Hey Joe

20/04/2006 10:53

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Mercredi dernier, un adolescent de dix-sept ans, Joe Van Holsbeeck, a été poignardé de cinq coups de couteau en pleine gare central de Bruxelles à 16h30. Il est mort parce qu'on voulait son Mp3.
L'émotion est extrême en Belgique.

On ne prend pas le soin d'en parler en France, peut-être parce que la mort d'un jeune homme est tragiquement banal ou banalement tragique, peut-être ne veut-on pas faire ricaner les tenants de "la France a peur" ou faire grimper le fameux "sentiment d'insécurité". Mais Joe est mort. La figure du frère, du fils, de l'ami, sacrifiée pour rien, liquidé par des racailles/ ¤disparaît au milieu de la foule affairée, en gare.
Militant anti-raciste avéré, c'est salement ironique, c'est moche.

La mère est d'une dignité exemplaire, étouffant les pulsions xénophobes et les ambitions démagogiques.
Mais après les Pays-bas, la Belgique va connaître prochainement un tumulte, déclenchant passion et rancoeur, dans une atmosphère si peu sereine qu'elle n'est pas propice aux réglements du problème. Mais peut-être il n'y a pas de problème.

J'ai acheté un livre, recueil d'articles d'universitaires et de philospohes: "La République brûle-t-elle? Essai sur les violences urbaines françaises", Raphaël Draï, Jean-François Mattéi, j'essaierais de reproduire un résumé de chaque contribution et de stimuler quelques commentaires.

Commentaires (3)

Flux RSS 3 messages · Premier message par almendralejo 21/04/2006 12:52 · Dernier message par thomich 02/05/2006 20:58

almendralejo

Marche silencieuse à Bruxelles à partir de 15 h

BRUXELLES Le cortège s'ébranlera sur le coup de 15 h. La toute grande foule est attendue, ce dimanche, à l'occasion de la marche silencieuse organisée à la mémoire de Joe Van Holsbeeck. Combien de participants répondront-ils à l'appel des parents du malheureux adolescent? Difficile à évaluer, évidemment. Ce qui est sûr, c'est que l'émotion qui a submergé le pays devrait mobiliser toutes les solidarités.

Le point de départ de la marche est donc fixé à 15 h à l'angle du boulevard Pachéco et de celui du Jardin Botanique, à quelques pas de la gare du Nord. Elle suivra ensuite le boulevard de Berlaimont, le boulevard de l'Impératrice, pour passer devant la gare Centrale, lieu du drame. Là, des bouquets de fleurs pourront être déposés le long du mur du bâtiment - il est demandé aux participants de ne pas pénétrer dans la gare. Le cortège empruntera alors le Mont des Arts, le Coudenberg, la rue Montagne de la Cour, avant de se disloquer sur la place Royale.

Les parents de Joe et les organisateurs de la marche tiendront une réunion ce vendredi, afin d'en examiner les derniers détails. Voici quelques jours, ils avaient fait savoir, conjointement avec la famille du jeune homme qui accompagnait Joe en ce mercredi noir, que cette marche devait constituer une manifestation pacifique en faveur du droit à la liberté de se déplacer en sécurité en ville. «Ce sera aussi un appel symbolique à un débat serein et constructif, dans le respect des institutions, sur les causes vraisemblablement multiples de ce tragique événement», poursuivent ces familles meurtries. Un débat «entre tous les acteurs de la vie soucieux d'assurer le droit à cette élémentaire liberté».

Par ailleurs, Child Focus s'est joint à l'appel pour cette marche silencieuse. «Nos 1.800 volontaires, ainsi que nos collaborateurs, sont de tout coeur avec la famille et les amis de la victime. Ils les félicitent pour le courage et la dignité avec lesquels ils expriment leur deuil et apportent leur contribution pour tenter d'éviter ce genre de drame à l'avenir». Child Focus espère que les auteurs seront interpellés rapidement et que la justice interviendra avec fermeté.

J. M.

© La Dernière Heure 2006

almendralejo

Le monde est parle

Quelque 80 000 personnes, selon les chiffres de la police, ont défilé, dimanche 23 avril, à Bruxelles, en mémoire de Joe Van Holsbeeck, un lycéen de 17 ans tué pour son lecteur de musique MP3. Depuis la mort du jeune homme, poignardé à la Gare centrale de Bruxelles, le 12 avril, parce qu'il résistait à ses deux agresseurs, la Belgique est submergée par l'émotion. Les prévisions les plus optimistes annonçaient une participation de 40 000 personnes.

