Nous sommes en 2012. Le Racing évolue en L2. Pourtant, 2 auparavant, il a été sacré champion de France de "L1 Freemobile", 8 ans seulement après avoir évolué en 5ème division. Frédéric Sitterlé s'est retiré un an après le titre. Le club ne semble pas s'être remis du départ de l'homme qui a fait remonter au Racing 4 échelons en 5 ans et qui lui a fait gagner une Coupe de France en 2015, alors que le club évoluait en L2. L'épopée en Europa League, la saison suivante reste gravée dans les mémoires, avec une défaite en 1/2 finale à San Siro contre le Milan AC de Kombouaré.
Hélas, comme souvent au Racing, les lendemains de victoires ne sont pas heureux. Suite au départ de Sitterlé, le Racing, sous la houlette des supporters aux commandes, décide d'intégrer des joueurs formés par la Fédération des supporters du Racing. Pas plus doués que leurs ancêtres de 2012, ceux-ci précipitent le club en L2, un an seulement après un titre acquis lors d'un déplacement homérique contre l'ogre Evian-Thonon-Gaillard de José Mourinho.

Pour la première fois depuis des années, il semble qu'il n'y ait aucune erreur de casting dans le recrutement strasbourgeois. Difficile d'y croire, mais lorsqu'on fait le bilant recrue par recrue, on a du mal à pointer les erreurs de la cellule de recrutement :

L'an dernier, seul Cohade avait donné satisfaction au milieu des Bulgares et autres Perbet.

Cette année, Paisley forme une charnière centrale solide avec Bellaid. Dos Santos n'est pas génial, mais ça va pour le racing pour l'instant. Rodrigo est monumental, la meilleure recrue sans doute. Fanchone est bon, Renteira c'est pas mal non plus. Le simple fait que 5 recrues se soient imposées comme titulaires (ou presque) est déjà hallucinant pour un club comme le racing !

Pour le Hongrois, difficile de juger, il semble correct sans plus pour le moment. A revoir !

La seule crainte que j'ai, c'est Mulenga, pas sûr qu'il arrive à avoir du temps de jeu. Mais si c'est le seul échec de l'intersaison, ça ne sera pas dramatique.

Grosse mobilisation strasbourgeoise pour cet ultime déplacement. 800 supporters remplissent le parcage visiteur de l'Abbé Deschamps. La plus grosse invasion adverse de mémoire de supporter bourguignon. Le racing n'a pas le choix : il lui faut gagner et espérer la défaite messine dans un même temps.

Le match commence, âpre et serré. Sur chaque attaque auxerroise, on tremble. Cassard est impérial et sort parade sur parade. A 20 minutes de la fin, Diané part dans un rush superbe et se fait proprement descendre à l'entrée de la surface. Coup franc intéressant. Loué frappe de l'extérieur du pied et trouve la lucarne de Cool (il visait l'autre, je sais...).

L'AJA qui joue sa place en champions league se jette à l'attaque. Mais les poteaux sont là pour suppléer Cassard devant Luyindula. Au moment d'entrer dans les arrêts de jeu, on apprend que Metz s'est incliné 2-0 face au PSG. Le maintien se dessine ! Abdessadki part en contre et va s'enfermer au poteau de corner en couvrant la balle. Un défenseur auxerrois concède le corner. Abde le tire ras du sol au premier poteau, contre attaque auxerroise, et but du genou de Kahlenberg.

St Symphorien exulte, l'Alsace pleure, le FC Metz se maintient, pas le racing.

Intrinsèquement, l'effectif strasbourgeois est plutôt bon. En valeur pure, je pense qu'il est dans les 12 premiers de L1, même s'il est hasardeux de se lancer dans ce genre de classements subjectifs. Globalement, l'effectif est équilibré et les postes sont doublés voire triplés (sauf le poste de milieu droit).

Au niveau des individualités, le racing peut compter dans ses rangs quelques joueurs qui sortent du lot, privilège dont ne jouissent pas toutes les équipes de L1, loin de là. Le premier joueur à citer dans cette rubrique est bien sûr Mickael Pagis dont la simplicité et la classe ont conquis tout le public alsacien. Dans cette catégorie, je rajouterai Mamadou Niang, capable de dynamiter une défense à lui tout seul. Je suis aussi tenté de citer stéphane Cassard, tant ce joueur est sûr et rassurant dans ses prises de balles. Et puis par anticipation, je vais aussi citer Farnerud, en attendant confirmation....

