Sanjin Prcic, joueur du mois de février

Sanjin Prcic et signe

Dernier arrivant, digne héritier de l’entrejeu strasbourgeois en l’absence de Jonas Martin, l’international bosnien né à Belfort, habitué à vadrouiller en Europe de l’ouest, n’a pas tardé à prendre ses marques. Rapidement, il a su prendre le jeu à son compte. Comme celui qu’il supplée. Contre Angers par exemple, Sanjin Prcic a joué 119 ballons. Seul Kenny Lala (121 contre Angers et 123 contre Toulouse) fait mieux cette saison. C’est également un ballon joué de plus que… Jonas Martin (118 contre Toulouse). Dans le domaine des passes, essentiel lorsque l’on distribue le jeu et dicte le tempo, le Belfortain n’a pas encore égalé Jonas Martin sur un match. 103 pour lui, contre Angers toujours, pour 108 du côté du Bisontin. On aime toucher la balle en Franche-Comté. Son excellent match face à Angers s’est par ailleurs soldé par la réduction du score, marquant ainsi son premier but sous ses nouvelles couleurs.

Matz Sels minéral

Précieux comme du quartz, solide comme la roche et scintillant comme une émeraude, Matz Sels continue de performer. Un brin en difficulté contre Angers, le dernier rempart alsacien a maintenu son équipe à flots lors des matchs suivants. Contre Saint-Etienne, il n’a pas baissé les bras malgré une entame de match très compliquée. Il a également permis aux bleus de repartir avec un point de Normandie et de repousser les assauts de l’attaque bip-bip lilloise.
Lors de ce mois compliqué collectivement, le gardien belge a semblé parfois limite dans ses interventions et le jeu au pied. Un peu décontracté ou relâché, à l’image du reste de l’équipe. Moins rassurant, impérial, mais toujours performant. Mais, surtout, dévoué. Face à Lille, il a joué sous anti-inflammatoires et avait été ménagé toute la semaine précédant le match à Nice. La trêve internationale devrait faire beaucoup de bien à l’effectif. On s’impatienterait presque de pouvoir revoir un Gibraltar – Estonie.

Ludovic Ajorque, graine de pivot

Thierry Laurey aime son profil, on s’en doutait. Un profil de pivot comparable, dans la composition physique de son organisme, à Khalid Boutaib, Jérémy Blayac, Baptiste Guillaume… Mais Ludovic Ajorque excelle vraiment dans ce rôle. Déviations bien senties, jeu de tête précis et duels aériens impériaux. Une tour de contrôle. Son mois est vierge de buts, après avoir débuté 2019 sur les chapeaux de roues. Avant de baisser en régime, sans gonfler ses statistiques mais en conservant un apport offensif majeur, un poids lourd sur les défenses adverses. Le John Carew de la Réunion. Grand, habile de ses pieds, rapide, Ludovic Ajorque a toutes les qualités pour réussir en Ligue 1 et, surtout, convaincre le public strasbourgeois qu’il se met de plus en plus dans la poche au fil des semaines. Pour l’heure, le géant des îles passe son année 2019 sur le podium des tops.

Les flops

Adrien Thomasson mais personne répond

Adrien, le coach t’appelle. Il souhaiterait que tu répondes présents à ses convocations… Mois de février compliqué pour le savoyard, en deçà de ses capacités, son potentiel et de ce qu’il a déjà laissé entrevoir cette saison. Mais tant révélateur de ses difficultés à être régulier dans les bonnes performances. Trait de caractère qui le poursuit depuis le début de sa carrière. Il n’en reste pas moins découragé ni décourageant et le public strasbourgeois sait désormais qu’il pourra compter sur son milieu de terrain pour redresser la barre. Souffler, peut-être, avec toujours dans un coin de la tête à la fois une finale à disputer, et une trêve internationale qui viendra sauvegarder les organismes et surtout les régénérer.

Stefan Mitrovic, bis repetita

Capitaine ne veut pas dire « meilleur joueur ». Il n’est pas non plus gage de performances régulières et d’amour du public. Brassard au bras depuis le début de la saison, sauf lorsqu’il est exclu, Stefan Mitrovic peine à trouver entière satisfaction auprès des supporters. Si la colonne défensive et son animation sont plus solides que l’an passé, avec un chantier bien travaillé durant le mercato estival, tous les arguments n’envoient pas encore une dose quantifiable de sérénité lors des assauts adverses. Placé en couverture de ses 2 compères axiaux, Pablo Martinez et Lamine Koné, son défaut de positionnement n’est pas compensée par sa vitesse, ni même sa hargne. Il n’a certes commis que 17 fautes, statistique relativement honorable pour un défenseur central… mais a écopé de 8 cartons jaunes. Un record dans l’effectif strasbourgeois, devant Jonas Martin (30 fautes, 7 jaunes) et Ibrahima Sissoko (60 fautes, 7 jaunes).

Anthony Caci ronge son frein

On le verra dans les notes dans le tableau ci-dessous, mais les notes de ce top/flop ne méritent pas beaucoup de conclusions et, outre Sanjin Prcic et Matz Sels, personne ne fait vraiment l’unanimité. C’est le cas d’Anthony Caci (mais aussi Stefan Mitrovic) qui, malgré sa note (très légèrement) négative, figure dans ce « Flop 3 ». Pour cause, son match compliqué face à Angers. Il n’a pas tardé à se remettre dans le bain et montré meilleur visage une semaine plus tard, en Normandie. Mais le contraste ne l’a pas suffisamment aidé pour lui éviter la case rouge. Ce mois nous aura appris, par exemple, que le jeune Anthony Caci sait se servir de mauvais matchs pour progresser. Et ça, c’est encourageant.

Le classement complet

Joueur	Matchs	RCS - Angers 1-2	St-Etienne - RCS 2-1	Caen - RCS 0-0	RCS - Lille 1-1	Moyenne
Sanjin Prcic	4	1.44	1.75	2.34	1.56	1.77
Matz Sels	4	-0.43	0.88	1.8	1.85	1.03
Ludovic Ajorque	3	2.08		1.31	-1	0.8
Kenny Lala	3	1.9		-1.59	1.94	0.75
Pablo Martinez	4	1.06	0.83	1.25	-0.5	0.66
Lamine Koné	3	0.61	0		0.7	0.44
Ibrahima Sissoko	4	0.96	0.5	0.57	-0.97	0.27
Lebo Mothiba	4	-0.33	0.4	0	0.22	0.07
Anthony Caci	3	-1.98		1.12	-0.05	-0.3
Stefan Mitrovic	3	-1.65	-0.5	1.2		-0.32
Adrien Thomasson	4	-1.27	0.4	-0.53	-1.21	-0.65