Poésie


Alors ça c'est chouette...

21/04/2006 00:02
1.605 lectures
"Je ne prouve ni n'approuve. Je me contente d'éprouver."

http://kibitz.racingstub.com/blogs/k/kibitz/photos/17.04.06-002-8...


"Chaque soir, près de chez nous,
Vient percher un vieux hibou :
En sentinelle de garde,
Il est là qui nous regarde.
Il veille sur nous la nuit,
Sans sourciller et sans bruit;
De sa prunelle immobile,
Il nous contemple, tranquille.
Puis soudain en hululant,
Tel un fantôme volant,
Il s'élance, oiseau funèbre,
Et se noie dans les ténèbres." (source)

Béatrice Gangi, Le hibou

A la rue, elle

06/04/2006 07:43
1.313 lectures
"And isn't it ironic... don't you think
A little too ironic... and yeah I really do think..."
Alanis was right...

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La cigale , ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau
Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle
«Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'oût , foi d'animal,
Intérêt et principal .»
La fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
«Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien : dansez maintenant.»

Le mot ment : poésie

15/09/2006 00:01
1.275 lectures
"La poésie est cette musique que tout homme porte en soi" (Shakespeare)

Un skieur à une portugaise :
- Tout schuss ?
- Non, ch'ai les lèvres gercées

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"Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher." (source)

Baudelaire, L'albatros

Ah muse... toi...

14/02/2007 00:01
1.015 lectures
Muse, m'user ?
Muse, muser
Muse, hic ?
Sa muse, s'amuse...

Robert dit :
"Muse : chacun des neuf déesses qui, dans la mythologie antique, présidaient aux arts libéraux. Inspiratrice d'un poète, d'un écrivrain"

http://kibitz.racingstub.com/blogs/k/kibitz/photos/strasbourgg-59...

"Bluet aux regards d'améthyste,
Bluet aux yeux de ciel, dis-nous
Ce qui te fait être si triste ?
- J'ai vu ses yeux, j'en suis jaloux.

Et toi, simple églantine rose,
Payse aux lèvres de carmin,
Pourquoi sembles-tu si morose ?
- Je suis jalouse de son teint.

Toi, beau lys, qu'en dis-tu ? - Que n'ai-je
Le fin velouté, la blancheur,
La fraîcheur d'aurore et de neige
De sa diaphane blondeur !

Je comprends votre jalousie,
Ô fleurs, c'est qu'hier, en ces lieux,
Dans sa robe de fantaisie
La Muse a passé sous vos yeux" (source)

Au verre dose

02/01/2008 00:01
960 lectures
Dis donc toi, tu t'es vu quand t'as bu ?

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"Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute."
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus."

Corse air

15/03/2006 18:24
794 lectures
Pas de turbulences en vol... Cela part de rien... Un après-midi libre... Une promenade... Un appareil-photo... L'oeil attiré sur un mur d'une église... Un clic, c'est dans la boîte...

http://kibitz.racingstub.com/blogs/k/kibitz/photos/15.03.06-003-0...


Ensuite vient la recherche de l'idée...

Plutôt difficile, avouons-le, elle nous conduit d'abord à une critique plutôt amusante du film Pirates des Caraïbes, où l'on parle de counasse, de piècette d'or, de niais, de brouette, de perte de cheveux, de banquiers, de plan moisi, de forgeron et de mysoginie ! (ici !) Bref, on rigole assez, mais ça reste maigre comme inspiration...

On continue donc sa chasse au trésor, et on tombe sur un poème de Victor Hugo, Chanson de Pirates (ici !) qui relève le niveau littéraire, mais il faut bien le dire, s'avère bien moins marrant, même s'il est quand même question de violer la fille à un moment (ça, c'est pour récupérer ceux qui ne sont pas allés lire avant !)...

On largue donc à nouveau les amarres, et à force de voguer et de surfer, de passer par un monde imaginaire, des enfants qui refusent de grandir et des adultes qui deviennent des pirates, on tombe sur une perle (pas la Black Pearl !), le syndrome de Peter Pan.

Attention, inspection de peluches, moussaillons !!

Red dingue

13/12/2006 00:01
681 lectures
"L'espoir fait vivre, mais comme sur une corde raide".
Raide is dead, comme disait l'autre...

http://kibitz.racingstub.com/blogs/k/kibitz/photos/28.11.2006-037...

