RCS - Monaco, côté tribunes

Rocher Suchard

Cela faisait longtemps qu’une rencontre à Strasbourg n’avait pas été autant préparée par les médias, cela faisait aussi longtemps que ces mêmes médias n’avaient pas complètement omis de signaler que le Racing évoluait face à Monaco. Le public, lui, répond présent comme depuis le début de la saison même si ce "guichets fermés" semble un peu moins franc que les autres, des caisses me semblant encore ouvertes quelques minutes avant le match. Retard aisément explicable par un passage au 1906 le nouveau local de la fédération des supporteurs qui accueille dans un confort et une convivialité totalement alsacienne tous les fans du RCS. Et ce, à 2 pas de l’arrêt Coufignal.

Beaucoup de monde déjà en tribune pour l’échauffement, une partie surement pour applaudir le nouveau coach monégasque mais l’autre en tribune Ouest pour préparer l’animation à l’entrée des joueurs. A match exceptionnel, tifo exceptionnel. Evidemment ce ne sera pas un hommage à l’attaquant des Bleus comme l’espéraient certains médias -si,si- mais un voile géant se rapportant à l’initiative nationale pour les droits des supporteurs.

Sous l’égide de l’ANS -Association Nationale des Supporteurs- la majorité des tribunes de France ont décidé d’arrêter les encouragements pendant une partie de la rencontre. Cette opération sera d’ailleurs reconduite la semaine prochaine, notamment lors de Guingamp-RCS. La raison a été longuement expliquée dans le communiqué des UB90. Il s’agit d’attirer l’attention sur le traitement des supporteurs en France et les conditions dégradées qui l’accompagnent.



Evidemment à Strasbourg, la situation actuelle est excellente, grâce notamment au travail effectué de concert par le club et les supporteurs, mais nous sommes aussi bien placés pour savoir que cela peut changer très vite, comme cela a été trop souvent le cas par le passé.

La vengeance aux deux visages

La banderole pour le tifo sort lapremière. Elle est immense, couvrant toute la longueur de la tribune Ouest. Explicite, on peut y lire : « Le foot français aux deux visages : ma passion piétinée pour le fric et la télé et c'est moi supporter qu'on dévisage ». Parallèlement, deux voiles sont déployés latéralement de l’extérieur vers le centre de la tribune pour ne former qu’un seul et unique tableau. A gauche, la moitié d’un UB90 pose devant la tribune Nord alors qu’à droite, un businessman pose lui à la ligue, entouré d’argent et d’un drapeau chinois. Ce dernier est un clin d’œil aux nouveaux horaires qui verront les équipes françaises évoluer le dimanche midi pour que les téléspectateurs chinois puissent voir le match. Evolution illogique qui impactera pour le coup tous les spectateurs.

Niveau réalisation c’est chiadé avec moult détails et massif sur l’ensemble de la tribune. La saison est donc enfin lancée niveau tifo.

Ambiance royale

Les chants partent fort, et les Bleus sont tout de suite dans le bain de ce match de gala. Tout le monde sait qu’il y a un coup à jouer et que les joueurs comptent sur nous. Tout le monde sait aussi que le début de la seconde mi-temps sera silencieux et qu’à contre cœur il faudra les laisser 20 minutes seuls, afin de s’assurer que l’on puisse être derrière eux tout le reste de la saison. Le but chanceux de Thomasson apportera sa pierre à cette très bonne première mi-temps.

Les capos prendront également le temps de réexpliquer les tenants et les aboutissants du mouvement de grève en seconde mi-temps. A la suite, le kop attendra fébrilement la fin de la première période qui voit ses protégés menés au score.

Voici donc venue le temps de la fameuse grève qui aura agité le stub bien plus que ne s’en rende compte ses détracteurs. Les blocs UB90 et KCB sont vidés, laissant 2 messages équivoques : « supporteurs pas criminels » « pour nos libertés », aucun encouragement n’est lancé. Une timide tentative commencera du côté gauche de la Ouest mais quelques sifflets feront qu’elle s’éteindra d’elle-même. S’en suivent donc 20 minutes glaçantes durant lesquelles le public réagit au terrain mais sans cette ambiance qui fait que la Meinau est un endroit à part pour tous ceux qui s’y rendent. Les joueurs ont la bonne idée de continuer sur leur lancée et une fois le délai écoulé, les supporteurs restés dehors à regarder l’écran géant avec une bière réintègrent leurs pénates.

Au son de liberté pour les ultras, ils sont bien décidés à enflammer la fin de partie et à justifier leur présence indispensable à une rencontre de football. Corgnet, chaleureusement applaudi, laisse sa place à Mothiba qui trouve la faille sur une superbe ouverture de Da Costa. La Meinau peut se lâcher ! Le kop se scinde même en 2 pour le chant « no limit » qui n’avait pas été fait depuis quelques matchs. Le pénalty concédé et l’interminable assistance vidéo ne gâcheront pas la fête et la troisième victoire consécutive à domicile.

Les joueurs se permettent un petit tour d’honneur pour partager leur bonheur après cette victoire méritée. Puis ils terminent en remerciant le kop qui leur rend bien. Tout va pour le mieux pour les fans du Racing, profitons-en !

Coté monégasque, 300 supporteurs rouge & blanc. Petite animation avec un voile UM94 on tour des Ultras Monaco. Ils participaient également au mouvent national de grève et déploieront une banderole « supporteurs pas criminels ».