Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Strasbourg...

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  • foot-france67 a écrit, le 27/05/2020 15:00 :

    Je vais encore me faire l'avocat du diable, mais ce n'est pas comparable pour une bonne raison, la moitié des personnes tués sur la route ont moins de 45ans, cela touche une population extrêmement jeune (rien que les 18-24ans représentent 25% des tués).
    Or je suis navré de procéder à une différenciation, mais je trouve qu'un mort de 20ans sur les routes est bien plus terrible que celle d'une personne de 81ans (81ans étant en France l'âge moyen des décès du covid19), d'un côté des jeunes qui n'auront pas eu le temps de profiter de la vie, de voyager, de fonder une famille ... de l'autre des gens qui ont malgré tout bien vécu !
    Si on calculait l'espérance de vie perdu des accidentés de la route Vs l'espérance de vie perdu des victimes du covid19 et bien je crois bien que les accidentés de la route seraient de très loin premier de ce triste classement.


    Un mort est un mort. Si tu commences à faire des études purement subjectives sur l'impact des décès en fonction de l'âge, qu'est-ce qui t’empêche de faire la même démarche sur le sexe, la couleur de peux, l'orientation sexuelle, la classe sociale?
    Ton pépé qui vient de décéder s'est peut-être battu pour ton pays pour que des jeunes couillons puissent vivre en paix. Belle récompense pour lui de lui dire : tu peux crever, c'est pas grave, t'as passé l'âge.
    J'ai pas encore 40 balais et je me réjouis que notre système hospitalier n'ait pas eu le type de raisonnement que tu suggères...
  • Non, chaque mort n'est pas égal, la mort d'un enfant ou d'un jeune ne vaut pas celle d'un papi, c'est un critère objectif basé sur l'âge.
    Super le père et la grand-mère qui doivent enterrer leur fils et petit-fils, bonne ambiance, c'est tout à fait comparable à la mort de pépé 81ans hein !

    Évidemment qu'ils ont fait exactement le même type de raisonnement quand ils ont du au pic de l'épidémie faire du tri dans les admissions en réanimations et heureusement, avec tout le respect que je leur dois, si on commence à valoriser autant la vie d'u pépé de 81ans avec celle d'un jeune adulte lorsqu'on a d'autres choix que de devoir choisir, ça serait grave. Ce qui est scandaleux par contre c'est qu'on ait du à avoir faire des choix faute de place.
  • Allez, donc, 3000 morts sur la route, en majorité des personnes jeunes (ce qui est faux, on le verra plus tard), c'est moins grave que 30000 morts du Covid en majorité des personnes agées.

    On va regarder les statistiques. Les 15-44 ans représentent 8% des décès du Covid, soit 2400 morts.
    503 jeunes de 18-24 ans ont perdu la vie dans un accident de la route en 2018, 106 décès pour les 15-17 ans. A contrario, 842 personnes âgées de 65 ans ou plus ont été tuées dans un accident de la route en 2018. Source

    Au final, le Covid tue plus de jeunes que la route, et il y a plus de vieux qui meurent sur la route que de jeunes.
  • foot-france67 a écrit, le 27/05/2020 18:26 :
    Non, chaque mort n'est pas égal, la mort d'un enfant ou d'un jeune ne vaut pas celle d'un papi, c'est un critère objectif basé sur l'âge.


    Non, chaque mort n'est pas égal, la mort d'un pauvre ne vaut pas celle d'un riche, c'est un critère objectif basé sur l'argent.
    Signé D. Trump.

    De l’objectivité qui dépend du point de vue de chacun, ça s’appelle de la subjectivité...
  • C'est bien une question de subjectivité. La mort cela concerne l'humain et pas l'économie.
    On a quand même un reste d'humanité dans ce monde d'argent !
    La mort de votre papi est sans doute plus importante à vos yeux que celle des enfants de votre banquier c'est heureux et l'inverse est forcément vrai.
    On ne peut pas choisir qui peut mourir ou pas, il n'y a pas de priorité. C'est pour cela qu'on est tous égaux face à la mort.
    Mais bien sûr quand on est puissant et riche, on peut avoir de meilleures conditions de vie et de meilleurs soins mais au fond cela n'apporte pas plus de valeur à l'existence.
  • superdou a écrit, le 27/05/2020 19:19 :
    Allez, donc, 3000 morts sur la route, en majorité des personnes jeunes (ce qui est faux, on le verra plus tard), c'est moins grave que 30000 morts du Covid en majorité des personnes agées.

