Red is dead

23/05/2014 09:33
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On n'a plus le coeur à rire, les Choucroutiers sont dans l'ascenseur. Et, avant de dormir à la belle étoile de la DNCG, Sirius affronte l'Etoile Rouge de Belgrade-Saint-Ouen.
Attention, ceci est l'article tel qu'il avait été rédigé au complet.


Vous l'avez vue venir, cette rétrogradation en CFA. Depuis un bout de temps, depuis la série de 1-1 à la Meinau contre des adversaires à la portée du RCSA cet automne. Sauf bonne étoile, c'est foutu. Retour à Mulhouse, Vesoul et Jura Sud Foot. Alors que montent des clubs aussi insignifiants que Chambly (un flamby au lait de chèvre ?) et Marseille-Consolat (Consolat ou consolante ? Ou qu'on se le dise ?) et que se maintiendront peut-être les horribles Fréjus et Colomiers, les uns un peu trop hauts dans le classement pour être inquiétés mais un peu trop joueurs pour être sereins, les autres un peu trop relancés par les premiers, trompant assurément la préparation du match de vendredi dernier. C'était aussi à Strasbourg de glaner plus tôt les points nécessaires, d'éviter des égalisations à la con contre Carquefou ou je ne sais qui, de ne pas sombrer contre Colmar après avoir pourtant mené, de ne pas se faire rejoindre à Amiens ou dépasser à Vannes. Tout cela est vrai. Et la saison n'avait pourtant pas si mal commencé, avec un 0-0 satisfaisant chez un des gros morceaux annoncés, qui restera en National mais finira dans le haut du ventre mou, vers les places européennes.

Stardust memories


Tiens, un clin d'oeil du coup. Le RCS qui boucle sa saison juste au moment des élections européennes (vous ne nous remercierez jamais assez de vous rappeler de voter, de bien voter, suivez mon regard insistant vers le côté où mon coeur n'est pas (non mais t'es chiant, on avait dit "pas de politique")(oui, mais, qui te dit que je ne dis pas de ce côté là parcequ'en fait je voudrais influencer pour que les mecs y pensent du coup à l'autre ?)(je... mais...)(voilà)). Contre le Red Star, donc, club historique du football français. Un truc qui nous change des clubs incertains affrontés presque toute l'année, un club avec une âme, un club dont vous savez qu'il est né non pas à Saint-Ouen mais dans les beaux quartiers de la rive gauche, aux Invalides. Wikimachin vous le dira mieux que nous. Le Red, c'est aujourd'hui le club de Saint-Ouen, ce fameux stade municipal (improprement appelé “stade Bauer” alors que ce n'est que le nom de sa rue, improprement appelé “Bauer” alors qu'il donne l'impression de n'avoir pas été construit) juste derrière les puces. Celles de Clignancourt, pas celles de Saint-Ouen, pourtant presque voisines. C'est tout Paris et sa petite couronne ça, c'est pour tromper le provincial, pour se fiche de la poire du pécore. Faut bien trouver des trucs pour rire aux dépends des autres, c'est humain. Regardez, cette année, ils ont bien dû se marrer presque tous les autres de notre division en voyant nos fiers guerriers à la tunique mauve débarquer de l'avion pour ménager leurs petits organismes, et repartir avec 0 point et des buts dans la valise. Mais revenons à le Red Star.

