Supertramp : band of the century (4/15)

04/01/2009 23:55
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1975 : Crisis ? What Crisis ?
Quatrième album du groupe, Crisis ? What Crisis ? prône résolument la continuité par rapport à Crime of the Century, l'album qui révéla Supertramp au grand public un an plus tôt. Il permet en effet aux cinq artistes de persister et signer dans leur registre si particulier, mais cette fois-ci avec la reconnaissance du public qui leur manquait pendant les premières années.

On notera encore une fois la couverture très inspiré de l'album qui, si elle n'arrive pas à la cheville de celle de Crime of the Century ou Breakfast in America, démontre un surréalisme certain très similaire au style du groupe.


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Pourtant, ce quatrième opus est resté assez méconnu. Bien coincé entre les deux albums de 1974 et 1977 qui sont d'un avis purement personnel parmi les trois meilleures réalisations du groupe, il n'aura vu que peu de ces titres passer sur les ondes (et à la postérité). Signe marquant : seul le titre ain't nobody but me se retrouvera dans le premier best of du groupe. Malgré cela, on ne peut bouder son plaisir de retrouver les mélodies singulières et entêtantes de l'album précédent, et l'on se retrouve rapidement replongé dans l'univers Supertramp avec des titres assez représentatifs de leur style comme a soapbox opera, lady ou encore poor boy.

On sent d'ailleurs bien dans cet album l'apport conjoint des deux leaders du groupe. Alors que la voix larmoyante de Roger Hodgson résonne sur la majorité des titres, Rick Davies nous gratifie d'un époustouflant another man's wife dont il sera auteur, compositeur, claviériste et chanteur, et qu'il prendra un malin plaisir à ériger en piédestal de son talent durant les concerts, surtout depuis son compère a quitté le groupe.


L'album comporte 10 titres :

EASY DOES IT : sonorités électroniques sensiblement japonisantes pour cette introduction tout en douceur dans le monde (merveilleux) de Supertramp. Rien de bien transcendant, mais un titre agréable toutefois.

SISTER MOONSHINE : un grand Hodgson dont on ne saura jamais s'il chantait ou s'il pleurait le refrain de ce titre, dépaysant et si naturel à la fois lorsque l'on connaît la discographie du groupe. On sent toute l'envie du chanteur, et tout le potentiel de la partie instrumental qui permettront au groupe de magnifier ce titre en concert.

AIN'T NOBODY BUT ME : titre progressif et lancinant comme on les aime. Comme dit plus haut, c'est la seule piste de cet opus qui passera à la postérité, en étant pourtant loin d'en être la meilleure. Néanmoins, on appréciera la belle partition du saxophone.

A SOAPBOX OPERA : la bonne surprise de ce début d'album, sonorités calmes et prenantes, et changements de rythmes chers à Rick Davies, comme une préparation au merveilleux fool's overture de l'album suivant. Le piano navigue allégrement sur un bon nombre d'octaves, soulignant la prestation vocale du groupe.

ANOTHER MAN'S WOMAN : Rick Davies show, lenteur et rapidité, jazz et rock, douceur et agressivité. Un des seuls titres de Supertramp qui prend une tout autre dimension en concert puisqu'il laisse amplement la part belle à l'improvisation piano et au changement de rythmes. Ici, la batterie suit, c'est le piano qui mène.

LADY : à l'instar des premiers titres de l'album, c'est vraiment du concentré de Supertramp, claviériste à l'honneur. Comme dans dreamer, Roger Hodgson a des fourmis dans le bras et emmène sa chanson grâce à un synthétiseur qui en prend pour très cher durant cinq minutes. On notera l'utilisation d'un nouvel instrument, la joue ! En effet, John Helliwell se la joue (sans jeu de mots) Steve Warring et nous rythme le dernier tableau grâce à son minois.

POOR BOY : calme absolu pour ce septième chef d'oeuvre de l'album, une chanson qui devrait être remboursée par la sécurité sociale. A noter le saxophone de Mister Helliwell totalement dans le bon ton pour accompagner Rick Davies.

JUST A NORMAL DAY : dans la lignée de poor boy, la bonne humeur en moins, un vrai slow. Les deux chanteurs se répondent dans deux styles différents, mais la sauce prend bien.

THE MEANING : sonorités et refrain entêtants, un peu trop pour moi. Et après quelques écoutes le moins que l'on puisse dire est : « I know what the meaning is ». La chanson est tout de même sauver par son introduction doucette.

TWO OF US : guitare sèche et vents pour nous faire quitté cet album en toute sérénité. Un Roger Hodgson à la voix à la fois éloigné, lunaire et, encore une fois, larmoyante. Certainement le plus beau slow de Supertramp, en tous cas pour ma part. Le texte est intéressant, le chanteur extrêmement touchant. C'est une chanson que je ne peux fredonner sans avoir la larme à l'oeil. Comme un « au revoir » jusqu'au prochain album.

Simon_

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