300, le film qui a divisé la Meinau, avait été un film européen fait par des américains, autant dire comme Tolstoï, "une réponse donnée à un sourd à une question qu'il n'a jamais posée". La sous-culture des Ricains ("Ah, si les ricains n'étaient pas là", Michel Sardou) puise dans les comics et autres babioles mercatiques. Si des européens avaient pris en main la narration de la bataille des Thermopyles, certainement que Bruegel ne leur auraient pas été inconnus.
Accompagnateur le dirait mieux que quiconque, il faut faire la guerre au cinéma américain.
J'ai abandonné Thérèse Delpech au bout de cent trente pages. L'ensauvagement n'était pas terrible, hormis une citation de C.Jung que j'aurais pu utiliser dans un mémoire que j'ai baclé il y a trois ou quatre ans, je n'y ai rien trouvé, je perdais mon temps. Je pourrais le donner à Julien C., s'il m'en fait la demande. Je me suis vite plongé dans Histoire d'un Allemand qui m'a immédiatement ravi. J'essaierais de livrer ici des citations. Cela se lit agréablement et même bien dans le tram, malgré la moiteur belge.
J'ai parcouru hier la revue Commentaires, dont je suis la branche officieuse au sein d'un Think Tank dijonnais. Dès que je revois NV, je lui fais part de mes arguments, ça devrait le calmer. Accompagnaman devrait être intéressé, tout comme des dernières livraisons de ma cuisine.
Dans la cuisine de ma colocation, en plus de l'abonnement de Têtu, dont j'ai parcouru quelques pages, il y a aussi les six derniers Monde Diplomatique. J'essaierais de livrer quelques impressions selon ma plus mauvaise foi possible. Je suis très inquiet, je vais finir par être ouvert d'esprit.
Il y a quelques mois, un projet de loi en Espagne tentait de contraindre les mannequins à un suivi médical, parce qu'on commencait à s'émouvoir des sacs d'os qui défilait sous les projecteurs. Haussement d'épaules et de squelettes un peu partout.
Samedi, sur le boulevard A###, chez un brocanteur bien établi, j'ai trouvé trois vieux exemplaires qui vont rassasier mes soirées de ligue des champions.
Une délégation de turcs moustachus apprécient le panorama, des étudiants polonais sortent leur drapeau malgré la défaite de leur équipe de handball, une étudiante quitte furtivement sa chambre universitaire pour aller chercher du pain pour la soirée et une jeune fille attend impatiente le retour de son confident dans un café de la rue centrale, non loin d'elle, on devine une maîtresse desespérée que son amant ne veut plus voir au détriment de sa femme et de ses enfants et des rameurs terminent leurs efforts sur le Neckar, alors que sur le pont au-dessus d'eux, on profite d'une fin d'après-midi ensoleillée pour faire son jogging sur les rives étroites. La rue s'anime devant les magasins, on entend des répétitions orchestrales, la nuit tombe, on rentre chez soi, c'en est fini d'Heidelberg un dimanche après-midi.
Je suis allé voir un film américain au marketing tapageur, 300. Mais ce n'est pas tant la science marketing des agences de communication virale qui m'ont vautré dans le velours mou d'une salle au décor kitsch (dans les bras d'Accompagnateur), non, non, c'est l'indignation trépignante et quasi-hystérique de la presse.
Nos deux vieux routiers des causes perdus qui se chamaillaient en marge des autoroutes de l'information n'avaient, en dépit du pathétique de situation, pas beaucoup intéressé les habitués du café d'Aix. Par passion de la frite, nous persévérons en vous proposant un florilège de coup bas, un peu plus près du centre, en marge de la marge.
Je ne sais ce que tu faisais hier soir, mais moi, j'ai de mon côté assisté à une soirée singulière que je dois te raconter de par mes doigts les moins gourds.
Ce n'est pas parce que les grands lessiviers de Procter & Gamble, qui fabriquent votre shampooing, vos chips et vos piles ont abandonné la cravate dans un tiroir-caisse que nous, les jeunes devons la mettre au placard.
"Le client qui attendait sa femme près de l'entrée a du moins entrevu une autre vie, sans elle, le temps d'un vertige, comme lorsque le teinturier, brandissant la perche munie du crochet, hésite à dépendre pour nous un manteau étranger. Et qu'il nous fait cadeau, déjà, de ce flottement".
Rares sont nos amis sourds (ou pour parler stublogically correct, ont les oreilles gourdes) qui prendront offense du fait que nous ne fissions un compte-rendu au mot près, à la respiration près, de l'émission dominicale et radiophonique (ou webmatique, sans vouloir exclure les patients des doigts gourds expatriés, parmi lesquels nous comptons de très larges proportions d'amis et d'accompagnateurs de route) de l'Esprit public, mais une recension subjective et impressive, toute chose étant égale par ailleurs.
Un petit article de notre doux et talentueux Antoine Latham (à qui j'ai déjà serré la main) retrace une expérience intéressante. Deux visions du monde dans le blanc des yeux.
"Paris n'est plus une très grande ville. C'est une agréable cité, qui ressemble à un gros bourg paisible. Souvent le soir, traversant le boulevard Saint-Michel ou le Saint-Germain, à l'heure où Londres, New York grondent, j'aperçois un bus ou deux, vides aux trois quarts, trouant la nuit; quelques piétons se hâtent chez eux, comme dit le romancier."
