Stand up for the boys in green !

11/10/2004 16:43
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Samedi 9 octobre 2004 : me voici à Paris pour voir l'équipe de France et surtout pour rencontrer la green army irlandaise, forte de 35 000 « soldats » bruyants mais ô combien attachants...
19 h 50 : il est l'heure de partir pour le stade de France. Avec quelques amis, je m'engouffre dans une bouche de métro : sur les quais, je rencontre tout de suite plusieurs Irlandais, tout de vert vêtus et déjà de fort bonne humeur. Dans la rame de métro, la conversation s'engage avec un supporter irlandais à l'accent pour le moins marqué... Il me promet une bonne correction pour l'équipe de France avant de concéder dans un éclat de rire que l'Irlande n'a pas une très bonne équipe : cet homme est fier de ses couleurs, mais doté d'un sacré sens de l'autodérision, comme la plupart de ses compatriotes présents à Paris ce soir là.

Les journaux parlaient le matin d'une marée verte sans précédent, je dois reconnaître qu'ils n'ont pas tort. C'est sans doute même la plus grande foule Irlandaise rassemblée à l'étranger ! A toutes les stations, c'est le même rituel, les portes des rames s'ouvrent pour accueillir à leur bord des hommes, des femmes, des enfants vêtus de verts. Les chants commencent à résonner. Je me sens assez seul avec mon maillot bleu frappé du coq. Lors du changement pour prendre le RER, je marche devant un groupe de jeunes Irlandais qui chantent « Allez les Bleus », puis une drôle de Marseillaise avec pour toute paroles les deux mots « la Marseillaise » repris en boucle...

Tout le monde arrive à St Denis sur les coups de 20h30. Il reste à traverser la grande esplanade qui mène au magnifique stade de France. Je marche aux côté d'Irlandais qui me demandent ironiquement où est passé Zizou. Püis ils entonnent le fameux chant des supporters d'Arsenal à la gloire de Viera. On les applaudit, avant de se rendre compte qu'ils ont « un peu » modifié le texte. Il n'y a aucune animosité dans l'air, tout le monde se hâte de rejoindre sa tribune dans la bonne humeur.

A 10 minutes du coup d'envoi, je pénètre enfin dans le stade, avec la même émotion que la première fois. En face, la tribune Sud se dresse, remplie d'Irlandais s'est parée de centaines de drapeaux vert-blanc-orange sur lesquels les Irlandais ont écrit le nom de leur club favoris ou de leur ville d'origine. Je repère le fameux drapeau « Cork city », vu à quasiment tous les matches de l'euro 2004 !


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21h00 : Tout le stade se lève et l'hymne irlandais est le premier à être joué. Si c'est indéniablement un bel hymne, je reste un peu sur ma faim quant à la puissance vocale des choeurs irlandais sur ce chant, car il est pris trop grave. La Marseillaise qui suit retentit de façon beaucoup plus impressionnante et le spectacle de la tribune Sud irlandaise battant des mains au rythme de l'hymne français est stupéfiant ! On nous parle souvent et à raison de la force des hymnes anglais, irlandais ou écossais dans les stades. Mais il ne faut pas oublier qu'une Marseillaise chantée par 50 000 gorges est loin d'être ridicule.

21h05 : le coup d'envoi est donné. Le match est d'un niveau correct sans plus et assez équilibré. Sportivement, pas grand chose à dire, donc je vais continuer de parler des tribunes. Le public français confirme sa (médiocre) réputation. Le « kop » français, malgré sa bonne volonté n'est guère crédible et peu suivi par le reste du public. Ils ont néanmoins le mérite d'être là.
Très vite, les Irlandais se font remarquer : Robert Pires, coupable d'avoir un peu plongé est pris en grippe par les supporters verts. Je me dis que ça va durer dix minutes ; finalement, Pires se fera siffler tout le match !
Schématiquement, on peut définir de la façon suivante l'activité vocale des Irlandais : toutes les cinq minutes, un chant est lancé de façon spontanée et repris par 30 000 personnes dans tout le stade. Le refrain de la soirée est «Go west » chanté avec les paroles « Stand up for the boys in green ». Dès que ce chant est entonné, on peut voir tous des groupes entiers d'Irlandais, dans toutes les tribunes, se lever et joindre leurs voix à celles des autres pour un résultat du plus bel effet.

La mi-temps est sifflée sur le score de 0-0. La deuxième mi-temps sera plus animée, et les Irlandais croiront bien emporter le match lorsque la reprise de O'Shea passera tout prêt des buts de Barthez. A un quart d'heure de la fin, retentit magistralement le fameux « You'll never walk alone », que les Irlandais chantent debout en tendant leurs écharpes.

Lorsque l'arbitre siffle la fin du match, le public irlandais rugit de plaisir et quelques fumigènes sont même allumés.


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Le Stade se vide assez rapidement sur un dernier chant irlandais. Je croise quelques Irlandaises qui sautent de joie(cf. photo).


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Dans la tribune Nord, il ne reste plus qu'une poignée d'Irlandais qui chantent dans une tribune vide (cf. photo)


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Tout le monde repart vers le RER. On doit patienter de longues minutes derrière des cordons de CRS, toujours sans énervements. Enfin, sur les coups de 23h30, on parvient à monter dans un RER. Je me fais chambrer pour une dernière fois par des Irlandais qui me surnomment « l'unique supporter français ». Toute la durée du transport est animée par les Irlandais qui continuent de chanter, notamment un hymne à la « gloire » de Thierry Henry. Je ne résiste pas au plaisir d'immortaliser certaines scènes cocasses comme ces lutins qui cherchent le chemin sur les grands panneaux de la Gare du Nord. (cf. photo)


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00h30 : c'en est fini de la marée verte, je me retrouve dans la rue, sans trace d'Irlandais aux alentours pour la première fois depuis que je suis à Paris. Dans ma tête, résonnent encore les choeurs des supporters irlandais. A l'heure qu'il est, ils n'ont sûrement pas fini de chanter pour leurs couleurs et de boire en l'honneur de leur équipe. Oui, le football peut être une fête !



NB Je rajoute une petite photo de la Une d'un tabloid irlandais que je me suis procuré dimanche matin...

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