Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Une saison inoubliable, épisode 2

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Souvenir/anecdote
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Par filipe
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Quelques-uns des principaux acteurs © kibitz

Résumé du deuxième épisode de la saison 78/79 grâce aux souvenirs des stubistes. Attention spoilers !

Résumé de l'épisode précédent
Après deux premières rencontres difficiles mais bien négociées contre Lyon et Laval, Strasbourg a marqué les esprits fin juillet en prenant la mesure à la Meinau d'un des grands favoris de ce championnat 78/79 : le FC Nantes. Finalement, un seul nuage assombrit le ciel alsacien : le mécontentement de Jacques Vergnes, l'avant-centre international, relégué sur le banc de touche par Gilbert Gress. Va-t-il empêcher le Racing de poursuivre sa marche en avant ?

4ème journée : Monaco-RCS, mercredi 2 août 1978


Equipe

Après le succès face à Nantes, les Strasbourgeois ont à peine le temps de savourer qu'il faut enchaîner cinq jours plus tard avec un déplacement périlleux chez le champion de France en titre, l'AS Monaco. En face du Racing se dresse une défense menée par Rolland Courbis et un certain Bernard Gardon.
Mais à vrai dire, il n'y aura pas réellement de confrontation tant le RCS domine la rencontre. Strasbourg trouve l'ouverture en début de match (Francis Piasecki à la douzième minute) et se détache définitivement en fin de rencontre grâce à Albert Gemmrich (85ème) : 0-2.
Désabusé, Lucien Leduc, l'entraîneur monégasque, déclare à la sortie des vestiaires : « Strasbourg roulait en Formule 1 et Monaco en voiture de tourisme ». D'ailleurs d'après aragon, cette défaite fit beaucoup de mal aux Monégasques : « Monaco était sur la lancée de son titre jusqu'à ce qu'on leur donne un gros coup sur la tête en gagnant chez eux dès la 4ème journée ». Du côté du Racing, ce succès permet bien sûr de prendre encore plus confiance : « la victoire à Monaco a fait prendre conscience à beaucoup de la compétitivité de cette équipe » (dudu).
Oui mais voilà, le problème Vergnes demeure toujours. L'avant-centre n'est entré en jeu que pour le dernier quart d'heure car Gilbert Gress lui préfère toujours Joël Tanter à ce poste.
Entre Gress et Vergnes, cela devient de plus en plus orageux...

5ème journée : Reims-RCS, mardi 8 août 1978


Equipe

Orageux, comme le temps sur Reims ce mardi 8 août 78. Sous une pluie battante et pour ce second déplacement consécutif, le Racing souffre, est mené au score mais parvient à tenir le match nul grâce à l'égalisation de Joël Tanter (1-1). Soudain, le Stade Auguste-Delaune sombre dans le noir suite à une panne de courant. L'interruption dure près de 50 minutes et l'arbitre est contraint d'arrêter définitivement la rencontre. Comme par miracle, c'est à cet instant que la lumière fait son retour... Le match peut donc aller à son terme sur ce score de parité.
dudu : « j'étais très inquiet du contexte un peu particulier de cette rencontre et j'avais la désagréable impression que ce match pouvait nous être totalement défavorable. Il est clair que ce match était très laborieux.
Mais l'état d'esprit de Gress et de l'équipe à cette époque était de savoir se contenter d'un match nul surtout à l'extérieur et de préserver cette spirale positive liée a la série sans défaites
».

Le Racing s'en sort donc bien sur la pelouse, mais dès la fin du match, un nouveau coup de tonnerre le frappe à la sortie des vestiaires. Jacques Vergnes, resté sur le banc pendant toute la rencontre, fait publiquement part de son courroux. « S'il veut partir, qu'il parte » répond Gress quelques mètres plus loin...

C'est donc dans ce climat houleux que le Racing prend grâce à ce match nul, pour la première fois depuis 1934, la tête du championnat de France ! Le RCS occupe en effet la première place en compagnie d'un autre club... le FC Metz.
Le nom du prochain adversaire du Racing ? Le FC Metz.

6ème journée : RCS-Metz, vendredi 18 août 1978


Equipe

« Je me souviens être arrivé au stade près de deux heures avant le début de la rencontre pour m'assurer de trouver une place car bien que le match ait eu lieu au coeur du mois d'août, on attendait une très forte affluence. J'avais pris place en tribune debout, la grande tribune côté nord qui faisait figure de Kop. On y était déjà très à l'étroit une heure avant le coup d'envoi et ce soir-là, avec plus de 33 000 spectateurs, on battit le record d'affluence du stade pour la première fois de la saison. Evènement que le speaker annonça peu après le début de la rencontre » voilà pour l'ambiance décrite par sedna. 33518 spectateurs (dont environ 3000 Mosellans) avaient en effet pris place ce soir-là au stade, permettant à la Meinau de battre son record d'affluence (qui tenait depuis août 72 et un match contre St-Etienne : 33209 spectateurs).