    On va regarder les statistiques. Les 15-44 ans représentent 8% des décès du Covid, soit 2400 morts.
    503 jeunes de 18-24 ans ont perdu la vie dans un accident de la route en 2018, 106 décès pour les 15-17 ans. A contrario, 842 personnes âgées de 65 ans ou plus ont été tuées dans un accident de la route en 2018. Source

    Au final, le Covid tue plus de jeunes que la route, et il y a plus de vieux qui meurent sur la route que de jeunes.


    Au final tu racontes n'importe quoi :
    1. Les 15-44 représentent 1% des morts du Covid ( et c'est ton source qui le dit) , les 8% étant le nombre de 15-44 ans en réanimation
    2. Pour le Covid , tu prends la tranche 15-44ans et pour la route 15-24 ans ...

    Ton comparatif n'est pas valable

    Après çà ne m'empêche pas de trouver le discours de France Foot sur la valeur des morts complètement idiot
  • En attendant, combien de morts dues aux cyclistes (et je ne parle pas d'eux mêmes)?
    Combien de morts dues aux automobilistes??
    J'utilise mon vélo tous les jours, j'essaie d'être le plus respectueux des règles en m'arrêtant aux feux, stops et passages piétons. Je suis le premier à râlé sur les cyclistes faisant n'importe quoi.
    Mais à un moment donné, il faut aussi resituer le débat, un intervenant a amené une explication très logique, l'utilisation du vélo n'a jamais été incorporée dans les plans d'urbanismes, ils ont fait comme ils pouvaient (quand j'entends Stras qui se gargarise de ses divers classements concernant l'utilisation du vélo, je rigole amèrement (( même si à côté de ça, j'ai conscience de vivre dans une des villes françaises les moins pourries)))
    Je demande pas qu'on soit comme à Dam, mais il faudrait totalement revoir l'urbanisation afin que les cyclistes aient reéllement des voies propres à leurs usages.
    Et dès lors, les frictions avec les autres utilisateurs devraient si ce n'est disparaitre, au moins s'atténuer
  • Faudrait déjà que les cyclistes les utilise quand elles existent, ces pistes dédiées.
    Le nombre d'endroit où la piste existe, mais où on voit plus de vélo sur la chaussée voiture que sur ces pistes est hallucinant.

    J'ai été un WE à Londres il y a quelques mois, je n'ai pas vu une seule fois un cycliste hors des pistes cyclables quand il y en avait, et pas une fois un cycliste rouler à contre-sens, brûler un feu, ou faire n'importe quoi. J'ai même vu un livreur Uber Eats s'arrêter avant un passage clouté (sans feu) pour laisser traverser les gens.
  • superdou a écrit, le 29/05/2020 09:14 :
    Faudrait déjà que les cyclistes les utilise quand elles existent, ces pistes dédiées.
    Le nombre d'endroit où la piste existe, mais où on voit plus de vélo sur la chaussée voiture que sur ces pistes est hallucinant.


    Pareil dans la vallée de Munster ! Une belle piste cyclable à flanc de colline entre Colmar et Metzeral mais beaucoup (trop) de cyclistes préfèrent prendre la départementale ! Je reconnais que s'ils kiffent les gaz d'échappement et les dépassements de camions, c'est bien mieux la départementale !!.
  • Je ne suis pas d'accord avec ce constat. La présence d'une piste cyclable ne signifie pas nécessairement que les cyclistes ont obligation de l’emprunter. C'est même rarement le cas

    C'est un sujet de malentendu récurrent avec les automobilistes, car ceux ci méconnaissent une disposition pourtant simple du code de la route : les panneaux carrés signifient qu'une voie est réservée à l'usage d'un mode de transport. Seuls les panneaux ronds dénotent une obligation d'utiliser la voie et exclusivement celle-ci. Par ailleurs la route est à tout le monde, sauf quelques grandes artères de liaison moyenne ou grande distance.

