Même si le titre est plus alarmiste qu'il ne devrait l'être, il existe une vraie inquiétude face à une pratique commerciale d'une des plus grosses industrie du divertissement et à laquelle des citoyens européens (comme vous ou moi) peuvent tenter de mettre le hola.
Des jeux connectés.
Pas de suspense inutile, le nœud du problème est le suivant : de plus en plus de jeux fonctionnent grâce à des serveurs sur internet et deviennent totalement inopérants lorsque les éditeurs décident de fermer ces serveurs.On arrive à des situations où certains consommateurs se retrouvent avec un produit qui ne fonctionne plus, non pas du fait d'un problème technique mais à cause d'une décision de l'entreprise qui le leur a vendu.
Pire on a des exemples de joueurs ayant acquis un jeu chez leur revendeur préféré alors que le service associé était déjà fermé. Alors évidemment on ne peut pas de forcer des entreprises à maintenir ad vitam æternam des serveurs fonctionnels, ce serait un non-sens économique et une impossibilité technique en cas de faillite, mais on pourrait attendre a minima que des jeux continuent de fonctionner avec un mode solo ou en se connectant à des serveurs privés.
Si vous n'êtes pas joueur de jeux vidéos vous pouvez vous dire que ce problème ne vous concerne pas, que ce n'est qu'une lubie de geeks ou d'adultes un peu attardés (comme moi). Mais avec la multiplication des appareils connectés, la problématique des services en lignes associés à ces appareils et leur pérennité riquent de devenir un enjeu. Imaginez que dans le futur votre frigo ou votre machine à laver connectés refusent de s'ouvrir, que votre ampoule connectée (au passage quelle connerie cela quand même) refuse de s'allumer, que votre voiture refuse de démarrer parce qu'elle est en train de faire une mise à jour (oui je pense à une Tesla) et n'arrive pas à la finaliser car le serveur associé a disparu.
La légalité de rendre obsolète/inopérant un jeu vidéo de façon unilatérale par le vendeur n'est pour l'instant pas tranchée malgré l'ouverture de pétitions au Canada, en Australie, ou en Grande-Bretagne. Il est possible de forcer les pays européens à se positionner grâce à une procédure particulière.
Une régulation européenne possible ?
Il existe un mécanisme au niveau européen un mécanisme de démocratie participative : l'initiative citoyenne européenne. Pour aboutir, une initiative citoyenne européenne doit recueillir un million de déclarations de soutien et atteindre des seuils minimaux dans au moins 7 pays de l'Union. Si le seuil de signataires est atteint, la commission européenne se doit de faire une proposition sur le sujet de l'initiative.Il n'y a donc aucune obligation à légiférer mais sur un sujet moins "sensible" que le furent les précédents initiatives (fin des crédits à l'avortement, fin de la vivisection, ...) on peut attendre de la commission une vraie prise en compte avec pourquoi pas au bout une législation plus contraignante pour les éditeurs de jeux vidéos.
Le but de l'initiative est, je cite, "[d'] imposer aux éditeurs qui vendent ou accordent des licences pour des jeux vidéo (ou des fonctionnalités et ressources connexes vendues pour des jeux vidéo qu’ils exploitent) aux consommateurs de l’Union européenne l'obligation de laisser ces jeux vidéo dans un état fonctionnel (jouable).
Plus précisément, l’initiative vise à empêcher le blocage à distance des jeux vidéo par les éditeurs et à fournir ensuite des moyens raisonnables de faire en sorte que ces jeux continuent à fonctionner sans la participation de l’éditeur."
A l'heure où ces lignes sont écrites un peu plus de 300 000 personnes ont signé l'initiative, il en manque donc encore plus du double.
N'hésitez donc pas à signer, et à partager.
Le lien vers le collectif "Stop Killing Games" : https://www.stopkillinggames.com/
Le lien vers l'initiative citoyenne européenne : https://citizens-initiative.europa.eu/initiatives/details/2024/000007_fr
Le lien pour signer l’initiative : https://eci.ec.europa.eu/045/public/#/screen/home
