Ce soir, toute l'europe du ballon rond aura les yeux fixés sur la rencontre Barcelone/Brême, car comme trop rarement dans une compétition cadenassée, un coup d'éclat est possible. Ce coup d'éclat illustrerait la déroute du tenant du titre, éliminé au premier tour. Mais ce serait ne pas rendre justice à un adversaire, le Werder de Brême qui, vous, spectateurs de téléfoot, ne le savez pas, marque son époque.
Lorsqu'en 1999, Thomas Schaaf prit les commandes de l'équipe fanion, personne ne s'imaginait que cette équipe moyenne allait trouver un lustre incomparable. Champion en 2004, le Werder symbolise un football attractif, flamboyant et offensif : le Football total.
Articulé autour de Baumann, Kristajic et Micoud, l'équipe a détrôné le Bayern. Depuis, le club, bien que pillé chaque saison, s'accroche au sommet de la Bundesliga, en renouvellant efficacement un collectif adepte du schéma de Schaaf. Ainsi Diego, venant de Porto a remplacé avantageusement Micoud, Torsten Frings a fait oublié F.Ernst, Klose et Klasnic demeurent des artificiers de tout premier ordre, pendant que des jeunes, tel Aaron Hunt, Clemens Fritz se mettent au diapason. La défense a toujours été un point faible du système brêmois qui est porté naturellement par l'offensif avec un jeu de passes courtes. Cette année, le recrutement du demi-finaliste (et buteur à Chelsea) Mertesacker et du brésilien Naldo ne rassurent pas quant à leur comportement défensif mais ajoute quelques cartouches au danger. L'an dernier, le Werder avait fait frisonner l'europe entière en tenant en échec (et de quelle manière!) la Juventus. Le match contre Lyon, il y a deux ans, illustre à quel point le jeu des brêmois est en danger sur chaque contre et offensive adverse. C'est la rançon d'un jeu sans calcul.
Ce soir, nous sommes déjà sûrs qu'il n'y aura pas de zéro-zéro au marquoir, mais peut-être un coup de tonnerre dans le microcosme européen.
Bon foot!
