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Lionel Letizi, le calme et la sérénité

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Par jakouiller
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C'est un homme simple, détaché, une sorte de « pierrot lunaire » égaré dans la jungle du football professionnel, qui garde les buts du PSG. Portrait.

La carrière de Lionel Letizi
Lionel Letizi, 32 ans, est né à Nice. Son premier club est Saint-Sylvestre Nice Nord. Là il est vite remarqué par l'OGC Nice, dont il rejoint les équipes de jeunes en 1985, puis le centre de formation.
C'est en deuxième division qu'il fait ses premiers pas dans le football professionnel en 1992. Portier du « Gym » (OGC Nice), promu en 1994, il se fait remarquer par plusieurs bons clubs français dès sa première saison parmi l'élite. Lionel part donc pour le FC Metz en 1996. International dans toutes les catégories (Juniors, Espoirs, A' et A), il décide de rejoindre le PSG en 1999 pour « franchir un palier » et pouvoir disputer la Ligue des champions. Lionel Letizi en est à sa sixième saison en Rouge et Bleu. Le PSG a souvent fait confiance à ses gardiens sur le long terme, il est le digne successeur de Dominique Baratelli (1978/85), Joël Bats (1986/92) et Bernard Lama (1992/00).
Son palmarès comporte un titre en L2 avec Nice, une coupe Intertoto et une coupe de France avec le PSG. Il a quatre sélections en équipe de France.
En août 2002, un choc contre Djibril Cissé avait entraîné, après une période de quelques mois, une déminéralisation de sa rotule gauche qui l'avait ensuite contraint à une demi année d'indisponibilité.
Son retour à la compétition avait coïncidé avec l'arrivée à la tête du PSG d'un nouvel entraîneur, Vahid Halilhodzic, lequel avait décidé de maintenir sa confiance au gardien remplaçant, Jérôme Alonzo. Un choix qui s'était avéré judicieux, ce dernier multipliant les miracles sur le terrain. Relégué sur le banc, Lionel Letizi ne disputa finalement que douze matches dans la saison, dont les six qui permirent au PSG de gagner la Coupe de France - un moindre mal.
Depuis il a retrouvé sa place de titulaire dans les cages du PSG, qu'il garde avec calme et sérénité, ce que lui reprochent certains supporters qui le qualifient d' « amorphe ».

Et, un jour de mars 1997...
Sa carrière internationale débute en 1997. Il contribue à la victoire contre l'Afrique du Sud à Lens, en match amical (2-1), avant de connaître une deuxième sélection en Russie, en mars. Et là, dès la deuxième minute de la rencontre, Lionel Letizi s'est offert ce que le vocabulaire imagé des footballeurs nomme une « toile ». Un loupé d'autant plus spectaculaire en fin de compte que le match fut terne. Frank Leboeuf, titulaire d'un soir en défense centrale, lui adresse une passe en retrait. Il ne reste qu'à dégager, loin, très loin, sur la tête de Stéphane Guivarc'h. Mais voilà : il s'agit d'un des premiers ballons du gardien du FC Metz, à l'époque, qui mesure tous ses mouvements sur le terrain lunaire et capricieux du stade du Dynamo, véritable cour de récré. « Je voulais dégager tout de suite, mais je décide à tort de contrôler, et le ballon rebondit sur ma jambe », explique-t-il. Sergueï Youran, attaquant vif et rusé, accepte volontiers le cadeau, et l'expédie dans les filets. L'équipe de France perd ce match 1-0.
Ce Russie-France lui fournissait pourtant une belle occasion de confirmer son talent. Et, par la faute d'un banal accident de travail, qui illustre le livre de souvenirs de tous les gardiens du monde, la place de dauphin de Fabien Barthez lui échappera. L'erreur lui coûtera sa place pour le Mondial 98, et les retombées financières et médiatiques que l'on sait. Inclus dans la fameuse liste des 28, il quitte Clairefontaine à quelques jours du début du tournoi avec les six bannis et un programme de maintien en forme, au cas où.
1998, année d'une vraie blessure pour le gardien messin. « Jusque là ma carrière, c'était une autoroute, reconnaît aujourd'hui le joueur. Je montais de Nice, ça marchait bien, j'avais fait deux belles saisons avec Metz, puis je suis arrivé à la veille de la coupe du Monde... J'étais sur un nuage. Le match de la Russie a commencé par me mettre minable pendant quelque temps. Et avec l'épisode des vingt-huit, l'équipe de France, il m'a fallu quatre mois pour m'en remettre. Et c'est reparti. »
Depuis il a été à nouveau sélectionné deux fois, sous l'ère Roger Lemerre, mais la bourde de Moscou le poursuit toujours...

