Rocky IV

17/01/2007 11:04
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Dans la filmographie de Stallone, il paraîtrait que s'y cachent un ou deux bons films. Mais il y a aussi du bon gros nanar. Le nanaconda a longuement hésité entre Rocky III et Rocky IV pour la fiche du jour. Finalement, on va faire le IV, qui est un collector de gros clichés américains bien puants. « Mmmmh, ça pue, qu'est-ce que sexe ? De la grosse production nanaresque hollywoodienne ! »
Déjà, dans le Rocky III, (l'oeil du tigre, mec !), on avait droit à une scène d'anthologie boxe versus catch lors du combat de charité entre Sly, aka Rocky Balboa, et « Thunderlips », aka Hulk Hogan, le célèbre acteur dramatique de la série Caraïbes Offshore. Ca m'a rappelé un peu la question de Farrugia dans la Cité de la peur : qui est le plus fort entre un hippopotame et un éléphant ?

Bref, mais alors le quatrième Rocky, quel bonheur en caleçon de boxe ! Outre le fait qu'au bout de 4 flims, Stallone ne sait toujours pas faire semblant de boxer et que les combats sont aussi crédibles que vous quand vous prétendez à un entretien d'embauche avoir toutes les qualités intellectuelles requises pour le poste, il nous est proposé un pot pourri des bons sentiments dégoulinants qu'on retrouve dans les grosses productions puantes US : haine, méchanceté, tricherie, cruauté, tristesse, vengeance, réconciliation, triomphe de l'Amérique.

Laissez-moi expliquer ça à vos pauvres petits cerveaux malades, d'autant que je suis sûr que parmi vous bande de larves, il y en a plein qui sont fans de Rocky IV, mais pas pour les mêmes raisons que moi.

L'ennemi soviétique, en la personne de Drago (ou Draco, je ne sais plus mais on s'en branle), s'invite sur le sol des Etats-Unis donner une leçon de boxe aux Yankees. Draco, interprété par l'Actor Studio Dolph Lundgren, est bien évidemment une grosse quéquette niveau technique de boxe, mais comme tous les Bolcheviques, il est perfide et fourbe, et donc chargé jusqu'à la moelle de stéroïdes façon Frankenstein de laboratoire. Alors que tous les sportifs américains marchent à l'eau claire, c'est bien connu. Et en plus d'être perfide et chafouin, il est méchant, et il tue d'un coup de poing Apollo Creed, l'ancien champion du monde, à la suite d'un show pitoyable, où Apollo danse et chante avec James Brown devant un énorme drapeau américain.

Apollo, c'était le meilleur ami du champion du monde Rocky Balboa, et donc Rocky est triste. Rocky tord sa lèvre pour symboliser sa douleur. Et pour venger la mémoire de son ami, souillée par l'implacable Russe, il accepte d'aller défendre sa ceinture en URSS, au milieu des faucilles et des marteaux.

Et il va s'entraîner dur en pleine Toundra, dans une charmante villa qui montre aux Américains ce qu'est le top du confort pour un communiste : maison délabrée, pas de chauffage, pas de téléphone, et Rocky dort dans un hamac. Des kms de désert enneigé aux alentours. Rocky s'entraîne dur, Rocky revient aux vraies valeurs, il soulève des charrues en bois et court après des poulets. Et quand il arrive à en attraper un, il sautille en soulevant les bras et en tordant sa lèvre parce qu'il est fier.
Pendant ce temps, dans un labo top secret du KGB, Draco reçoit piqûre sur piqûre d'un mutogène à vous transformer une tortue en Ninja, et passe le reste du temps sur de savants appareils de laboratoire spécialement créés pour tricher au sport et faire gagner les nageuses Est-allemandes. Draco il est méchant, c'est normal, il est Russe.

Arrive le grand combat. Rocky est seul face à une salle remplie de communistes assoiffés de sang et mangeurs d'enfants américains obèses et à Draco qui déborde tellement de stéroïdes, de testostérone et de haine qu'on dirait qu'il va exploser.
Normalement Balboa n'a aucune chance, mais comme il est courageux, Américain, et qu'il veut venger Apollo, il se défend et finit par l'emporter, gagnant en même temps le coeur des spectateurs qui l'acclament. Il est content et tord sa lèvre pour nous le montrer. Puis il fait un discours que je regrette de ne pas avoir noté, tellement il est incroyable de patriotisme et de clichés, devant les hourras d'une salle qui comprend que contrairement à ce que leur dit leur dictateur, les USA c'est le top !

Fin du flim, fin d'une heure et demie de rire quasi non-stop devant l'enchaînement de stéréotypes encore plus gros que ma ... que mon ... que mon cerveau. Quel bonheur ! Pourvu que le sixième opus, qui va sortir fin janvier, assume dignement la filiation ! Projetons-nous dans la salle de réunion du producteur M. Johnson, à qui Stallone en personne explique :
« Non mais tu vois, j'ai une idée super pour faire un nouveau Rocky. Les Américains l'adorent Rocky, ils le kiffent (comme disent les djeun's et Laurent Boyer), c'est devenu un winner comme eux, mais il faut un vrai méchant, pour accentuer la lutte du bien contre le mal. Pas un noir cette fois, ça marche moins bien qu'il y a quinze ans pour les méchants, mais un Russe. C'est mauvais un russe, c'est dopé, ça triche, ça fait du mal mais à la fin l'Américain il gagne quand même, parce qu'il est Américain justement. Et il montre aux Russes que c'est nous les gentils et à la fin les Russes acclament Rocky ! ».
Et le producteur, écrasant une larme : « génial ! j'achète ! ».

Bonne nuit les zenfants,

Le nanaconda

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