Avoir son baccalauréat en 2006, ce serait comme s'amuser à fabriquer une cloche de 20 m de haut, en Urss, dans les années 20, si on aime, bien sûr, les statistiques, les gratifications fantoches et l'absurde aussi, oui, surtout l'absurde.
Je viens de lire (ici et là) qu'une adolescente de mon ancien lycée a eu une moyenne au baccalauréat de 20,18 sur 20, hé, hé, je ne peux m'empêcher de sourire et de me poser cette question toute québecqoise :" comment on s'en est rendu là, Maurice?". Que le ministre de l'éduc.Nat. se félicite que les résultats soient meilleurs que l'an passé en dépit de deux mois totalement grévés, dispatchant de fait le programme sur un trimestre de trois mois, un second trimestre d'un mois et un troisième sur quelques jours, ferait dire à l'homme de bonne volonté que le niveau a monté comme toujours, car nos adolescents ont bien ancré les connaissances en moins de temps qu'il n'en faut pour ravir tout le gratin pourfendeur de déclinologues. Les Jacques Julien de la pédagogie vont caresser ces moustaches de satisfaction du travail bien accompli, de celui qui forme, -on n'ose plus dire "élève" du verbe élever- des jeunes générations à l'échec universitaire (40% échoue après la première année), à la rudesse du marché du travail, au mépris des employeurs, désolés de l'inemployabilité des "jeunes", comme étant le fruit de promesses pour se conformer à quelques statistiques hypocrites et criminelles. Pour avoir son bac, il fallait faire ses devoirs, maintenant que c'est un droit, n'est-il pas étonnant que les professeurs ne soient plus que des surveillants ou des animateurs de Rtt? Entendre la satisfaction généralisée devant cette plaie me fait bien penser qu'il existe bel et bien des amis du désastre.Pour en savoir plus:
Une éclairante contribution d'un inspecteur haro sur le bac!
un programme révolutionnaire
un article du journal où on y apprend qu'un exercice de 5 points de l'épreuve de maths était un Qcm à choix...double qui ne retirait pas de point lors d'une erreur.
Ou encore