"C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit." (source)

Arthur Rimbaud, Le dormeur du val

Grrrr noble

13/10/2006 00:01
541 lectures
"La poésie, c'est la prise en charge du quotidien, c'est la découverte du présent dans ce qu'habituellement on cherche à fuir"

Passés, petits fours et spectacles de plein air
Finis, centenaire... et autres anniversaires...

Certains ont peur du quotidien.
Du coup ils lui préfèrent... rien.
Quête incessante de sensations,
Synonyme finalement de privations.
Fabuleux mirage de l'illusion,
A l'origine de tant de frustration...
Bref, il faut en extraire le bien
De notre bon vieux quotidien...
Apéro, football et alcool,
Que la nuit soit longue et folle...

RCS-Grenoble : début d'un week end bien mérité...

https://racingstub.com/blogs/k/kibitz/photos/rcs-eag-06-07--21--2...

"Que ce soit en poésie ou en chant, les artistes puisent leur inspiration dans la vie de tous les jours. Jacques Prévert est l'un des pionniers de ce mouvement qui présente le quotidien. Poète à l'époque du surréalisme, Prévert s'amuse à jouer avec les mots, transforme les banalités de la vie et y glisse un message. Il présente le quotidien et ajoute quelques exagérations, bien de son époque, pour illustrer sa pensée. Jacques Prévert brosse un tableau de la vie et la peint de plusieurs couleurs, sous plusieurs angles." (source)

"Entre les dents d'un piège
La patte d'un renard blanc
Et du sang sur la neige
Le sang du renard blanc
Et des traces sur la neige
Les traces du renard blanc
Qui s'enfuit sur trois pattes
Dans le soleil couchant
Avec entre les dents
Un lièvre encore vivant"

Ours, hein

24/11/2006 00:01
517 lectures
« Les ours se suivent et ne se ressemblent pas »
Et c'est tant mieux !

Wiki dit : Les ours sont de grands mammifères plantigrades de l'ordre des Carnivores, famille des Ursidés, sous-famille des Ursinés.
Oui, voilà...

http://kibitz.racingstub.com/blogs/k/kibitz/photos/22.11.2006-015...

« Deux compagnons, pressés d'argent,
A leur voisin fourreur vendirent
La peau d'un ours encor vivant,
Mais qu'ils tueraient bientôt, du moins à ce qu'ils dirent.
C'était le roi des ours, au compte de ces gens.
Le marchand à sa peau devait faire fortune;
Elle garantirait des froids les plus cuisants :
On en pourrait fourrer plutôt deux robes qu'une.
Dindenaut prisait moins ses moutons qu'eux leur ours :
Leur, à leur compte, et non à celui de la bête.
S'offrant de la livrer au plus tard dans deux jours,
Ils conviennent de prix, et se mettent en quête,
Trouvent l'ours qui s'avance et vient vers eux au trot.
Voilà mes gens frappés comme d'un coup de foudre.
Le marché ne tint pas, il fallut le résoudre :
D'intérêts contre l'ours on n'en dit pas un mot.
L'un des deux compagnons grimpe au faîte d'un arbre;
L'autre, plus froid que n'est un marbre,
Se couche sur le nez, fait le mort, tient son vent;
Ayant quelque part ouï dire
Que l'ours s'acharne peu souvent
Sur un corps qui ne vit, ne meut, ni ne respire.
Seigneur ours, comme un sot, donna dans ce panneau.
Il voit ce corps gisant, le croit privé de vie;
Et, de peur de supercherie,
Le tourne, le retourne, approche son museau,
Flaire aux passages de l'haleine.
"C'est, dit-il, un cadavre; ôtons-nous, car il sent."
A ces mots, l'ours s'en va dans la forêt prochaine.
L'un de nos deux marchands de son arbre descend,
Court à son compagnon, lui dit que c'est merveille
Qu'il n'ait eu seulement que la peur pour tout mal.
"Eh bien ! ajouta-t-il, la peau de l'animal ?
Mais que t'a-t-il dit à l'oreille ?
Car il s'approchait de bien près,
Te retournant avec sa serre.
Il m'a dit qu'il ne faut jamais
Vendre la peau de l'ours qu'on ne l'ait mis par terre »

Coule, heure bleue

09/10/2006 00:01
462 lectures
On dit qu'au-dessus des nuages, le ciel est toujours bleu...
Tout ne serait donc qu'une question de hauteur !

