Un héros très discret : Jean-Luc Lemonnier

07/10/2006 22:05
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En ces périodes de festivités et de congratulations diverses et variées, il m'a paru intéressant de mettre un coup de projecteur sur un de ces joueurs obscurs, qui, au même titre que les stars ou prétendues telles, ont fait, font et feront l'histoire du Racing.

Petits soldats aux états de service impeccables, héros très discrets, ils n'ont pas toujours eu en retour la gratitude qu'ils étaient légitimement en droit d'attendre.

Je voudrais donc évoquer ici le fabuleux destin de Jean-Luc Lemonnier.


Back in the future

Nous voici en des temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. A l'été 1987 exactement.
La situation n'est malheureusement pas neuve : le Racing est en 2ème Division (oui, pas en Ligue 2, en 2ème Division, marigot infect de 36 équipes – 2x18 – maelström bouillonnant composé d'équipes diverses et (a)variées).
Il entame sa 2ème saison d'affilée à ce niveau.
Retombé en D2 à l'orée de la saison 1986-87 et autoproclamé grand favori pour la montée, il s'est cassé les dents sur Abbeville, Saint-Dizier et tutti quanti.
Autant dire qu'il n'est pas fier de sa peu probante 9ème place.
Au début de la saison suivante, l'entraîneur a changé. Exit le Sphinx, place au rigoureux Franco-Polonais Henryk Kasperczak.
De même, l'attaque est remodelée, adieu Gudimard et Six, seul l'Allemand Reichert est conservé.
Une nouvelle ligne d'attaque est formée avec les arrivées de Cyriaque Didaux (Valenciennes) et de Jean-Luc Lemonnier (Le Puy).

Ailier de poche

Jean-Luc Lemonnier donc. Ailier droit au format de poche, formé au Havre, il arrive du club du CO Le Puy-en-Velay (ne riez pas ! Le club ponot – c'est comme ça qu'on dit – est à l'époque l'une des bonnes équipes de la D2 ).
JLL reste sur 3 bonnes saisons en Haute-Loire, et c'est tout naturellement qu'il accepte de rejoindre le club alsacien pour franchir un palier.
Ce qui sera fait haut la main.
Vif, rapide, technique, infatigable, il va être l'un des grands artisans de la remontée du Racing à la fin de la saison 87-88.
Il est l'archétype de l'ailier de l'époque (à l'image d'un Amisse ou plus tard d'un Cocard) : dribbleur, provoquant balle au pied, centre de gravité bas, qualité de centre et de passe très élevée et sens du jeu offensif.
Il dispute 32 matches de D2 cette saison-là, marquant 5 buts et donnant un nombre appréciable de passes décisives aux canonniers Reichert et Didaux.
Il finira champion de France de D2, vainqueur en finale de l'armada sochalienne de Sauzée, Paille, Rousset et consorts.

Pas un match en D1

A l'entame de la saison suivante, les supporters du Racing sont étonnés de constater que le club a recruté un joueur au profil quasi identique à celui de Lemonnier : il s'agit du jeune Jean-François Péron, arrivé de Dunkerque (D2).
Et de fait, c'est Péron qui joue. Et lui seul.
Lemonnier ne disputera pas le moindre match en D1 avec le Racing.
Comprenant vite que les dés sont pipés, il quitte le club à l'automne 88 pour rejoindre Perpignan en D2.
On perd ensuite sa trace (Perpignan étant descendu en D3).
Son cas illustre bien l'erreur des dirigeants strasbourgeois de l'époque : n'avoir pas voulu faire confiance au groupe qui avait obtenu la montée en D1, à l'image d'un Juan Simon, jeté comme une vieille chaussette Adidas et qui disputera la finale de la Coupe du Monde avec l'Argentine deux ans plus tard.
Le recrutement clinquant de 1988 (Pita, Gillot, Bade, Mège, Ferri) fera un flop et le club redescendra illico presto en D2 pour 3 longues saisons.

J'espère avoir réveillé quelques souvenirs chez ceux qui fréquentaient la Meinau à cette époque-là et je les encourage à publier à leur tour un billet sur un joueur oublié qu'ils ont apprécié (Chapuis, Gmamdia, Dorsin...).


Le bilan de Jean-Luc Lemonnier avec le Racing :

32 matches de D2, 5 buts (contre Dunkerque, Guingamp, Rouen, Beauvais et La Roche/Yon)
5 matches de Coupe de France, 2 buts (contre Belfort et Bresles)
2 matches de finale de Championnat de D2

Commentaires (3)

Flux RSS 3 messages · Premier message par lemonnier · Dernier message par Djibril Lebourgeois

  • sympas ce resume sur la carriere de mon frere, apres le RCS il est passé au mans avant de finir à perpignan, depuis il est entraineur ayant actuellement le 2nd degres je crois, il est actuellement dans le sud ouest
  • bjr,
    j ai connu Jean Luc lorsque je jouais a dieppe lui était à totes on a pssé ensemble le concours pour faire sport étude. mais vu la maifia à rouen on s est retrouvé au lycée ango de dieppe. Après il a été joué sur le havre. Il avait un fort potentiel, peut être sa taille était son seul point noir. merci pour lui...
  • Djibril Lebourgeois
    Bonjour Lemonnier je suis le petit fils de Nadia Lebourgeois et ma mère c'est Laura Lebourgeois. J'ai hâte que vous me répondiez merci

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