Quant à l'enjeu, il est simple : le vainqueur de ce derby prendra seul la tête du championnat de France ! Pour sedna, « la belle victoire à Monaco, inattendue mais sans discussions chez le champion sortant, avait aiguisé les appétits. Metz était le leader un peu surprise du championnat et l'occasion était donnée au Racing de prendre la tête. A l'inverse, Metz pouvait creuser l'écart et s'installer durablement à la première place. C'était donc un derby très attendu et assez médiatisé ». Et dudu de confirmer : « les medias avaient fait du FC Metz le tube de l'été, grâce aux résultats bien sûr, mais surtout grâce a des joueurs comme le Hollandais Suurbier, le polonais Kasperczak (qui deviendra plus tard entraineur du Racing) et de jeunes et talentueux français comme Patrick Battiston et Philippe Mahut, sans oublier le gardien André Rey, Alsacien d'origine. Cette forte médiatisation avait le don d'en agacer plus d'un en Alsace et à Strasbourg en particulier. Ce soir-là, beaucoup de médias, pour ne pas dire tous, s'étaient donnés rendez-vous à la Meinau et je crois qu'au départ ce n'était pas pour voir en priorité le Racing mais plutôt le FC Metz ».

D'ailleurs, qu'en était-il de la rivalité entre Messins et Strasbourgeois ? « J'ai l'impression que la rivalité était moins virulente que maintenant. La véritable rivalité était à cette époque avec Sochaux » nous confie dudu. Et d'après sedna « il était très difficile de reconnaitre un supporter messin dans toute cette foule car il n'existait pas à l'époque de parcage (quel horrible mot !) pour les visiteurs. Il est vrai que c'était inutile car si les derbies étaient assez disputés, cela n'entraînait pas d'incidents entre supporters, la violence n'avait pas encore fait son apparition dans les stades de l'hexagone et la rivalité entre les équipes ne se manifestait que sur le terrain ».

Bref, ce soir-là, tout le monde espérait vivre un grand moment et les supporters du RCS ne seront pas déçus. 3-0 (Wagner à la 10ème, Gemmrich à la 71ème et Marx à la 74ème), le score est sans appel et aurait pu être encore plus lourd si André Rey, l'ancien gardien du Racing mis à la porte du club quelques années plus tôt, n'avait réalisé quelques exploits. Un match parfaitement maîtrisé et « malgré la qualité du jeu de Metz, le Racing a étouffé son adversaire, a mis le feu à la Meinau et a montré à la France entière que Strasbourg avait bien une grande équipe.
Ce match reste pour ma part un des plus aboutis de la saison. Je me souviens des commentaires des radios ce soir-là, Europe 1 et RTL qui précisaient que cette équipe strasbourgeoise était impressionnante et qu'il faudrait compter avec elle pour la suite du championnat
» (dudu). sedna confirme l'importance psychologique de cette rencontre : « le fol espoir d'une saison exceptionnelle naquit dans le coeur d'un grand nombre de supporters ».
Et bien sûr s'ajoute le plaisir d'avoir remporté nettement un derby de cette importance. dalira ne s'est d'ailleurs pas fait prier pour en profiter : « je me souviens avoir envoyé à un bon copain supporter de Metz, au lendemain de cette belle victoire, une carte postale où j'avais dessiné une tombe avec écrit dessus: "ci-gît le FC Metz, le Racing sera champion" ».
Mais finalement le dernier mot revient à dudu : « purée j'en frissonne encore 30 ans plus tard »...

PS : des photos des rencontres RCS-Metz et Reims-RCS sont disponibles sur le stublog de sedna.

Affaire Vergnes, suite et fin
Après le match disputé à Reims, la relation entre Gress et Vergnes a atteint un point de non-retour. Relégué dans les tribunes pour la rencontre contre Metz, Vergnes sait désormais que son avenir se dessine ailleurs qu'au Racing. Les dirigeants strasbourgeois se pressent alors pour lui trouver un point de chute et éviter que ce conflit n'ait des conséquences sur l'ambiance au sein de l'équipe.
C'est finalement à Bordeaux que Vergnes peut poursuivre sa carrière, après un échange avec le Tchadien Tokomon Nambatingue, lui aussi attaquant, qui devient ainsi le seul joueur étranger de l'effectif du RCS.
Dans ce transfert tout le monde trouvera finalement son compte :
- Le Racing : « en ne cédant pas aux caprices d'une des rares "stars" de l'équipe, Gress soude un peu plus son équipe » (aragon).
- Vergnes : « à Bordeaux, il y a réussi une bonne saison en réalisant notamment l'exploit de marquer 4 buts lors d'un déplacement à Paris en février 79 remporté par Bordeaux 5-2. Il aura été un des grands buteurs du championnat avec 153 buts, en 18ème position du palmarès juste derrière JPP et ses 156 buts » (sedna).

A suivre...
Le Racing conservera-t-il longtemps sa position de leader dans ce championnat ? Toko va-t-il mettre en danger le statut de titulaire de Wagner, Tanter ou Gemmrich ? Et surtout dalira a-t-il encore des amis ?
Toutes les réponses dans le prochain épisode d'Une saison inoubliable, bientôt sur racingstub.com.


Merci aux stubistes cités dans l'article pour leur participation.
Si vous aussi vous souhaitez faire partager vos souvenirs, n'hésitez pas à contacter redaction.

filipe

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