La créature

24/01/2006 15:06
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Téléfilm en deux parties

La créature. Rien qu'un nom pareil, on sent le chef-d'oeuvre qui s'annonce. Brrrrr....
1967. Nous sommes dans une base militaire secrète implantée dans on ne sait quelle île du Pacifique. Des scientifiques américains peu recommandables sont en train de mettre au point une créature croisée entre le dauphin pour l'intelligence et le grand blanc pour la cruauté, tout ça. Ils veulent les lâcher dans les rizières au Vietnam pour faire un carnage. Evidemment, ça tourne mal, et le plus vicieux, le plus gros, le plus méchant des requins (oui parce qu'au début il ressemble vachement à un requin blanc genre 15m de long, une bête de cauchemar) essaie de s'échapper. Il finit dans une cage en pleine mer, et là, on sait pas pourquoi, le scientifique qui l'avait rattrapé se contente d'envoyer la cage par le fond, sans tuer la bestiole comme lui avaient demandé ses collègues.
1997, toujours la même île. La cage rouillée finit par céder. La créature a survécu 30 ans dans une cage minuscule (apparemment en bécquetant des coquillages), autant vous dire qu'elle a les crocs.
L'action commence donc selon les codes de shark movie classiques, puisque durant la première moitié du téléfilm on assiste à un énième remake des Dents de la Mer. Un biologiste arrive et flaire le pot-aux-roses, pour lui il ne s'agit pas d'un banal grand blanc. Là-dessus j'attire votre attention sur la surenchère qu'on retrouve dans tous les nanars de série Z : cette fois il ne s'agit pas d'un « vulgaire grand blanc », finalement, c'est d'un commun, non, c'est un grand blanc génétiquement modifié, 'achement plus balèze.

Lui le biologiste, ça lui semble bizarre. Encore plus quand il se fait attaquer sur son bateau et qu'il y retrouve une griffe. Bon, il est pas encore sûr, des requins avec des griffes après tout ça court les rues (jeu de mots d'anticipation par rapport à la suite de l'histoire), mais il sent quand même qu'il y a quelque chose de louche derrière tout ça.
Et à la fin de la première partie le biologiste et ses compères découvrent l'ancienne base sous-marine. Base dont s'est d'ailleurs violemment inspirée le réalisateur de « Peur Bleue » avec Samuel L. Jackson. Et on a droit à une scène d'anthologie dans le sous-sol inondé de la base, lorsque le requin les attaque dans 80cm d'eau. Premier élément, on se demande comment le requin est rentré dans le labo, il a sonné ou il connaissait les codes d'accès. Deuxième raccord foiré, jusqu'à présent le requin était monstrueux, 15m facile, et maintenant, budget oblige, en plan serré, c'est à peine s'il fait 1,80m. Bon toujours est-il que les héros remontent sur une plate-forme sèche, et que le requin se jette sur eux. Il retombe sur le sec, se met à baver, pitoyable. Là, le téléspectateur lambda, éprouvé par un scénar aussi faible, se dit : « bon ça se termine gentiment, il est plus dans l'eau, il peut plus respirer, il va clamser. »
Le problème, c'est que Stuart Gillard, le réalisateur, ne l'entend pas de cette oreille. Il devait lui rester du budget ou quoi. En tout cas, voilà qu'en quelques secondes il pousse deux jambes et deux bras au requin (alors qu'il n'a pas évolué pendant 30 ans). C'est là qu'on apprend qu'il a aussi de l'ADN humain le bestiau.
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La deuxième partie est repompée sur Alien, puisque le pauvre requin, qui ne ressemble plus à rien désormais, court partout dans l'île et rentre dans les bungalows des autochtones pour prendre l'apéro.
Evidemment, ce genre de bouse il faut le voir au quatrième degré.
Et le grand plaisir, c'est de faire un pitch en imaginant la tête du producteur qui l'a financé.
« C'est l'histoire d'un requin mutant qui fait un carnage autour d'une île. Puis, d'un coup, il lui pousse deux bras et deux jambes et il se met à courir dans l'île ». Et le producteur : « génial, j'achète !!! ».


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Et maintenant bonne nuit les zenfants.

Le nanaconda

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