    Les deux régimes carré/rond coexistent pour les pistes cyclables mais le premier est clairement majoritaire. En sus, il y a un fort développement des voies vertes (carré également) qui sont censées faire cohabiter de façon plus ou moins pertinente les modes de transport doux, donc marche, vélo, roller, etc.

    https://i.imgur.com/QQvJ8fM.png

    Venons en à la pratique. Je conçois qu'il soit frustrant pour un automobiliste de se sentir freiné par des cyclistes mais, encore une fois, la route est par défaut ouverte à tous les véhicules. Par ailleurs certains itinéraires cyclables ne sont pas adaptés à toutes les pratiques ou simplement moins efficients. Typiquement avec un vélo de route aux pneus très fins et gonflés à 8 bars le risque de crevaison est décuplé sur certaines pistes cyclables au rabais. Sur les voies vertes, la vitesse est limitée à 20 km/h ce qui est très bien pour la balade familiale mais inadapté au vélotaf. Souvent, l'itinéraire cyclable est plus long que l'itinéraire routier qu'il doublonne car il fait des méandres pour l'éviter avec de nombreuses intersections et des changements de direction (cas dans la vallée de Munster). Régulièrement, il génère un double arrêt au carrefour en l'absence de diagonale cycliste.

    Cet état de fait est aggravé par une disposition partie d'une bonne intention mais qui est très perverse quand on passe aux choses concrètes : l'obligation de construire un aménagement cyclable pour toute nouvelle route. Ce qui fait qu'on continue à penser le vélo comme annexe au trafic routier alors qu'il devrait avoir sa propre structure. Et par dessus ça le maître d'ouvrage et son prestataire se dépatouillent souvent a minima de cette obligation en faisant des choses assez cheap parce qu'il n'y a plus de budget. Un très bon exemple est le chemin en terre/gravier à Ostwald entre le Bohrie et la Vigie qui est un calvaire pour n'importe quel cycliste alors que juste à côté on a construit une magnifique route pour brancher un trafic routier pendulaire ou d'accès aux commerces/autoroute sur ce qui était à la base une zone industrielle.

    https://i.imgur.com/jpWA2RI.jpg

    Résultat : un flot d'autosolistes délirant - venant en plus de ce qui devrait être un écoquartier - qui congestionne régulièrement une zone d'activité où les PLs ne peuvent même plus manœuvrer sereinement. Et à côté de ça, une voie très peu utilisée par les cyclistes car absolument pas incitative. Donc du gaspillage. C'est vraiment cauchemardesque en termes d'urbanisme.

    Libérons les cyclistes enfermés dans les voitures !
  • Très bonne explication de @strohteam (+)

    C'est en effet toujours l'automobile qui est considérée comme le moyen de circulation de base et pour lequel les autres modes doivent s'adapter, doivent contourner les routes, doivent faire attention etc. Il y a des habitudes qui sont très ancrées mais qui sont parfois absurdes.

    C'est bien plus facile pour une voiture de descendre et remonter en-dessous d'une route (ou de monter et descendre sur un pont). Pourtant c'est souvent au cycliste de franchir ces pentes pour contourner la route. Pourquoi est-ce que la norme en ville ne serait pas des routes pour vélo avec quelques voies pour voitures ? C'est toujours au piéton de remercier l'automobiliste d'avoir eu la bonté de le laisser passer à un passage... pour piétons. Pourquoi ce ne serait pas l'inverse ? Les piétons passeraient par défaut et s'il y a une voiture, ils auraient la délicate attention de la laisser passer avec un automobiliste ravi qui remercierait de la main ? Pourquoi ce serait toujours le vélo qui gêne l'automobile sur la route et pas l'inverse ? Bref tous ces champs lexicaux qu'on peut lire ici ou là sont assez flagrants de la place centrale qui est toujours dévolue à la voiture encore aujourd'hui.

    Le cas du vélo est complexe à gérer, j'en conviens : il y a différents types d'utilisation du vélo (tourisme, travail, shopping, vélo de course, vélo électrique) et il n'est peut-être pas adapté de gérer de la même manière ces différentes façons de faire du vélo entre ceux qui veulent aller vite et ceux qui veulent visiter ou flâner en sécurité.

    Mais râler à la moindre incartade cycliste est complétement contre productif puisque cela n'est pas dédié à un mode de transport en particulier. Il faut simplement accepter qu'il y a d'autres modes de déplacement que la voiture, que cela tend à se développer surtout dans des villes comme Strasbourg et qu'il faut donc trouver un moyen que chacun s'y retrouve. Cela commence par changer déjà l'éducation des jeunes sur le sujet (casser le vieux cliché réussir sa vie = avoir une voiture qui fait du bruit), de repenser la mobilité urbaine en considérant de la même manière vélo, piétons et voiture et mettre en place de nouveaux aménagements pertinents, réfléchis et adaptés (le contre-exemple étant notamment un aménagement comme celui qu'a mentionné @strohteam juste ci-dessus).
  • superdou a écrit, le 29/05/2020 09:14 :
    Faudrait déjà que les cyclistes les utilise quand elles existent, ces pistes dédiées.
    Le nombre d'endroit où la piste existe, mais où on voit plus de vélo sur la chaussée voiture que sur ces pistes est hallucinant.