Le Red, c'est aussi, pendant les grandes grèves de 1995, une quête organisée auprès des spectateurs pour venir en aide aux manifestants (bah oui, en France de l'intérieur, le manifestant/gréviste perd de sa rémunération pour défendre des droits, mais il me semble qu'en Rhénanie vosgienne c'est pareil). C'est Samuel Michel et Steve Marlet, Cyril Domoraud et Vincent Doukantié, Fabrice Dorizon et Régis Brouard, Jean-Marc Branger et même Robert Herbin ou Pierre Repellini. Après tout, ces deux derniers étaient en terrain familier : un maillot vert, un club ouvrier (même s'il ne l'était pas au départ) et des présidents successifs un peu tarés. C'est récemment une demi-finale de Coupe de la Ligue perdue contre Gueugnon en 2000 au bout d'une interminable séance de tirs au but, alors qu'un derby parisien se préparait, Gueugnon a mis tout le monde d'accord : “la Coupe à la con, c'est pour nous”. Petite vengeance mesquine et rance en guise de rétorsion pour répliquer au désarroi infligé aux pathétiques troupeaux de touristes lourdeaux qui pendant des années se faisaient abuser par la station de métro Montmartre. Encore une ruse toponymique, désormais révolue, de nos facétieux habitants de la Kapitale.

Le Red, qui n'a plus connu l'élite depuis au moins trois ou quatre gilbertgresss (le gilbergress dure au moins un siècle et demi, un projet européen est en cours pour déposer le gilbertgress-étalon au pavillon de Breteuil. On le conserverait sous verre et atmosphère inerte, à l'argon, pour préserver le brushing, et l'oeil perçant.), a quand même gagné la Coupe, la vraie. Cinq fois. Plus que nous. Y en a pas beaucoup, en National, qui l'ont touchée. C'est bien simple : y a eux, et y a nous. Orléans et Amiens l'ont effleurée et puis finalement, non. A Delio Onnis et José-Luis Chilavert près. Parfois on se demande ce qu'on fout là mais quand en plus ça va avec la descente, on se le demande encore plus. D'un sens, la descente, c'est un avantage : on va peut-être retrouver des adversaires prestigieux. Sauf que c'est l'équipe réserve, c'est un peu comme se dire qu'on va au bal des débutantes et qu'en fait, on n'a que leurs remplaçantes.

A ton étoile


Strasbourg-Red Star, c'est les deux seules équipes qui pouvaient compter pour moi dans ce plateau de National cette année. Celles que je voulais voir monter, c'est raté pour les deux. Au lieu de quoi, cette baderne de Nicolas Dieuze remonte. Après avoir passé sa vie à descendre, ça devait bien lui arriver. Au lieu de quoi, maisse aussi, monte. Ils auraient quand même pu être sympas et nous attendre. Nancy l'a bien fait. Et par solidarité de l'Est, Sochaux aussi redescend d'un cran. De toute façon, si eux croyaient que la Coupe de la Ligue était française, on ne pensait pas que la Ligue 2 accueillait des clubs suisses. En fait, si.

Ce qui est moche dans cette histoire, c'est que toute la saison, on a écrit n'importe quoi sur les équipes adverses, leurs villes sans relief, leurs histoires sans âme, leurs joueurs invraisemblables. Et là, tous ceux qui finissent devant le Racing viennent nous dire “tu t'es lu quand t'as bu ?”. Bah non, on s'est pas lus et on n'a pas bu. On est déçus. Mais on n'en pense pas moins.

Tiens, à propos d'étoile, c'est quand même amusant (on s'amuse de peu, finalement) de voir que comme on est le RCSA, on se coltine le Stras-trek comme logo alors qu'en face, une étoile rouge et fière nous rend visite. Le match des étoiles. Toujours ça que vous n'aurez pas, les autres. Et puis au fond, tout espoir n'est pas perdu. Tatie DNCG pourrait venir sauver le RCS. Le truc qui nous aurait fait marrer il y a trois quatre ans tant on n'y croyait pas. Et puis, avec ce qui nous est arrivé en 2011, elle nous le doit un peu, non ? Non ? Ha bon.

On n'a quand même pas le coeur à écrire des conneries avant un match qu'il faut gagner, en espérant que le club qui profite des paris miraculeux perde ou matchnullise. C'est là qu'on va s'imaginer que le but à la 89e minute à Toulouse va sauver le Racing, qui finira 15e et qui sera repêché. Sait-on jamais.

Sinon, il fait beau hein ?

Papier co-écrit par le solidaire meem, le dépressif jpdarky, et par le dépité zottel.

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