Hier, à l'écoute d'un nouvel épisode conté par Alexandre Adler, le -il faut-le-dire- Pierre Bellemare des relations internationales, nous suffocâmes d'indignation bien plus que des mamies à proximité de Joey Starr. Dans une ultime provocation, le rondouillard chroniqueur a clamé haut et fort : Bravo Jacques Chirac!
Reprenant nos esprits, une question brûle le quidam égaré sur l'autoroute FM : Pour qui roule Alexandre Adler?" serait-on tenté de demander si on ne prenait le risque de voir un comité contre la discrimination des gros nous tomber dessus.
L'armée d'occupation des deux principaux camps politiques a bien balisé le terrain médiatique, afin d'y concentrer les forces de la campagne.
Petit exemple d'élimination symbolique.
L'année 2007 n'a pas commencé depuis quinze jours qu'Alexandre Adler, le traducteur en France de The economist, toujours aussi bien informé, chronique à tout va.
Que nous professe-t-il dans le coin de l'oreille sur l'oreiller? (8h15 sur le 88.8, je vous le rappelle)
Nous le claironnons, cette année sera l'année de toutes les frimes. Nul besoin de voitures bien carrossées, un correspondant permanent en Espagne et un autre chargé de marquer à la culotte Monsieur Adler devraient donner du lustre à ce café du commerce international.
Comble de coïncidence, ce matin, à une heure qu'on peut qualifier pour un andalou d'aurores indûes, Alexandre Adler, le Maître Morrissart des relations internationales a évoqué l'Espagne dans sa chronique. Ce qui a permis à nos camareros de se partager le travail.
A la suite du forum du financement, il a été question de la stimulation des projets innovants par le biais d'un comparatif pôle de compétitivité français et Kompetenznetz allemand.
Les parisiens ont délaissé les embouteillages du matin, les heures de pointe dans le métro, profitant du weekend ensoleillé pour retrouver le plaisir de l'entassement dans un nouveau transport en commun passéiste et moderne : le tram.
Aujourd'hui, nous avions prévu de parler de Fersen, le suédois qui a grandement contribué à la belle réputation des nordiques dans les coeurs romantiques, ou encore du forum du financement ou bien nous enivrer d'une lettre à Accompagnaman, ou encore comment intégrer la DRIRE, mais hui l'écclétisme laisse place à la briéveté.
La chimie nous entoure, de votre savon aux jouets de vos enfants, sans pour autant que la nocivité soit évaluée. Désormais, l'union européenne s'arme d'une législation contraignant les industriels à rendre plus transparent les substances chimiques qu'ils utilisent.
Partie prenante de la société de la connaissance dans laquelle le savoir et l'innovation sont des piliers de la compétitivité, le domaine de la biotechnologie se doit de considèrer l'information comme un matériau important.
Jean-Luc continue de dispenser sa petite musique, il paraîtrait qu'il souhaite se doter d'un Heïpod, lorsqu'il aura compris les subtilités du podcast, lui permettant d'écouter des émissions sérieuses dans des files de l'ANPE.
Alors qu'hier au soir, les allemands de la Weser nous ont rappelé les mots "Pleite", "Niederlage", "Enttauschüng", nous profitons de notre moment de germanophonie germanophile pour faire la promotion d'une émission de qualité : Karambolage, qui fera rosir de joie notre ami AccompagnaMan, lui aussi kinzlérien d'origine incontrôlé.
Un artiste qui aimait peindre les nains comme ce fut la coutume dans un pays qui envahissait les Pays-Bas, la Belgique (les nains ont toujours commencé petits) nous a livrés certes Le Prince Baltasar Carlos avec son nain, Portrait d'un nain tenant un volume sur ses genoux, Portrait d'un nain assis à terre mais aussi un impressionnant tableau : Las meninas
Pour quiconque de passage au collège d'Europe lirait son petit Financial Times gratuit en dégustant son café équitable à la machine à café estampillée Max Havelaar élaborait tel un Alexandre Adler pocket des passerelles fulgurantes quoique inutiles entre Wikipédia et Ségolène Royal. L'article instructif sur les visions qui tiraillent les créateurs de l'encyclopédie en ligne est à rapprocher de la stratégie controversée de la candidate socialiste. Wikipédia alimente son contenu par l'intervention libre de spécialistes autoproclamés, c'est le dilemme de "la cathédrale et du bazar". La connaissance ne doit-elle uniquement se reposer sur les experts ? Non, affirme de concert J.Wales et Ségolène Royal. Par l'intermédiaire de son site, désirs d'avenir, Mlle Royal a mis en place un système de wikis où la contribution de chacun s'équivalait. En y ajoutant la proximité et l'expérience des participants sans grade, ce site contournait l'impérieuse expertise qui bat de l'aile depuis un certain temps. Le succès de Wikipédia (3,5 millions d'articles en 229 langues) montre le souhait des curieux d'être impliquées aux côtés des savants. Ce que le ségolisme a converti en démocratie participative, que d'aucuns caractérisent comme étant du populisme non sans fondement. Affirmer qu'aucune stupidité ne sort de la bouche des auditeurs de RMC est somme toute démagogique. Avoir construit une école où l'autorité est factice, l'élève au centre des savoirs qu'il construit au gré de sa culture qui devient la Culture alimente la suspicion, si ce n'est le désintérêt à l'égard du savant, du responsable, de l'expert. Notre ignorance produit des faux gourous, et il semble que le point fort de Ségolène a été de faire chacun des électeurs son propre gourou, comme l'enfant que la mère laisse s'exprimer avec sa boîte de Légo.