1997 : Rites of Passage
10 ans d'absence dans les bacs avant la sortie de ce live pour Roger Hodgson. Il ne revient pas seul puisqu'il se présente dans un « groupe » formé de cinq membres. Plusieurs guests stars viennent agrémenter le plateau, avec notamment la présence de l'indispensable saxophoniste de Supertramp John Helliwell. Le tout enrobé par une magnifique jaquette, ça promet !Bien que le groupe porte le nom de Roger Hodgson, certaines chansons de l'album sont interprétée par d'autres membres que le leader. Ainsi, deux d'entres elles sont l'oeuvre Mikail Graham, alors que la piste la plus touchante de l'album à pour auteur, compositeur et interprète le propre fils de Roger Hodgson, Andrew.
Ce live est un peu particulier en fait. En fait, on y retrouve très peu d'extraits de ses derniers albums solo, puisque ça se limite à une seule piste : in jeopardy. Le reste se décompose en trois reprises de Supertramp signée de sa main, des inédits jamais réédités et des inédits qui seront repris dans son dernier album studio Open the Doors.
D'un point de vue général, on notera la forte présence des guitares dans l'ensemble du disque. Loin de délaisser totalement son clavier, puisqu'il reste la pièce maîtresse de la magnifique ode melancholic d'Andrew Hodgson ou du très prometteur showdown, Roger Hodgson se montre plutôt beaucoup plus partager que d'habitude entre ses deux instruments favoris.
12 pistes constituent ce magnifique live :
EVERY TRICK IN THE BOOK : la guitare joviale illumine ce début d'album d'un air très rythmé. La voix de Roger Hodgson se fait un peu nasale et très variante. Le saxophone est très plaisant, comme tout la chanson, du reste. Une vraie chanson de cow-boy très bien menée.
IN JEOPARDY : superbe introduction piano étonnante complètement différente de la version studio. Le tempo a été accéléré mais le chant demeure compréhensible et entraînant. Roger Hodgson tente de donner encore plus à la fin du titre, ça donne quelques frissons, c'est superbe.
SHOWDOWN : que ce soit la musique, le chant ou les paroles, toute cette chanson est très bonne. Seul le clavier un peu trop grave est un peu décevant, mais ça laisse espérer un gros gros tube si tant est que Roger Hodgson veuille bien la reprendre en studio. Ce sera le cas !
DON'T YOU WANT TO GET HIGH : chanson bien calme, voire un peu trop. C'est très agréable et même très réussi, mais ça demeure un peu trop poussif pour moi. Le refrain ne donne pas l'occasion au chanteur de s'arracher assez. Dommage.
TAKE THE LONG WAY HOME : un harmonica plus naturel mais néanmoins beaucoup moins prenant nous accueille dans cette reprise un peu bancal du standard de l'époque Supertramp. Un piano un peu trop fort, une accélération pas forcément bien vu du thème et une basse trop présente m'empêche d'apprécier le titre comme j'ai pu le faire dans les autres lives.
RED LAKE : ce titre, qui ne sera édité que dans ce livre, est une véritable bombe ! La guitare est entraînante, et l'interprétation de Roger Hodgson, bien que manquant un peu d'air par moment, est très convaincante. Le genre de titre qui reste dans la tête.
MELANCHOLIC : une partition piano magnifique semblable au concert d'Elton John dans des merveilles comme tonight. Des cordes discrètes mais touchantes, rappelant les meilleures chansons d'Aldebert. Andrew Hodgson, à la voix proche de Kurt Cobain dans about a girl, et Josh Newman émerveillent cet album grâce à un titre qui, bizarrement, se rapproche des premières production de Supertramp. Sans doute une histoire de famille.
TIME WAITS FOR NO ONE : la voix un peu spatiale de Roger Hodgson est très agréable. Les sonorités en guitare sèche quant à elles se rapprochent des vielles productions de Supertramp et prennent bien. Les voix arabisantes donnent un petit air « harem de Luth Golein » dont les connaisseurs de Diablo II ne resteront pas insensible. Un titre tranquille et réussi.
NO COLOURS : signé Mikail Graham, ce titre est très bon mais ressemble beaucoup plus à du Eric Clapton ou à du Led Zepplin qu'à du Roger Hodgson. Les partitions harmonica et guitare électrique sont réussies. La voix du chanteur se fait raclante, semblable parfois à du Bruce Springsteen. Bref, un beau petit mélange, juste pas à sa place.
THE LOGICAL SONG : sonorités encore une fois bien déformées pour cette reprise. C'est un peu dommage, car l'interprétation de Roger Hodgson est extrêmement bien réussie, de même que les interventions saxophoniques de John Helliwell. On peut donc dire qu'assez clairement, c'est encore les anciens membres de Supertramp qui s'en sortent le mieux dans leur propre registre.
SMELLY FEAT : un thème faussement compliqué qui ne me plait pas du tout pour ce titre. Même si la basse à une bonne résonance, et relève un peu le niveau, tout comme le synthétiseur à la fin, le tout pêche par un manque de cohérence et d'intégration du chant dans l'instrumental.
GIVE A LITTLE BIT : je ne suis pas non plus convaincu par cette troisième et dernière reprise Supertramp de l'album. La voix de Roger Hodgson se fait trop tremblante, et quand elle ne l'est pas, un peu trop grinçante. L'instrumentation n'avait pourtant pas l'air trop mauvaise.
Simon_