Sang noble ou signe du débutant, beauté des eaux ou pureté du ciel, couleur primaire ou marque de la douleur, fond européen ou orange chez Tintin, le Bleu a heureusement le bon goût de constituer nos couleurs. Et d'offrir de jolies lueurs féériques...

http://kibitz.racingstub.com/blogs/k/kibitz/photos/rcs-centenaire...

"J'ai dans mon coeur un oiseau bleu,
Une charmante créature,
Si mignonne que sa ceinture
N'a pas l'épaisseur d'un cheveu.

Il lui faut du sang pour pâture
Bien longtemps, je me fis un jeu
De lui donner sa nourriture :
Les petits oiseaux mangent peu.

Mais, sans en rien laisser paraître,
Dans mon coeur il a fait, le traître,
Un trou large comme la main.

Et son bec fin comme une lame,
En continuant son chemin,
M'est entré jusqu'au fond de l'âme !"

Fleur du mâle

20/08/2007 00:01
454 lectures
Cliché volé au jardin botanique...

http://kibitz.racingstub.com/blogs/k/kibitz/photos/18.08.2007-006...

"Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures
Les persiennes, abri des secrètes luxures,
Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés
Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,
Je vais m'exercer seul à ma fantasque escrime,
Flairant dans tous les coins les hasards de la rime,
Trébuchant sur les mots comme sur les pavés,
Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés. "

Les fleurs du mal - Le soleil

Lupa, narre...

"Homo homini lupus" (Hobbes, pas le Hobbit bagarreur). Et la femme ?

Fable : 1. récit à base d'imagination 2. petit récit en vers ou en prose destiné à illustrer un précepte 3. mensonge élaboré

"Un Loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
"Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée :
Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. "
Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ?
- Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. "
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
"Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose.
- Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor." (source)

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"Connais-tu l'histoire
Que m'racontait ma nounou ?
C'est une belle histoire
Qu'j'écoutais sur ses genoux
Si le coeur t'en dit
Ma jolie
Écoute-moi
J'vais te la dire à mi-voix
L'était une fille
Douce et tendre comme toi
Toute aussi gentille
Se promenait dans les bois
Et voilà soudain
Qu'en chemin
Elle aperçoit
L'grand méchant loup aux abois

Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
Cha cha cha du loup
Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
Cha cha cha du loup

Tu es encor à l'âge
Où les filles ont peur de nous
Tu es bien trop sage
Pour venir sur mes genoux
Mais je t'aime bien,
Ne crains rien
Approche-toi
Je ne te mangerai pas
Ne sois pas cruelle
Viens dans mes bras ma jolie
Viens plus près ma belle
Et ne tremble pas ainsi
Je ne te ferai
Aucun mal
Je ne suis pas
Le grand méchant loup aux abois

Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
Cha cha cha du loup
Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
Cha cha cha du loup" (source)

Serge Gainsbourg, Cha cha cha du loup

Oeuvre dard

Aïe... ça pique...
Les imbéciles en short, on n'en parle même pas...

"Je bois pour oublier. Mais j'ai tellement bu que je ne me rappelle plus ce que je dois oublier"

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"Ô vous dont le travail est joie,
Vous qui n'avez pas d'autre proie
Que les parfums, souffles du ciel,
Vous qui fuyez quand vient décembre,
Vous qui dérobez aux fleurs l'ambre
Pour donner aux hommes le miel,

Chastes buveuses de rosée,
Qui, pareilles à l'épousée,
Visitez le lys du coteau,
Ô soeurs des corolles vermeilles,
Filles de la lumière, abeilles,
Envolez-vous de ce manteau !

Ruez-vous sur l'homme, guerrières !
Ô généreuses ouvrières,
Vous le devoir, vous la vertu,
Ailes d'or et flèches de flamme,
Tourbillonnez sur cet infâme!
Dites-lui: " Pour qui nous prends-tu ?

Maudit ! nous sommes les abeilles !
Des chalets ombragés de treilles
Notre ruche orne le fronton ;
Nous volons, dans l'azur écloses,
Sur la bouche ouverte des roses
Et sur les lèvres de Platon.

