Hier soir devant plus que 21000 spectateurs (record d'affluence de l'année), le Racing a fait un grand pas vers la montée. Il pique par la même occasion la 2ème place aux cannais et comptabilise à présent 6pts d'avance sur le Havre et 7 sur Amiens. Du bon on vous dit !
Tout semblait être réuni pour un grand match : une Meinau presque pleine, un public chaud qui ne demandait qu'à s'enflammer, une attaque qui a de la gueule : Kevin Gameiro (le grand retour du chouchou du public strasbourgeois au poste de titulaire) et Eric Mouloungui.Pour l'équipe alsacienne, il était surtout question hier soir de faire effacer des mémoires une mauvaise série (1 victoire en 6 matches) mais également de glaner cette 2ème place qui est si proche. Et puis comme le dit Cassard : « Si on prend cette deuxième place, on ne la lâchera plus ». On veut bien le croire, mais avant le match on pouvait se demander comment cette équipe, fébrile ces derniers temps, pourrait devenir le dauphin de Metz ?! Démonstration.
Début de match meilleur qu'à l'accoutumée mais sans être transcendant. Une habitude côté strasbourgeois, ce qui n'inquiétait que très peu le public. L'audace de Gameiro qui récupère un ballon dans les pieds d'un défenseur rémois aurait mérité une meilleure fin. Mais bon...marquer si rapidement aurait parut trop louche !
Peu d'espaces laissés des deux côtés, des rémois plutôt nonchalants (eh oui, dur dur de se motiver quand on a plus d'objectif) ponctuent ce premier quart d'heure de jeu.
C'est alors que l'incompréhensible carton rouge envers un tacle en retard de Habib Bellaid surgit. Carton jaune peut-être, mais le rouge est vraiment trop sévère, surtout à la 17ème minute ! L'arbitre n'eut aucun remords à laisser cette équipe strasbourgeoise à 10 pendant plus de 70 minutes ! Enfin...pas tout à fait à 10. Le public était là et c'était une force non négligeable. Le 11ème homme était dans les starting blocs, prêt à s'enflammer, à encourager, à siffler (le malheureux 23 surtout, qui a fait son cinéma suite au tacle de Bellaid avant de revenir 2min plus tard tranquillement sur la pelouse, indemne. Ce qui eut d'ailleurs le don d'énerver le public Meinauvien). Bref, une Meinau retrouvée et revigorée qui allait pousser son équipe jusqu'au bout.
Suite à cette faute arbitrale Gameiro sort, victime du coaching obligé de JPP et laisse sa place à Weber (1ère apparition en L2).
On pourrait penser alors que le RCS allait subir. Ce serait mal connaître les strasbourgeois ! Au contraire, l'expulsion donna un coup de fouet et de volonté supplémentaire à toute l'équipe, au public et à Eric Mouloungui, qui 12min plus tard marqua suite à un contrôle de la poitrine sur un centre de Cohade puis sur un coup du sombrero pour conclure sur une magnifique course et une frappe croisée du gauche. 1-0, 28ème minute. Les bleus sont sur le bon chemin et se rapprochent de la ligue 1.
Les bleus prennent petit à petit le match en main et les rémois n'inquiétèrent que très peu les strasbourgeois, sur cette frappe frôlant la transversale à la 44'.
« J'ai compris à ce moment que rien ne pouvait nous arriver » dit JPP. C'est sur que quand on joue avec notre arme dévastatrice à savoir le coeur, personne ne peut nous arrêter. Surtout pas une équipe sans envie ni ambition et puis, il faut bien avouer que « Strasbourg est une grande équipe car, ce soir, beaucoup de choses ont joué contre eux et, malgré ça, ils ont gagné. » dixit Thierry Froger.
Seconde mi-temps toujours à l'avantage des bleus. Les rémois semblaient à peine concernés par le match et décevaient beaucoup leur entraîneur (qui les a bien descendu dans sa réaction d'après match).
Les adducteurs de Mouloungui ont eu raison de lui et c'est Mathlouthi qui rentra en jeu, apportant son étonnante vitesse. Johansen était partout, remontant d'innombrables ballons, driblant, tirant au but et intraitable dans la récupération du ballon ou dans les phases plus défensives.
Le score, comme à son habitude, ne bougea plus malgré une frappe sur le poteau de Johansen. Deroff sauva même les siens en toute fin de match, en mettant un corner un ballon sur la ligne de but. Cassard fit quelques envolées pour extirper un ballon filant vers sa lucarne et d'autres, moins dangereux.
Une ola (première de la saison) traversa les tribunes, un « lève toi si t'es strasbourgeois » fit lever tout le public (pas trop la tribune sud, mais bon, on s'y habitue). Alors, si même le public s'y met, on ne peut pas perdre.
C'est une victoire collective. Tout le monde a mis du coeur dans l'ouvrage et ça a payé. Pourvu qu'on continue sur cette voie car elle nous emmène droit en L1 !
Nous aussi on veut un R, un A, un C, un I, un N, un G !
On laissera la conclusion à notre entraîneur: « Ce soir, ce que je retiendrai, ce sont les trois points, notre gros coeur et ce public qui a été extraordinaire. » Que peut demander le peuple de plus ?