Le défilé silencieux a rappelé la "marche blanche", ce cortège qui, en 1996, avait rassemblé 300 000 citoyens réclamant une justice et une police plus efficaces après les révélations de l'affaire Dutroux. Les parents de deux des victimes du tueur pédophile, les petites Julie Lejeune et An Marchal, entouraient d'ailleurs Guy et Françoise Van Holsbeeck, le père et la mère de Joe. "C'est la même expérience, la même solidarité, le rappel qu'il est temps de faire enfin quelque chose", expliquait Paul Marchal.

Une pétition qui circulait sur Internet et dans la manifestation a déjà été signée par des dizaines de milliers de personnes. Elle réclame plus de sécurité dans les transports publics, un rétablissement du dialogue entre la société et les jeunes délinquants, ainsi que "l'établissement d'une société meilleure pour tous". L'appel sera bientôt remis aux ministres de l'intérieur et de la justice.

Dimanche soir, le premier ministre, Guy Verhofstadt, a estimé que la marche était "un appel à la responsabilité au chef des autorités, à la responsabilité parentale et à l'ensemble de la société". Il a promis que son gouvernement allait accorder "plus d'attention à la criminalité des jeunes en général, et à l'extorsion en particulier".

Le chef du gouvernement a appelé chacun à contribuer à l'arrestation des meurtriers. Selon le parquet de Bruxelles, l'enquête est "en bonne voie", mais il n'est pas exclu que les deux hommes, dont l'identité serait désormais connue de la police, aient quitté le royaume.

Les parents et les amis de Joe avaient appelé à une marche "multicolore", sans slogans et calicots. Ils voulaient éviter à tout prix une récupération politique de l'événement, notamment par le parti d'extrême droite flamand Vlaams Belang.

Lorsque les images enregistrées par les caméras de la Gare centrale ont été diffusées, indiquant que les agresseurs étaient d'origine nord-africaine, la famille Van Holsbeeck a immédiatement mis en garde contre "toute initiative partisane et isolée qui risquerait d'instrumentaliser ce tragique événement". Dimanche, l'extrême droite était absente du défilé.

De nombreuses personnes issues de la communauté maghrébine étaient, en revanche, présentes. "La douleur est la même pour tous", expliquait une mère marocaine. Dans diverses mosquées, des appels à la compassion avaient été lancés. Des associations avaient invité leurs membres à rejoindre massivement le défilé.

"Cette marche silencieuse est un message fort à toutes les crapules", expliquait Fouad Ahidar, un député régional bruxellois du parti de centre gauche Spirit. Cet élu d'origine nord-africaine avait fait sensation, il y a quelques jours, en dénonçant "un meurtre puant le racisme", et en déclarant que "si un immigré avait été la victime, la manifestation aurait déjà eu lieu".

L'ampleur de la mobilisation, qui n'a bénéficié d'aucune structure établie, va forcer le gouvernement, et plus généralement les responsables politiques, à sortir de leur actuelle discrétion. "Le citoyen ne comprendrait pas qu'une telle situation n'engendre pas des réformes", a expliqué Claude Lelièvre, délégué général aux droits de l'enfant.

Soucieux de ne pas relancer le débat sur la délinquance et de ne pas stigmatiser la communauté nord-africaine, les ministres - et une partie de la presse - ont souvent préféré taire l'origine ethnique apparente des meurtriers. Certains observateurs jugent que cette attitude n'entravera pas la poussée d'un sentiment xénophobe mais qu'au contraire elle l'encouragera.

De Morgen, journal flamand de gauche, estime que le meurtre du jeune Joe va relancer les "questions brûlantes" de "la vie dans les grandes villes, les jeunes, l'insécurité et la multiculturalité", thèmes souvent absents du débat public belge.

Jean-Pierre Stroobants

thomich

Pffff Quel scandale, des mineurs polonais illégaux... j'avoue que ça m'a fait un vrai choc aussi, d'autant plus que la veille en revenant de la mer où j'avais passé le w-e, soit le dimanche à 23h, je me trouvais dans cette même gare centrale entrain d'écouter mon iPod... Ca m'a fait froid dans le dos d'apprendre ça :s

C'est vrai que l'émotion fut forte chez nous :(

REP Joe