Le MUC 72 : un promu prometteur

Plus connue pour ses rillettes ou sa course automobile de légende, la capitale de la Sarthe abrite un club de football professionnel qui fleure bon la France profonde et qu'on croirait habitué de longue date aux joutes rugueuses de L2 ou National. Or, si le Racing est une mamie presque centenaire, le MUC est un jeune homme d'à peine 20 ans. Né en 1985 du mariage forcé (pour raisons financières) de l'Union sportive du Mans et du Stade Olympique du Maine, il accède à la D2 en 1988, emmené par Christian Gourcuff. Quinze ans plus tard, malgré le départ de sa star montante, Didier Drogba, vers Guingamp en 2002, il rejoint l'élite, avant de redescendre l'année suivante et de refaire l'ascenseur pour se retrouver en L1 cette saison. Pour autant, le stade Léon Bollée n'est pas devenu le dernier lieu à la mode, et les valeurs de ce club demeurent la solidarité et la persévérance, plutôt que le star-system et l'exigence de résultats immédiats.

Dirigé par l'entraîneur Frédéric Hantz et son directeur sportif, le Suisse Daniel Jeandupeux (ancien coach du Racing), l'effectif sarthois comporte quelques joueurs emblématiques. Ainsi en est-il du capitaine Laurent Bonnart, au club depuis 1998, et de quelques joueurs du cru comme les deux Yohan, Poulard et Hautcoeur, sans oublier James Fanchone, le feu follet de l'attaque mancelle, né au Mans et élevé au bon grain de la Sarthe. Pour remonter en L1, le club a recruté local, ratissant le Grand Ouest de la France et faisant un surprenant détour par le Japon pour attirer Matsuï, rapide milieu offensif gauche. De plus, en vue du maintien en L1, objectif avoué de cette saison, le MUC a notamment enregistré l'arrivée de Romaric, Ivoirien de l'Académie Guillou et ancien coéquipier d'Arthur Boka à Beveren. Ce joueur au profil polyvalent (milieu offensif ou attaquant) avait été l'auteur de 13 buts dans le championnat belge en 2004-2005. Enfin, la bonne pioche du recrutement sarthois se nomme Tulio De Melo, grand (1,91m) attaquant brésilien dégoté en Norvège (précisément à l'AaB Alborg), et qui a déjà inscrit quatre buts en dix matchs, total sur lequel ne cracherait aucun joueur du Racing.

Somme toute, la politique mancelle se révèle cohérente et semble porter ses fruits : à un peu plus du quart du championnat, les Rouge et Jaune occupent une belle 10ème place, avec un bilan de quatre victoires, quatre nuls et trois défaites. Un parcours solide et régulier donc, voire brillant pour un promu aux moyens limités. Lors de ses derniers matchs, cette équipe reste cependant sur deux nuls à domicile (face au PSG et contre Lille lors de la 11ème journée) et une défaite 3-0 à Saint-Etienne.

Difficile de prévoir le visage de l'équipe qui se présentera face au RCS dimanche, en raison des nombreux et très discutés schémas offensifs mis en place par Frédéric Hantz, qui devrait enregistrer le retour du goléador De Melo et de Romaric, remis de son accident de la route. Fanchone devrait être aligné, comme milieu offensif ou en pointe. Son positionnement, tout comme celui de Romaric, est source de vifs débats sur les forums des supporters manceaux. A noter également l'absence probable de Désiré Périatambée et Yannick Fischer, autre ancien de notre maison bleue. Au final, on peut penser que le onze du MUC 72 devrait ressembler à cela :



Remplaçants : Roche, Cerdan, Bangoura, Chiumiento (Matsuï), Lucau (Romaric)

Quoi qu'il en soit, les Manceaux ont les moyens de poser des problèmes au Racing, notamment sur les côtés. Qu'on se le dise, ces p'tits gars ont des tripes et n'ont plus perdu à domicile depuis la venue du grand Lyon lors de la 1ère journée. Au Racing d'imiter l'OL !