    J'ai été un WE à Londres il y a quelques mois, je n'ai pas vu une seule fois un cycliste hors des pistes cyclables quand il y en avait, et pas une fois un cycliste rouler à contre-sens, brûler un feu, ou faire n'importe quoi. J'ai même vu un livreur Uber Eats s'arrêter avant un passage clouté (sans feu) pour laisser traverser les gens.


    C'est bien beau de dire que des cyclistes n'utilisent pas les fausses voies cyclables dont la ville se gargarise lorsque n'importe quel quidam va stationner dessus sans la moindre vergogne? Et attention, que le cycliste n'ait pas l'outrecuidance d'exprimer son mécontentement, souvent il sera rétorqué que "c'est bon, j'en ai que pr 5 minutes", "vous les cyclistes, bah vous faites n'importe quoi, donc vous n'avez pas le droit de râler" (liste non exhaustive hein)
    Je le redis, je suis le premier à râler contre mes congénères cyclistes, mais nous ne serons jamais aussi nuisible qu'un automobiliste ne mettant pas son clignotant, se garant à la one again ou sur les pistes cyclables. Bref
  • La meilleure c'est "Qu'est-ce t'as, y'en a qui bossent !" :) Bon elle est sortie dans plein de situations.

    Tout à fait d'accord avec @zvain sur les multiples usages du vélo. Moins sur l'éducation des jeunes sur le sujet, puisqu'on peut difficilement se passer de voiture dans un environnement péri-urbain (le lycéen de Berstett ou Preuschdorf va changer de vie lorsqu'il pourra circuler sans dépendre ni des parents, ni des horaires du seul transport en commun qui relie son bled à Strasbourg ou Haguenau. Et le vélo pour rentrer de soirée, on oublie).

    A fortiori lorsqu'on bosse en horaires décalés ou relativement loin. Pour les purs urbains, ne pas avoir de bagnole ne portera pas préjudice pour décrocher certains jobs, ailleurs c'est une autre affaire.
  • En effet, la voiture est un critère à l'embauche pour les horaires décalés et ça fait partie des usages difficilement contournables, d'autant plus que, justement du fait de décalage, il induit une pression minimale sur la voirie et le stationnement.

    En revanche, je te suis beaucoup moins sur le "péri-urbain" car c'est le serpent qui se mord la queue. Cet environnement où la voiture est vue comme indispensable a été créé en grande partie par... la voiture individuelle. Beaucoup de gens se plaignent de l'absence de service publics, de petits commerces de proximité, de lieux de loisirs... mais ils ont souvent eux-mêmes contribué à enterrer la boulangerie du coin ou le cinéma de petit bourg en passant devant tous les jours dans les années 1980-90 pour aller, en voiture, à l'hyper ou au multiplex où il y avait plus de choix, où c'était plus joli, moderne et en apparence moins cher - en apparence car le litre d'essence brûlé n'est que rarement intégré dans l'évaluation du coût.

    C'est pareil pour la mobilité des adolescents et jeunes adultes. Avant d'être un objet urbain, le vélo est historiquement et fondamentalement un mode de déplacement très campagnard. Faire 10 ou 15 kms sur d'antiques biclous et des routes bien plus mauvaises qu'aujourd'hui était d'une grande banalité jusqu'à l'orée des années 1970. Aujourd'hui, "on oublie", notamment parce que la densité du trafic automobile rend cela dangereux... et aussi un peu par facilité.

    C'est pareil pour le fait de déposer les enfants en voiture à l'école : à partir du moment où certains commencent, ils introduisent le trafic motorisé à un endroit où il ne devrait pas avoir sa place, les autres suivent fatalement ne serait-ce que pour des raisons de sécurité. On en arrive à des entrées/sorties de classes qui génèrent une anarchie automobile, où on se croise peu ou pas, où les discussions entre adultes sont évacuées parce que c'est l'objet voiture, son inertie, son stationnement, qui parangonne tout.