Le collectif : c'est peut-être le maillon faible du racing. Ou plutôt, c'est l'inconstance de ce collectif qui plombe le rcs. Pourquoi un bloc de joueurs invincibles à la Meinau est-il incapable de bousculer un RC Lens fantômatique sur ses terres ?

Des manques ? Peut-être un milieu offensif droit, mais bon, c'est un caprice de riche...

La Meinau est à mes yeux un beau stade de football. On est proche de la pelouse, pas de piste d'athlétisme pour nous enquiquiner...
Architecturalement, je trouve ce stade réussi : sobre et de bon gout. Bien sûr, le béton a vieilli, mais globalement ça reste sympa.

Le stade est bien placé, à 10 minutes du centre-ville, c'est parfait.
Grâce au toit et à sa structure fermée, l'acoustique est très sympa.

En ce qui concerne la capacité, elle est actuellement suffisante (29 000 places). Bien sûr, ça fait un petit pincement au coeur de ne plus pouvoir avoir 35 000 spectateurs comme cela arrivait de temps en temps par le passé, mais bon, il faut être lucide, c'est largement assez pour l'instant.

On peut déplorer l'absence de panneau d'affichage digne de ce nom, incompréhensible ! Un bon coup de peinture ne ferait pas de mal par endroits, on pourrait aussi chiporter sur la couleur-chiotte des sièges.
Reste le gros point noir : la visibilité dans les "nouvelles" tribunes populaires : C'est un vrai scandale, impossible de suivre correctement un match dans cette tribune si l'on mesure moins de 1m75.

Bref, en évitant de fréquenter la populaire, la Meinau reste un très bon stade. Le jour où le racing dépassera les 25 000 spectateurs de moyenne, il faudra se poser la question de l'agrandissement, agrandissement qui semble quasiment impossible... Mais on n'est pas encore là...

Il faut se rendre à l'évidence, l'éviction de Kombouaré était devenue inéluctable. Malheureusement. Les statistiques ne plaidaient pas en faveur du kanak, il semblait avoir perdu le contrôle d'un groupe toujours aussi amorphe sur le terrain d'une journée à l'autre. Comme M. Adler, je suis déçu que Kombouaré n'ait pas pu continuer au racing. Mais ce dernier n'a pas su réagir aux résultats calamiteux de ce début de saison : peu de changements sur le terrain, aucun joueur envoyé refaire ses gammes en CFA, aucun nouveau jeune lancé dans le grand bain, aucun "coup de folie" tenté pour briser l'infernale spirale de la défaite... On peut encore ajouter à la liste des reproches à Antoine Kombouaré la mauvaise gestion de talents comme Kobilyk ou Farnerud, et les remplacements souvent tardifs en cours de match.
Reste qu'on n'oubliera pas du côté de la Meinau que Kombouaré a été magique pendant 4-5 mois. Personnellement, je n'avais jamais vu le racing produire un tel jeu sur une aussi longue durée. Je n'oublierais pas de si tôt le fabuleux racing-Om du 17 octobre 2003...

Mais place à l'avenir désormais. Les dirigeants strasbourgeois (qui ne sont d'ailleurs pas exempts de tous reproches en ce qui concerne les mauvais résultats) ont fait le bon choix en nommant Jacky Duguépéroux. Ce dernier connait bien la maison, est discret mais ferme et représente sans doute la solution de remplacement la plus crédible et la moins onéreuse, ce qui n'est pas rien quand on sait que le licenciement de Kombouaré va coûter 800 000€.
Duguépéroux a réussi à se maintenir presque 3 saisons à la tête de l'équipe première du racing, il est donc compétent ! Par conséquent, je pense que le racing va s'en sortir, grâce à la mini-trêve de 2 semaines, grâce à d'éventuelles recrues et à l'incorportion progressives de jeunes talents (Bellaid, Carlier, etc...) et surtout grâce à l'électrochoc Duguépéroux !
Allez racing !