude envers le milieu strasbourgeois d'une partie des spectateurs présents à la Meinau met l'ex-international espoir en difficulté. C'est oublier un peu vite l'abnégation d'un joueur peu spectaculaire mais tellement précieux.

Deux joueurs symboliques

A priori il n'y a pas beaucoup de points communs entre Christian Bassila et Jean-François Péron, si ce n'est d'avoir porté les couleurs du Racing, à des époques très différentes : l'un est noir, grand et au crâne rasé, l'autre est blanc, petit et chevelu.
Pourtant, pour moi, ces deux joueurs symbolisent la chose la plus détestable dans une enceinte sportive comme ailleurs : le manque de respect.


Les années passent mais rien ne change

Je me rappelle en effet d'un match où Péron – ailier gauche du début des années 90 - fut copieusement sifflé suite à quelques choix de passes malheureux. Finalement Gress le remplace à quelques minutes de la fin et la déferlante de quolibets, d'invectives et d'insultes s'abat sur lui : le jeune garçon que j'étais alors et qui découvrais l'ambiance d'un stade en eu mal au coeur ; le jeune adulte que je suis maintenant ressens exactement la même chose ce 30 juillet 2005 : en fait, 15 ans plus tard rien a changé. On en viendrait presque à regretter l'époque récente où le stade à moitié vide semblait heureusement délesté de la majorité de ces « fins connaisseurs » des choses du football.


Une amnésie collective ?

C'est peut être justement parce qu'ils n'étaient pas là lors de la saison en D2 qu'ils ne se savent pas (ou ne veulent pas savoir) que Bassila fut l'un des joueurs les plus précieux tout au long de cette longue bataille, comme il le fut au cours de plusieurs matches depuis le retour à l'élite : tacles rageurs, duels acharnés et victorieux ou encore jeu de tête redoutable... autant d'éléments incontournables dans une équipe moderne, que Bassila nous a toujours apporté avec énormément de respect pour un maillot toujours mouillé sans retenue aucune.
Ou alors peut être que tous ces siffleurs patentés ne s'en souviennent déjà plus...


A chacun son rôle

Alors certes Bassila fut incontestablement très médiocre contre Auxerre, certes la présence de joueurs fins techniciens comme les frères Farnerud, Pagis ou Le Pen ne fait que ressortir les carences du grand Christian dans ce domaine mais qu'est ce qui justifie qu'à l'entame d'une nouvelle saison (où tout est remis à zéro et où tous les compteurs du club sont au vert), que dès les premiers instants du premier match, on ressent le stade tout entier retenir son souffle dès que Bassila touche la balle ?


Bouc-Emissaire idéal

Non, je crois simplement qu'on oublie un peu vite que ce match était le premier de la saison (beaucoup de réglages et d'automatismes restant à trouver), et que beaucoup de supporters en attendaient déjà trop : les mises en garde de l'entraîneur les jours précédents la rencontre, n'auront donc pas suffit à atténuer l'optimisme ambiant et c'est Bassila qui paye la note, lui qui a le malheur de ne pas savoir faire de passements de jambes à la Farnerud ou de remises à la Pagis, de ces gestes techniques qui font qu'on pardonne tout, même des expulsions idiotes à 5 minutes de la fin d'un match qu'on peut encore gagner...


Dans quel état d'esprit va-t-il être désormais ?

Dommage pour Bassila qui a certainement souffert de cette atmosphère défiante à son égard, ce qui n'a pu qu'incontestablement renforcer sa fébrilité au fil des minutes. Atmosphère qui a déteint ensuite sur toute l'équipe à un moment (au milieu de la première mi-temps) où l'équipe avait surtout besoin d'encouragements... Mais il est malheureusement établi désormais que la plupart des supporters sont devenus avant tout des consommateurs d'un spectacle pour lequel ils exigent d'abord, avant d'envisager d'apporter quelque chose : autrement dit Bassila – en tant que bouc émissaire idéal - n'avait pas le droit à l'erreur et que fatalement chaque match à la Meinau sera pour lui cauchemardesque : seulement si Keita (qui a gagné sa place sur ce match) se blesse, à qui va-t-on confier le rôle de récupérateur, rôle dans lequel Bassila a déjà, et souvent, donné satisfaction (j'en entends beaucoup s'étouffer et pourtant...)
Comment Bassila va-t-il digérer cette mise à l'index, lui qui avait émis quelques velléités de départ ? Et, petite question aux persifleurs d'un soir: qui pour le remplacer dans le groupe ? Hosni?


Rien ne justifie les sifflets

Si le joueur est critiquable (il est vrai que l'argent dépensé pour assister à un spectacle, donne certaines exigences), les sifflets touchent avant tout l'homme dans sa sensibilité, son honneur et en cela, c'est inacceptable. L'adulte que je suis tout comme l'enfant que j'étais en sont viscéralement convaincus.


PS : Jeff Péron a naturellement rapidement quitté le club suite à ces fameux matchs où il fut pris en grippe. Il signa à Lens, où il joua tout à fait convenablement...

filipe

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