L'art difficile de la pop-musique rentable
Vous êtes un jeune musicien qui portez des chemises et des chaussures bâteaux, vous jouez du piano comme un ange pour le plus grand plaisir de votre maman, vous avez même remporté des prix, la guitare sèche n'a plus aucun secret pour vous, vous excellez dans votre passion. Et pourtant...Vous êtes finlandais et votre étoile n'a aucune chance de briller aux côtés de la gloire de votre village, vous êtes flamand et tout ce que vous avez voulu proposer Zita Swoon l'a fait avant vous ou vous êtes polonais et vos mélodies soignées regrettent que vous ne parlez que la langue d'outre-oder.
Vous êtes pétri de talent, mais vous ne pouvez vous résigner à suivre la même carrière que King of Convenience, Turin Brakes, Migala et voir votre oeuvre résumée lapidairement par des journalistes pressés par cette rangaine du pop-journalisme : "dans la lignée de Nick Drake". Vous n'êtes pas assez rebelle pour fonder un groupe en The the rakes, the strokes, the shins, the larbins, the kooks, etc. Vous n'êtes pas assez moderne pour mêler de l'électronique dans vos slams.
Les attachés de presse qui ont besoin de vous identifier avec un slogan sous la dent du style : le 19ème nouveau Jeff Buckley ou la plus grande claque de l'année ou oubliez-tout, c'est l'avenir de la musique n'ont rien à fournir comme billes aux journalistes épileptiques (toujours en quête de nouvelles sensations) et vous n'êtes pas l'homme de la situation.
Que faire?
Vous connaissez tous notre penchant pour l'oeuvre de Jean-Luc et les voitures du peuple. Ephémère, certes, mais pas inféconde.
Montez une chorale, invitez des gens de votre comité d'entreprise ou des membres de votre tennis-club, des amis croisés dans votre Anpe de quartier pour former un collectif, trouvez un nom loufoque avec des paroles simples et vous serez identifiés avec un passage dans le Monde.
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