    Seule une politique volontariste, et hélas en partie punitive, peut renverser la nécrose automobile. Malheureusement, une ville comme Strasbourg n'en prend pas le chemin du fait, entre autres, de la démagogie anti-cycliste en vogue. Quand je vois que l'accès aux déchetteries tout juste rouvertes est ouvertement interdit à tout ce qui n'est pas trafic motorisé, qu'on s'est précipité pour placer des stickers interdisant désormais le vélo dans les voitures de queue du tram ou qu'on rétablit la gratuité du stationnement entre 12 et 14... ben j'ai vraiment envie de pleurer :(
  • keristras67 a écrit, le 30/05/2020 22:30 :
    C'est bien beau de dire que des cyclistes n'utilisent pas les fausses voies cyclables dont la ville se gargarise lorsque n'importe quel quidam va stationner dessus sans la moindre vergogne? Et attention, que le cycliste n'ait pas l'outrecuidance d'exprimer son mécontentement, souvent il sera rétorqué que "c'est bon, j'en ai que pr 5 minutes", "vous les cyclistes, bah vous faites n'importe quoi, donc vous n'avez pas le droit de râler" (liste non exhaustive hein)


    oui cette fameuse excuse "j'en ai pour 5 minutes" par exemple devant une boulangerie où finalement chaque automobiliste en a pour 5 minutes et squatte donc la moitié du temps la piste cyclable. Cycliste qui est donc contraint de se déporter sur la route et de prendre des risques.

    kitl a écrit, le 30/05/2020 22:56 :
    Moins sur l'éducation des jeunes sur le sujet, puisqu'on peut difficilement se passer de voiture dans un environnement péri-urbain (le lycéen de Berstett ou Preuschdorf va changer de vie lorsqu'il pourra circuler sans dépendre ni des parents, ni des horaires du seul transport en commun qui relie son bled à Strasbourg ou Haguenau. Et le vélo pour rentrer de soirée, on oublie).

    A fortiori lorsqu'on bosse en horaires décalés ou relativement loin. Pour les purs urbains, ne pas avoir de bagnole ne portera pas préjudice pour décrocher certains jobs, ailleurs c'est une autre affaire.


    Oui je suis d'accord sur ton constat, je visais davantage les déplacements à et autour de Strasbourg notamment. Comme le souligne @strohteam, le cas que tu mentionnes est un cercle vicieux et c'est une question à laquelle je n'arrive jamais à répondre, un peu comme pour les courses au supermarché : on achète des produits de m... addictifs parce qu'on est demandeur ou parce qu'on nous les propose ? Pour la voiture, est-ce qu'on a décidé de passer au tout-voiture parce que les gens ont été demandeurs ou parce qu'on l'a décidé pour nous ? En France, l'Etat a notamment totalement délaissé le ferroviaire parce que "toute façon les gens ils ont des voitures maintenant".

    Cela se répercute sur plein de choses : réduction de l'offre de bus et de train à la campagne, mise en place de centres commerciaux seulement accessibles en voitures, fermeture de magasins locaux ou de services administratifs locaux, fermeture de trains à crémaillère de tourisme en montagne, obligation pour les jeunes vivant à la campagne d'avoir un voiture et le comble : être obligé de s'acheter une voiture pour aller travailler et recevoir un salaire. On s'endette pour aller travailler. Au final on gagne à peine plus en fin de mois.

    Sinon je tenais quand même à préciser que je n'ai rien contre la voiture en tant que tel, un mode de déplacement qui peut être bien utile dans certaines circonstances. Oui quand j'ai roulé pour la première fois après mon permis, j'ai "kiffé" sur le moment. C'est juste la façon dont on l'utilise de nos jours que je trouve totalement absurde et dénuée de tout bon sens, juste par fainéantise et virilité mal placée. Je suis persuadé qu'un urbain qui utilise sa voiture pourrait s'en passer au moins 80% du temps.

    Sinon pour finir sur une note positive, autour de Strasbourg on a quand même la chance incroyable de pouvoir faire certains trajets péri-urbains à vélo totalement sécurisés, par exemple un Kraft - Strasbourg ou un Ernolsheim - Strasbourg en étant quasiment toujours sur une piste cyclable à l'écart de la circulation automobile. Peut-être un poil long pour du vélotaf mais largement faisable. Un super confort et un sentiment de liberté bien plus sain que le pseudo sentiment de liberté d'avoir une voiture en ville. Alors il y a encore beaucoup de travail pour développer le vélo mais dans la région strasbourgeoise il existe quand même certains aménagements qu'on ne trouve pas ailleurs (je peux vous dire que là où je vis en Suisse c'est le néant).
  • zvain a écrit, le 31/05/2020 17:42 :
    Pour la voiture, est-ce qu'on a décidé de passer au tout-voiture parce que les gens ont été demandeurs ou parce qu'on l'a décidé pour nous ?


