Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Souvenir : Bordeaux-RCS 1996

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Souvenir/anecdote
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Par conan
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Si la saison 96/97 fut la dernière saison glorieuse du Racing, peu de gens se souviennent que le début de saison strasbourgeois fut extrêmement laborieux. Flirtant avec la zone rouge, le Racing a connu le déclic face à Bordeaux lors de la dixième jo

Habitant en effet dans le Sud Ouest à cette époque et ayant planté lamentablement mes examens de septembre, je n'ai eu aucun mal à convaincre certains de mes camarades cancres de monter une voiture et parcourir les 200 Km qui séparent le Pays Basque de la Gironde afin d'assister à cette rencontre. A cette époque, il ne faisait pas bon supporter le Racing dans la fac ou j'étudiais (du moins je faisais mine d'étudier plutôt !). L'intersaison avait était très difficile pour un Racing qui du tout de même se séparer de monstres tels que Mostovoï, Garde, Leboeuf, Sauzée, Keller et Djetou. Une terrible saignée que ne semblait pas compenser les arrivée de Dogon, M'Ghoghi, Okpara, Suchoparek, Llacer, Nouma, Dogon et Collet, des noms pour la plupart quasi inconnus lors de l'été 1996. Face à Racing en grandes difficultés en championnat se dressait un Bordeaux pimpant et modelé par Rolland Courbis, qui a pu former une très belle équipe pour compenser les départ des Zidane, Lizarazu ou Dugarry, finalistes de la Coupe UEFA en mai mais qui aussi dirent lutter jusqu'au bout pour leur survie en D1. Néanmoins les Bodart, Gralak, Ba, Ziani, Micoud et Jean Pierre Papin qui effectua un retour médiatique en France étaient de redoutables joueurs. D'ailleurs ils étaient invaincus depuis le début de championnat et semblaient pouvoir jouer le rôle de parfaits outsiders pour le titre.


Bref, je n'en menais pas large dans la voiture me menant au Parc Lescure, mes joyeux camarades, tous pro Bordelais, me chambrant tout le long du chemin, me suppliant de ne pas faire la tête si le Racing se prenait une valise. Les plaisanteries vont bon train sur Okpara et M'Ghoghi qui seraient adeptes du célèbre jeu de carte dit du cul sale...

Arrivés un peu en avance près du Parc Lescure, nous nous posons au bar jouxtant le stade, et je peux admirer à coté de moi certains ultras bordelais au physique impressionnant. Heureusement pour moi qu'ils ne savaient pas que je soutenais le Racing, je crois qu'ils m'auraient bel et bien fait ma fête...

Nous prenons place au stade, assis bien sagement juste au dessus du kop bordelais qui a déménagé pour l'occasion. En effet, le Parc Lescure est en pleins travaux pour la prochaine Coupe du Monde. Il s'agit d'un stade ressemblant plus à une arène de corrida qu'à un stade de football. Esthétiquement il est joli, bien qu'ayant mal vieillit avec le temps (il date de 1938) et malheureusement, il s'agit d'un stade « plat » et nous sommes très éloignés du terrain. L'échauffement commence et les joueurs du Racing se font conspuer, je bouillonne intérieurement... A propos du kop bordelais, c'est l'occasion pour moi de m'apercevoir qu'il était à cette époque là bien moins impressionnant d'un point de vue vocal que notre bon vieux quart de virage version 92-95 !

