June 2012


En finale de la coupe contre une équipe de D3

07/06/2012 12:15
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La coupe opposait cette année l'OL à l'US Quevilly en finale. Un club de Ligue 1 contre une équipe de National. Mais si on regarde le palmarès du Racing, ça ne vous rappelle rien?

C'était il y a onze ans. Saison 2000-2001. Le Racing était en difficulté en championnat, et sur dix-huit, à part seizième à la première journée, ne sortira jamais de la zone rouge. Après moult péripéties, le club atteint pourtant la finale de la coupe de France.

Le parcours strasbourgeois


En bon club de Division 1, le Racing entre en lice pour les 32e de finale. Il y croise un club de division inférieure : l'AS Nancy-Lorraine, alors septième de son championnat de Division 2. Dès la 11e minute, le Racing, par l'intermédiaire de Teddy Bertin, ouvre la marque (0-1). Le score ne changera plus jusqu'à la mi-temps. Après, dans ce stade Marcel Picot garni malgré le froid par 6551 spectateurs, Danijel Ljuboja double la marque, à la 54e minute, d'une manière relativement exceptionnelle. On pense que le score ne changera plus, mais les Nancéiens réduisent toutefois l'écart à la 92e minute.

En 16e, les Racingmen se déplacent sur la pelouse d'un club de National : Clermont Foot. A cette époque, le Racing attire encore, et ce sont 9800 spectateurs qui vont au Stade Gabriel-Montpied en ce beau samedi 10 février 2001. Les gars d'Yvon Pouliquen ne brillent guère, et Danijel Ljoboja, encore lui, permet à la 80e minute au Racing d'éliminer celui qui avait pourtant sorti le FC Sochaux aux tirs-au-but au tour précédent (2-2, tàb 5-4) sur la plus petite des marques.

Pour les 8e de finale, le RCS continue sa tournée des "petits" en se déplaçant au stade Georges Pompidou de Valence, alors en haut de classement de National. Fait marquant : 6 des 16 clubs encore en lice sont en National, CFA ou même CFA2 pour Carcassonne, qui se casse les dents contre le FC Nantes. Dès la 10e minute, les 12000 spectateurs voient Jacques Rémy ouvrir le score pour Strasbourg. A la 56e, c'est Peguy Luyindala (qui se fera plus tard remarquer en compétitions européennes avec des clubs comme Lyon ou le PSG) qui plie le match : 2-0 pour le RCS.

En quarts de finale pour la deuxième fois consécutive, le Racing croise le chemin d'un club de Division 1. On est le 1er avril, et pourtant ce n'est pas une blague : c'est le deuxième du championnat, qui avait déjà battu le club 0-3 à la Meinau pour la 17e journée qui va affronter le Racing, ou plutôt que le Racing va affronter : j'ai nommé l'Olympique lyonnais. Autant le dire tout de suite : vu les contrastes entre les deux clubs, c'en est fini pour le Racing...

Et pourtant, c'est bien l'équipe strasbourgeoise qui remporte le face-à-face. Les 13000 spectateurs y croient : le Racing fait un grand match, étonnant d'ailleurs, vu sa position lamentable en championnat. Il faut toutefois attendre la 79e minute pour que Pascal Johansen trouve enfin le chemin des buts, pour le Racing. Il y sera suivi quelques minutes plus tard par Danijel Ljuboja, et enfin par Peguy Luyindula, déjà pièce maitresse des deux précédentes réalisations.

La demi-finale s'annonce compliquée. Le Racing se retrouve face au double tenant du titre et leader du championnat : le légendaire FC Nantes-Atlantique, ogre des années 1970, contre qui on avait déjà récolté un titre en 1979. Qui est favori? Certainement pas nous... Le score est explicite : 4-1. Le problème, c'est que c'est 4-1 pour le Racing, et c'est bien ça la surprise de cette demi-finale! Seuls 16000 spectateurs avaient fait le déplacement (ce qui aujourd'hui parait énorme quand on sait les difficultés rencontrées pour meubler les tribunes avec 9000 ou 10000 spectateurs pour les grands matchs...), et ils assistent à une débâcle nantaise particulièrement étonnante : 1-0 à la mi-temps grâce à Luyindula, puis Pascal Johansen double encore la mise à la 54e, et enfin Pascal Camadini achève les nantais avec une balle de 3-0. Nantes revient à la 83e (3-1). Un peu tard... Chilavert, sur pénalty, alourdit encore l'addition à la 93e minute.