L'homme Lionel Letizi...
Quand ils sortent d'un vestiaire en tenue de ville, les footballeurs du Paris-Saint-Germain ne sont pas différents de ceux des autres clubs. Vêtements de jeunes stylistes, coiffures régulièrement relookées, téléphones portables dernier cri vissés aux oreilles... Tous se ressemblent, tendance « fashion victims » à fort pouvoir d'achat. Tous, sauf un.
Avec sa parka passe-partout et son jean ni délavé ni déchiré, Lionel Letizi semble sorti d'un autre monde - un monde où l'apparence n'aurait aucune importance. « Je suis comme ça, s'excuse-t-il presque. Et encore... Plus jeune, j'étais toujours en survêt'. Quand on regarde des photos de moi il y a dix ans, je suis pareil, avec la même coupe de cheveux... J'ai fini par abandonner le survêt' pour le jean et les baskets. Ici, au PSG, les autres joueurs me chambrent un peu. Mais je ne vais pas changer. Ce style... c'est moi. »

La manière dont il gère sa concurrence avec Jérôme Alonzo, est aussi symptomatique du caractère du Lionel. « On a tous les deux une bonne mentalité et on est deux gardiens âgés. En plus, on s'entend bien. Cela aurait été vraiment con de tout gâcher, explique-t-il. Avoir deux gardiens qui se font la guerre, ce n'est pas bon pour un groupe. Surtout dans un club comme Paris où tout est vite monté en épingle. Je crois qu'au PSG ils ont de la chance d'avoir des gars comme Jérôme et moi » dit-il.

A cette capacité à prendre du recul face aux événements, ce détachement s'ajoute aujourd'hui une forme de désenchantement face à un milieu trop superficiel et vénal à son goût. « Beaucoup de choses me dérangent dans le football, s'ouvre-t-il. L'argent y est roi. Or il ne faudrait pas qu'il prenne le pas sur l'aspect sportif. » Et le gardien de vitupérer contre ces « agents dont certains sont des margoulins », de pester contre « ceux qui tournent autour des jeunes joueurs pour se faire de l'argent sur leur dos » ou de dénoncer les cadences infernales auxquelles sont soumis les footballeurs professionnels : « Les télés ne se soucient pas de notre santé. Des joueurs, on en trouvera toujours. Mais des joueurs qui ont quinze ans de carrière et 400 matches de Ligue 1, il y en aura de moins en moins. »
Depuis ses débuts dans le métier, Lionel Letizi milite au sein du syndicat des joueurs, l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP). Il est aujourd'hui membre de son comité directeur. Ce goût pour l'activité syndicale, ce fils et petit-fils de gardien de but explique l'avoir héritée d'un grand-père « cheminot communiste » et d'un père fonctionnaire « qui faisait grève pour défendre les intérêts des autres ». « J'ai été élevé comme ça », confie-t-il, citant un autre personnage qui a beaucoup influencé ses convictions : Nicolas Hulot, son « idole », dont il a lu tous les livres.

« Je suis sensible à tout ce qui touche à l'humanisme, poursuit-il. Au fond de moi, j'aimerais que les choses changent. Je trouve qu'il est difficile d'être heureux dans un monde où il y a des inégalités. On peut penser que je critique le système alors que je suis le premier à en profiter. C'est vrai. Sauf que mes qualités, c'est d'être footballeur. J'exploite à fond ces qualités, ce qui me permet de très bien gagner ma vie, mais cela ne m'empêche pas d'avoir un regard sur le monde.»
Ni de savoir, à quelques années de la fin de sa carrière, comment il occupera son temps libre, une fois qu'il aura mis les gants au clou : « Je retournerai à Nice pour faire du bénévolat auprès des jeunes. Surtout, je ne chercherai pas à m'enrichir plus.»

Le football peut rendre un homme fou, mégalo, détestable ou infréquentable. Les exemples foisonnent. Il ne paraît pas faire partie de ces naufragés. Letizi dit des choses simples mais il les dit : « Je discute avec ma femme, je lui dis qu'on a vraiment de la chance, qu'on peut faire ce qu'on veut, partir en vacances, on n'a pas de soucis d'argent. Il faut se souvenir que ce n'est pas donné à tout le monde. » Ce discours peut sembler simpliste mais il rappelle, à ceux qui en doutaient encore, que le bon sens n'échappe pas toujours aux joueurs, prétendument enfermés dans une bulle étanche.


Sources : Le Monde, l'Humanité, L'Equipe

jakouiller

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