La partie commence et le Racing joue dans une étrange tenue, avec son maillot rayé type celtic Glasgow ciel et blanc et un short bleu ciel au lieue du blanc traditionnel. (Je ne sais pas pourquoi mais ce détail intégriste m'a vraiment frappé !). Les Bordelais ont quand à eux retrouvé leur traditionnelle tenue Marine et Blanc avec le scapulaire, d'un bien meilleur goût que les vieux maillots Panzani grenats. La partie se résume en une domination girondine de tous les instants. Pourtant, contrairement au scénario prévu, le Racing tient le choc, Ismaël et Okpara se montrant particulièrement impressionnants, Llacer terriblement combatif et à la limite de l'héroïsme. Il faut dire aussi que l'attaque bordelaise doit déplorer l'absence de sa vedette, Jean Pierre Papin, et que l'argentin Claudi Biaggio se montre particulièrement malheureux dans ses initiatives. Bref la mi temps est atteinte sur le score, flatteur pour le Racing il faut bien le dire, de 0-0. Bordeaux mène largement aux points, le Racing ne s'est pas procuré une seule occasion, mais on tient bon. La deuxième mi temps se déroule sur le même schéma, Bordeaux pousse, le Racing tient. Biaggio est remplacé par Kaba Diawara qui, trois minutes après sa rentrée, fait exploser le stade en ouvrant la marque... Je suis assez déçu mais bon, c'est logique après tout étant donné le déroulement de la partie que Bordeaux mène... Nous sommes alors à la 67éme minute et personne ne s'attend au scénario assez incroyable qui allait se dérouler. Le Racing, nullement troublé par ce but, décide de prendre ce match à bras le corps et commence à attaquer timidement, chose dont il semblait incapable. Quelques petites occasions semblent troubler la défense bordelaise, toute étonnée de cette réaction inattendue. Et l'incroyable arriva à la 80ème minute, lorsque Okpara, le fameux joueur de cul sale, d'une sorte de tête plongeante assez curieuse, reprend une balle tirée sur corner et la propulse au fond des filet de Gilbert Bodard, devant un public médusé. Intérieurement je bouillonne et je ne peux pas m'empêcher de bondir de mon siège, mais ma joie, si intense, reste néanmoins contenue. Je ne peux pas me permettre de me faire trop remarquer en ce lieu hostile...

A ce moment là, la partie change complètement d'âme et les jambes bordelaises semblent totalement coupées. Les dix dernières minutes de cette rencontre sont sans doute l'une des plus belle période de jeu du Racing qui m'ai été donné d'admirer. Un Racing conquérrant et méconnaissable qui a le culot de tenter de chercher la victoire, impensable avant la rencontre ! Les défenseurs bordelais paniquent totalement et le génial Gilbert Bodard parvient à retarder l'échéance de deux superbes parades. Nous jouons à présent les arrêts de jeu, et c'est un nouveau caffouillage dans la défense bordelaise qui parvient à se dégager. Et pourtant, à la surprise générale, l'arbitre M. Glochon siffle un penalty en faveur du Racing ! Personne quasiment, sauf lui, n'a vu Paolo Gralak commettre un geste stupide en pleine surface de réparation en bottant les fesses de Vincent Petit en dehors de l'action. Penalty indiscutable mais ressentit comme un vol par les supporters Bordelais qui sont fous furieux ! Baticle transforme sous les insultes et les quolibets, je suis littéralement fou de joie, mais je doit juste me contenter de sourire sous peine de me faire lyncher...Le Racing a réussit l'exploit impensable de vaincre un Bordeaux invaincu chez lui ! Quelle fierté pour moi sur le chemin du retour au cours duquel c'est moi qui dois faire la morale à mes potes pour qu'ils ne fassent pas la tête ! Quelle fierté aujourd'hui encore d'avoir été peut être le seul supporter du Racing à avoir assisté à cette victoire mythique !

Ce match fut réellement le tournant de la saison pour le Racing, qui s'est débarrassé de tous ses complexes et allait accumuler les victoires à partir de ce moment là. La saison 96/97 fut réellement magnifique et allait aboutir le 12 avril 1997 à la victoire en Coupe de la Ligue, face... aux Girondins de Bordeaux ! C'était il y a 7 ans déjà, et tout le monde était à ce moment là convaincu de l'avenir radieux du Racing...

Voir la fiche du match ici!

conan

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