Ce qui sort de la fange y rentre.
Va trouver Tibère en son antre,
Et Charles neuf sur son balcon.
Va! sur ta pourpre il faut qu'on mette,
Non les abeilles de l'Hymette,
Mais l'essaim noir de Montfaucon ! "

Et percez-le toutes ensemble,
Faites honte au peuple qui tremble,
Aveuglez l'immonde trompeur,
Acharnez-vous sur lui, farouches,
Et qu'il soit chassé par les mouches
Puisque les hommes en ont peur !" (source)

Victor Hugo, Le manteau impérial

Le vers dicte

13/02/2006 23:52
378 lectures
On regarde tous le bout de nos pieds... Les nouvelles ne sont pas bonnes... Chaque semaine semble être un nouveau couperet... L'après-midi est plus léger... Demain la manif égayera peut-être la journée... En attendant des lendemains qui chantent ?

http://kibitz.racingstub.com/blogs/k/kibitz/photos/27.12.05-015-8...

"Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.

Assise sur ma grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d'aise
Ses petits pieds si fins, si fins.

- Je regardai, couleur de cire,
Un petit rayon buissonnier
Papillonner dans son sourire
Et sur son sein, - mouche au rosier.

- Je baisai ses fines chevilles.
Elle eut un doux rire brutal
Qui s'égrenait en claires trilles,
Un joli rire de cristal.

Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent : " Veux-tu finir ! "
- La première audace permise,
Le rire feignait de punir !

- Pauvrets palpitants sous ma lèvre,
Je baisai doucement ses yeux :
- Elle jeta sa tête mièvre
En arrière : " Oh ! c'est encor mieux !...

Monsieur, j'ai deux mots à te dire... "
- Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D'un bon rire qui voulait bien...

- Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près." (source)

Rimbaud, Première soirée

Peau aime

Ils les distribuent avec empressement, comme des petits pains... Les grenades ne demandent plus qu'à être expédiées maintenant, histoire de faire pleurer les plus agressifs, et les autres... Le camion à eau se met en place, les boucliers sont lustrés, les casques enfilés... Pourtant, guère de tension palpable, malgré l'ampleur de la manifestation annoncée et redoutée... Finalement ils battent même le pavé dans une ambiance plutôt bon enfant, derrière leurs slogans aussi revendicatifs que colorés... Bolkestein n'a qu'à bien se tenir ! Et pourtant... A peine arrivés, ils repartent déjà, la marche n'ayant finalement qu'une durée de vie très éphémère...

http://kibitz.racingstub.com/blogs/k/kibitz/photos/14.02.2006-020...

"Ce ne sont pas des mains d'altesse,
De beau prélat quelque peu saint,
Pourtant une délicatesse
Y laisse son galbe succinct.

Ce ne sont pas des mains d'artiste,
De poète proprement dit,
Mais quelque chose comme triste
En fait comme un groupe en petit ;

Car les mains ont leur caractère,
C'est tout un monde en mouvement
Où le pouce et l'auriculaire
Donnent les pôles de l'aimant.

Les météores de la tête
Comme les tempêtes du coeur,
Tout s'y répète et s'y reflète
Par un don logique et vainqueur.

Ce ne sont pas non plus les palmes
D'un rural ou d'un faubourien ;
Encor leurs grandes lignes calmes
Disent : " Travail qui ne doit rien. "

Elles sont maigres, longues, grises,
Phalange large, ongle carré.
Tels en ont aux vitraux d'églises
Les saints sous le rinceau doré,

Ou tels quelques vieux militaires
Déshabitués des combats
Se rappellent leurs longues guerres
Qu'ils narrent entre haut et bas.

Ce soir elles ont, ces mains sèches,
Sous leurs rares poils hérissés,
Des airs spécialement rêches,
Comme en proie à d'âpres pensers.

Le noir souci qui les agace,
Leur quasi-songe aigre les font
Faire une sinistre grimace
A leur façon, mains qu'elles sont.

J'ai peur à les voir sur la table
Préméditer là, sous mes yeux,
Quelque chose de redoutable,
D'inflexible et de furieux.

La main droite est bien à ma droite,
L'autre à ma gauche, je suis seul.
Les linges dans la chambre étroite
Prennent des aspects de linceul,

Dehors le vent hurle sans trêve,
Le soir descend insidieux...
Ah ! si ce sont des mains de rêve,
Tant mieux, - ou tant pis, - ou tant mieux !" (source)

Paul Verlaine, Mains
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