    Ça va évidemment dans les deux sens mais j'avais lu y a quelques mois une analyse très convaincante qui expliquait qu'on point de rupture dans les années 1970 quand la propriété d'une maison individuelle a été vendue comme alternative au plein emploi : on a sommairement expliqué aux gens "vous aurez plus de boulot, du moins pas tout le temps, vous devrez en changer, ça sera plus précaire, mais c'est pas si grave parce que vous aurez une maison"

    Jusque dans les années 1970 les Français étaient massivement locataires, ce qui n'était pas un problème quand on était quasi certain de trouver du travail près de chez soi - et accessoirement à une époque où les taux d'intérêts étaient bien plus forts que ceux d'aujourd'hui. On embauchait à pied ou à vélo, la voiture était un véhicule de tourisme ou familial accessible aux ménages de la classe moyenne et à une partie des classes populaires. Il n'y en avait qu'une par foyer et elle était pas ou peu utilisée pour des déplacement pendulaires.

    Patatras à partir du choc pétrolier. La propriété du logement devient une valeur refuge. Sauf que ça se fait au prix de l'étalement urbain - seul moyen de garantir au plus grand nombre la petite maisonnette avec le bout de jardin rêvé. Les gens finissent par habiter à 30 ou 40 kms de leur lieu de travail et ont "besoin" d'une voiture, ce qui est banal aujourd'hui mais aurait paru incongru à nos grand-parents. C'est encore accentué par un phénomène démographique profond de réduction de la taille des ménages qui accroît constamment le besoin de m² par individu... donc in fine la demande de déplacement automobile.



    zvain a écrit, le 31/05/2020 17:42 :



    Sinon pour finir sur une note positive, autour de Strasbourg on a quand même la chance incroyable de pouvoir faire certains trajets péri-urbains à vélo totalement sécurisés, par exemple un Kraft - Strasbourg ou un Ernolsheim - Strasbourg en étant quasiment toujours sur une piste cyclable à l'écart de la circulation automobile. Peut-être un poil long pour du vélotaf mais largement faisable. Un super confort et un sentiment de liberté bien plus sain que le pseudo sentiment de liberté d'avoir une voiture en ville. Alors il y a encore beaucoup de travail pour développer le vélo mais dans la région strasbourgeoise il existe quand même certains aménagements qu'on ne trouve pas ailleurs (je peux vous dire que là où je vis en Suisse c'est le néant).


    Ca m'intrigue un peu ce que tu dis. C'est vrai qu'en Alsace, il y a de chouette aménagements. Pour autant, j'avais été impressionné lors d'une traversée de la Suisse il y a trois ans par la qualité et la densité du balisage des itinéraires. Certes relativement peu de sites propres, plutôt du trafic mêlé dans des zones pavillonnaires ou autres avec une faible densité de trafic motorisé. Cela dit, ça dépend peut-être beaucoup des cantons ?
  • Très bon, du grand Brassens :)) (+)
    Heureusement certains auront le télétravail, et ne serons du coup pas obligés de se rendre au bureau en marchant sur les mains :D
  • Dans tout ce que vous dites, il n'y a pas de place pour les piétons.
    On ne parle que de la concurrence cyclistes vs automobilistes.
    Mais pour le piéton que je suis, le problème c'est bien le trop grand nombre de cyclistes qui ne respectent aucune règles de circulation (qu'ils ignorent même sans aucun doute) et qui sont un danger constant pour qui veut se déplacer à pied, le seul mode de transport vraiment vert (6 km tous les soirs !)
    Je vous assure qu'au cours de mon trajet je croise un grand nombre d'énergumènes qui s'estiment prioritaires même sur les trottoirs et n'hésitent pas à vous foncer dessus pour forcer le passage.
    Cela s'aggrave d'année en année. C'est devenu insupportable et il serait temps que les autorités s'attachent à remettre de l'ordre dans cette circulation devenue anarchique et hors de tout contrôle.
    C'est sans doute qu'on ne verbalise que quand c'est facile et à moindre frais et que pour le reste on est devenu laxiste.
    Strasbourg, une ville où il faisait bon flâner et qui est devenue un vrai cauchemar pour les piétons !
  • J'imagine que c'est l'aspect cycliste/automobile qui cristallise le débat, d'une part parce que les accidents mortels entre piéton et vélo sont rares et d'autre part, parce que le report de la circulation cycliste sur les voies piétonnes est dans bien des cas un effet de la concurrence vélo/auto.
  • Si la voiture s'est / a été imposée comme mode de transport dominant, je n'irais pas jusqu'à la voir comme l'alpha omaga de la société de consommation dont elle est certes un symbole.