Pour l'anecdote, le Racing, qui s'était fait manger 5-0 en championnat, venait d'infliger la pire défaite de la saison aux canaris nantais...

Le parcours amiénois


La surprise de la saison : l'Amiens SC, alors en passe de remonter avec brio en Division 2, entre en lice au cinquième tour de la compétition.

Dès le huitième tour, Amiens réalise un petit exploit, en sortant l'AS Beauvais. Ce club de Division 2 était alors sur une dynamique moyenne, 17e de la phase aller du championnat.

En trente-deuxième de finale, les amiénois se frottent au petit club de Lambres-lez-Douai, un petit club de district pas-de-calaisien. Sans trop briller, malgré la différence de niveau, le club picard ne s'impose que sur le score de 2-0. C'est suffisant pour jouer les seizièmes de finale.

A domicile, c'est un club de Division 1, le Stade rennais, qui s'invite à Amiens. La fessée est lourde : 3-1 pour le petit club de National ! Ainsi, et ça peut paraître étonnant, les amiénois viennent d'égaliser leur parcours de l'année précédente, où ils avaient atteint les 8e de finale, notamment après avoir éliminé Auxerre et Laval.

Pour les huitièmes, donc, le petit club accueille Le Mans. 0-0 à la mi-temps, 0-0 à la fin. Ce sont donc les prolongations. Au bout du suspence, personne ne parvient à s'imposer. Les tirs-au-but deviennent inévitable, et le club de Division 2 est ejecté par l'Amiens SC : 4 tirs à 2. Fait étonnant, Amiens avait déjà éliminé les mansois de la coupe de la Ligue, au premier tour, sur le score de... 4-2.

En quarts, le 31 mars 2001, le petit stade de la Licorne accueille une affiche 100 % National et accueille Reims. Un stade plein à craquer (11875 spectateurs ayant fait le déplacement) voit un "match de la mort" entre deux clubs de D3, finalement remporté par Amiens par la plus petite des différences : un but de Peter Sampil ayant fait la différence.

La demi-finale est notable par le simple fait qu'elle constitue encore aujourd'hui le record d'affluence du stade de la Licorne. 12000 personnes dans les tribunes reçoivent l'ES Troyes Aube Champagne, alors en Division 1. Le club d'Alain Perrin, 7e de Division 1, est poussé dans ses derniers retranchements par les Picards, qui obtiennent des prolongations, puis des tirs-au-but. Là encore, 4-2, le score habituel, à la seule différence qu'il propulse les Amiénois en finale de la coupe.

La finale de la coupe de France


78641 spectateurs au stade de France, dont 20 000 alsaciens, venus dans près de 110 bus, et deux trains. Pour une fois, on est quand même un peu les favoris. Néanmoins, rapidement, c'est nous qui sommes forcés de se retrancher en défense, et Chilavert, notre gardien paraguayen, est très sollicité. Quant à l'attaque, elle ne trouve pas la faille, pas même Luyindula, qui avait pourtant été si bon dans les autres rencontres.

La rencontre s'éternise, aucun but des deux côtés. Viennent donc logiquement les prolongations. Elles sont très dures pour les deux équipes, au bout de leurs capacités physiques. Aucun but encore une fois. C'est une finale ennuyante que l'on voit retransmise en direct sur TF1. Alors ce sont les tirs-au-but, les troisièmes de la compétition pour l'équipe d'Amiens.

Strasbourg commence. Bertin marque. Il est rejoint par Sampil. Au tour de Rémy, rejoint par Darbelet. Ensuite, Luyindula, rejoint par Chalier. 3-3 pour le moment : Amiens tient. Ismaël tire : 4-3. Au tour de l'amiénois Abalo, et là, c'est le drame. Abalo rate son tir ! Chilavert tire enfin le dernier pénalty pour le Racing, puis Strzelcak marque pour Amiens. Ca ne suffira pas : Strasbourg devient champion de France.
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