Roger Hodgson : one of us (1/4)

05/01/2006 00:30
930 lectures
1984 : In the Eye of the Storm
Quand on est fan de Supertramp, on est forcément fan de Roger Hodsgon et de sa manière si unique de faire usage de son clavier. Privilégiant la rapidité des instruments à leur superposition, le fond musical se réduit souvent à un clavier, une guitare et une batterie. Grand admirateur, semble-t-il, d'harmonica, on regrettera qu'il n'en face presque pas usage dans son premier album solo : In the Eye of the Storm.

Un an à peine après la fin de sa dernière tournée avec Supertramp, Famous Last Words, il fonce en studio pour assouvir une inspiration prisonnière du groupe qui végétait depuis certainement longtemps. Supertramp était fait de compromis entre les deux leaders. Pendant que Rick Davies ne pouvait exprimer totalement ses envies de grands opéras rock, Roger Hodgson n'arrivait pas, quant à lui, à faire accepter totalement son style. En particulier, ce dernier à pour habitude d'utiliser sa voix comme un instrument, et ainsi de fredonner au dessus de ses rythmes clavier ou guitare. Presque inexistant dans les albums de Supertramp, cet accompagnement vocal est omniprésent dans cet album.


http://www.tastyatom.com/images/covers/hodgsonroger-intheeyeofthe...


Très représentatif du style Roger Hodgson, cet album est dans la stricte évolution de la carrière du chanteur. Plein d'une énergie nouvelle, qui passe par le chant suraigu de l'ex leader de Supertramp, mais aussi beaucoup moins triste que ne l'étaient ses dernières chansons dans Famous Last Words, cet album semble refléter à merveille l'histoire du chanteur. A l'étroit dans son ancien groupe, il est désormais libre.

Ce premier opus ne passe pas inaperçu. Boosté par le statut déjà international de Roger Hodgson, mais aussi par la médiatisation de la chanson in jeopardy dans une publicité pour une voiture, In the Eye of the Storm est un véritable must. Des inspirations très proches de Peter Gabriel, dans l'utilisation de sons réels extérieurs liés aux sons novateurs des synthétiseurs dans had a dream par exemple, il garde sa spécificité en continuant de proposer en parallèle de beaux slows, simples et touchants, comme lovers in the wind ou only because of you.


7 titres pour un album à posséder :

HAD A DREAM : une introduction mélange des sons connus de la vie courante, rappelant un peu les cris de cours d'école de school, pour un titre incontestablement signé Roger Hodgson. Une guitare et un clavier très rapide, une voix très haute et comme criée, et enfin un accompagnement vocal. Comme pour nous donner tout de suite les clefs et les codes de son monde.

IN JEOPARDY : titre médiatisé mais pas pour autant commercial. Une inspiration assez baroque et très peu cernable, mais un résultat très convaincant. Le thème clavier est impeccable, et la sonorité, faisant presque penser à un corps de chasse, est accrocheur à l'extrême. Un vrai tour de maître.

LOVERS IN THE WIND : très beau slow. Certes moins touchant que des titres comme two of us ou don't leave me now, car muni d'un chant moins sorti des tripes, il reste très efficace. La fin, avec une instrumentalisation réduite, demeure plus touchante. C'est peut-être là la clef.

HOOKED ON A PROBLEM : je ne sais pas trop évaluer cette chanson. Bizarrement instrumentalisée, dans la droite lignée des musiques expérimentales signée Pink Floyd, elle est accompagnée d'un chant que je trouve assez inégale. Si les parties calmes et lentes sont adorables, les montées en puissance et en hauteur lors des refrains me touchent trop peu. Un peu trop automatisé, sûrement.

GIVE ME LOVE, GIVE ME LIFE : à un certain niveau très proche de the logical song, ce titre est aussi assez déconcertant, voire décevant. Le début, lent, est encore une fois très bien maîtrisé, mais l'accélération progressive ressemble plus à un bâclage relatif plutôt qu'à un effet de style. Et pour une fois, la voix aiguë sur la musique aiguë sonne un peu comme de trop.

I'M NOT AFRAID : drôle de titre que celui-là. Beaucoup de tableaux différents et pas vraiment d'unité. Une introduction appréciable, des accents de Rolling Stones quand la guitare s'énerve, un harmonica superbe mais trop court, tout ça mène à une pré-conclusion minérale mignonnette. Malheureusement, les dernières secondes n'ont pas trop de sens si ce n'est de mal reprendre le thème.

ONLY BECAUSE OF YOU : une introduction magnifique rappelant à une moindre mesure fool's overture, mais qui peine à démarrer, précède un joyau de douceur et de justesse. La voix féminine de Clair Diament est époustouflante et se marie à merveille avec celle de Roger Hodgson dans les hauteurs. Un titre planant, un peu comme holidays de Michel Polnareff, agréable et touchant.

Simon_

Commentaires (2)

Commentaire

Ne sera pas affiché, mais uniquement utilisé pour afficher votre éventuel gravatar.

Enregistre dans un cookie vos informations pour ne plus avoir à les resaisir la prochaine fois.

Annuler
Flux RSS garkham_250.JPG

garkham

Voir son profil complet

Chargement... Chargement...