    De même que le vélo soit la symbole d'un changement de mentalités, il est aussi celui d'un mode citado-centré qui ne s'inquiète que très peu des périphéries, si ce n'est pour aller cueillir des fraises -bio puisque l'on est dans le cliché-.

    Très honnêtement passé un certain nombre de km aller travailler en vélo relève du sacerdoce, même si je sais que d'éminents stubistes y arrivent.
  • Mais personne ne demande à tout le monde de se mettre au vélo. Personne ne demande au mec de Weitbruch d'aller bosser à Strasbourg à vélo !
    Personne ne demande au papy de 90 ans d'aller chez son médecin à vélo !

    Si déjà le Strasbourgeois bien portant qui habite Neudorf par exemple peut prendre la peine d'aller à son boulot dans un autre quartier de Strasbourg sans prendre sa voiture (à vélo ou en TC), ça sera déjà pas mal !
    Et si le mec de Weitbruch bien portant pouvait aller à la boulangerie à1km de chez lui à vélo plutôt qu'en voiture, ça ne serait pas plus mal (sauf tempête de neige ou déluge de pluie). Évidemment, certains patelins ne sont pas adaptés à la pratique du vélo, mais ça évolue positivement dans beaucoup d'endroits.
    Si déjà on arrive à évoluer sur le genre d'exemples que j'ai cités, ça sera pas mal !

    Sinon, je suis assez d'accord avec @sedna sur le fait que l'on ne parle pas assez du piéton dans tout ça. Je me souviens avoir lu un entretien avec l'architecte-urbaniste qui a conçu les aménagements du tram de Strasbourg qui rappelait que la vraie modernité, c'était une ville qui fait la part-belle aux déplacements à pieds. Et c'est vrai qu'actuellement, il n'est pas toujours agréable de se déplacer à pieds dans l'ellipse insulaire à cause des vélos qui zigzaguent entre les piétons. Mais je suis sûr que des solutions faciles à mettre en place existent, et tant pis si certaines sont coercitives : je serai bien d'avis d'interdire la circulation aux vélos Grand-Rue à certaines heures (et proposer un itinéraire bis parallèle, bien fléché), comme cela existe déjà entre la place d'Austerlitz et le Pont du Corbeau par exemple.
  • rachmaninov a écrit, le 02/06/2020 11:54 :


    Si déjà le Strasbourgeois bien portant qui habite Neudorf par exemple peut prendre la peine d'aller à son boulot dans un autre quartier de Strasbourg sans prendre sa voiture (à vélo ou en TC), ça sera déjà pas mal !
    exemple.


    vu les grosses difficultés de se stationner (au centre ville en tout cas) le neudorfois est déjà quasi obligé de laisser sa voiture chez lui (à moins que sa boite ait un parking privatisé)

    autrement je voulais remercier les différents protagonistes de cette discussion : c'est agréable de pouvoir lire ce genre de topic avec des arguments et contre arguments assez bien illustrés (études ou autres)
    très intéressant
  • Sur les incivilités et infractions commises trop souvent par des cyclistes, et le ras le bol concomitant des piétons on touche à la limite d'une politique urbanistique qui a consisté à mélanger les flux à outrance, et dont les quais sont l’emblème. Le pari était double : faire baisser la vitesse moyenne et susciter spontanément un genre de répartition harmonieuse et "apaisée" selon l’élément de langage qu'on entendait beaucoup il y a encore quelques mois. Sur le premier point, ça marché mais le second c'est indubitablement un gros échec vu que littéralement tout le monde se plaint des conflits d'usage, à commencer évidement par le piéton qui est le plus fragile.

    Je ne pense pas que quiconque ait nié l'existence dune population cycliste qui devrait être rappelée à l'ordre sur le fait que le piéton est systématiquement prioritaire et que la vitesse sur plateau piétonnier est censément celle du pas (mais est-ce vraiment réaliste ?) et à 20 km/h maxi dans les zones de rencontre. Une politique de sanction-dissuasion-pédagogie ne ferait pas de mal mais c'est comme toujours : si elle est faite uniquement de répression et pour complaire à un pan de l'électorat elle ne fera pas avancer le schmilblick. Il faut aussi bosser sur les aménagements, et l'exemple de la rue d'Austerlitz est à ce titre très bon : il y a un itinéraire cycliste en site propre à deux pas au niveau du parking. Dans un cas comme ça le cycliste en transit qui fait suer le piéton dans cette rue commerçante est vraiment pas futé du tout en plus d'être incivil.

    Maintenant pour faire des aménagements, il faudra sans doute encore grignoter un peu d'espace et cet espace sera pris ailleurs : stationnement, voirie passée à sens unique, terrasses de bistrots, diagonales cyclistes rajoutant un temps au rythme des feux... Ca impose de faire des choix au risque d'être impopulaire plutôt que d'opter pour l'apparente facilité en foutant tout le monde sur les mêms axes en mode "qu'ils se démerdent, on met un beau visuel et un panneau zone de rencontre ça fait moderne."
  • La ville de Metz avait fait des tentatives d'interdiction du vélo en centre ville, notamment les samedis, il me semble, pour y revenir par la suite.

    Personnellement, je n'ai rien contre descendre de mon vélo et le pousser en cas d'affluence trop importante. Grand'rue, rue des Grandes Arcades, rue d'Austerlitz (qui bénéficie d'un contournement) sont des bons exemples.

    Il y a cependant besoin de vrais aménagements, comme le carrefour du quai de Paris, la place de l'homme de fer qui sont pour l'heure aberrants.
    Par ex., tu as le droit de remonter à vélo la rue du Fossé des tanneurs jusqu'à la place de l'homme de fer, et puis plus rien. Théoriquement, tu as même le droit de poursuivre et traverser la place, de prendre la rue du Noyer à contresens : aucune indication !
    (L'alternative se situe par la rue du Jeu des Enfants avec des carrefours hyper dangereux à suivre côté vieux marché aux vins et quai de Paris, où s'entremêlent voitures énervées, fourgonnettes, tram et piétons pressés).

    Il convient de ne pas oublier non plus le développement du tourisme de masse choisie délibérément par la municipalité sortante et sa recrudescence d'événements sans queue ni tête sur la presqu'île strasbourgeoise. Son essort au fil des dernières années a vu certaines zones de Strasbourg se transformer en Île grecque en plein mois d'août (Santorin par exemple), démultipliant l'extension sauvage des terrasses de cafés sur l'espace public, que les normes de déconfinement ne vont pas arranger.

    Enfin, je suis assez d'accord sur l'évolution des comportements cyclistes pas toujours très positive. Ils ont beau être casqués, sortir de la biocoop avec du vinaigre blanc bio pour enfourcher des vélos à 800boules de chez citizen bike, arborant des pancartes grotesques de militants "au boulot à vélo", ils sont pour certains aussi "moi je" que le cliché du mec viril en GTI "tunée" qui montent dans les tours au démarrage des feux, ou que son homologue "cadre sup" au volant de son 4x4 normalisé en SUV qui engueulent les piétons qui passent au vert sur les boulevards.

    Bon à savoir, un énième dispositif de prévention "j'apprends à rouler à vélo" sera en vogue dès la rentrée dans les écoles et les centres de loisirs de la Ville.
    Bientôt, comme pour les questions environnementales, ce sont nos enfants qui nous apprendrons à mieux nous comporter. En tout cas je l'espère.

    Tout comme j'espère qu'une communication active permette un jour aux automobilistes non-Strasbourgeois de comprendre les aménagements locaux en vigueur pour les vélos. Pour l'instant, si tu es "étranger" à ces usages, tu n'y comprends rien, et tu continuer à chier sur les cyclistes par ignorance.
    À l'heure du "stop-covid" on devrait pouvoir être en mesure de développer la com sur les P+R, et aussi sur les usages locaux de la circulation locale, ia les smartphones et autres objets connectés.
    Maintenant, si on préfère financer des "Strasbourg mon amour" ou des terrasses de bars Place du Château, c'est sûr, c'est un choix.
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