Supertramp : band of the century (8/15)

08/01/2009 23:55
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1982 : Famous Last Words
Un titre éloquent pour ce huitième album du groupe. En effet, l'après Famous Last Words sonne définitivement le glas de la première période du groupe, et scelle la discorde entre les deux leaders Rick Davies et Roger Hodgson, ce dernier préférant continuer sa carrière en solo.

La jaquette, là encore très inspirée et porteuse d'une signification que les fans du groupe ne soupçonnait alors pas, est dans la droite lignée de toutes celles de groupe (sauf la seconde) : fabuleuse. Elle permettra de donner une trame aux concerts, qui s'articuleront tous autour d'un gros ciseau.


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On remarque d'entrée que cet album n'en garde pas moins la patte du créateur qui devait laisser le groupe quelques mois plus tard. En effet, la première des neuf chansons que compte l'album est résolument emprunté à un style caractéristique de Roger Hodgson, qui tranche avec les délires d'opéra rock de Rick Davies (ceux-là même qui se libéreront dès le prochain album trois années plus tard avec Brother where you bound). Pourtant, une différence apparaît tout au long de l'écoute : les individualités des albums précédents ont fait place à des chansons plus dédiés au groupe tout entier.

Neuf chansons donc, ce qui peut paraître peu, mais ce qui est en fait beaucoup quand on sait que la durée moyenne d'un titre du groupe avoisine les 6 minutes et que certains peuvent en atteindre une bonne quinzaine. Pour l'occasion, l'album accouchera de véritables succès radio comme it's raining again, tout comme son prédécesseur qui sera assurément resté le plus gros carton signé Supertramp : le célèbre album Breakfast in America de 1979.

Alternant sans cesse les chansons lentes et des titres plus durs, on ressent dans Famous Last Words une véritable cohésion, un certain ordre, alors qu'en contrepartie le groupe semble tester toutes les sonorités possibles, comme l'étonnant waiting so long alliant piano tango et voix électroniques. Correspondant exactement aux codes (de bizarrerie, diront certains) du Supertramp que le public aime, il poursuit sans faire véritablement de vagues (mis à part la multiplicité des chanteurs) et s'érige en apothéose de la première vie (à succès) du groupe, et en porte-à-faux du mal qui le mine.


Les 9 titres de cet album sont donc :

CRAZY : bien belle chanson du leader en partance, dans la franche lignée de breakfast in america notamment, mais en mieux. Son rythme plus saccadé et la voix plus porteuse du chanteur constituent sans aucun doute la bonne recette et promettent de bien jolis concerts.

PUT ON YOUR OLD BROWN SHOES : harmonica et ambiance des pionniers du rail et de piano-bar western pour cet chanson qui ne peut que me rappeler les albums de Lucky Luke que je feuilletais étant petit, ou les soirées passées sur Railroad Tycoon II. Une performance musicale de groupe.

IT'S RAINING AGAIN : inénarrable succès du groupe, tout le monde connaît je pense, et j'espère. On se réjouit toujours autant des interventions de John Helliwell au saxophone. Un thème faussement grave pour une interprétation franchement bonne.Un clip très intéressant également.

BONNIE : cette chanson fait beaucoup penser au très bon rudy composée huit ans auparavant. Plusieurs mouvements, un personnage central, une histoire, un peu court peut-être...

KNOW WHO YOU ARE : le calme et la sérénité reviennent lorsque l'on aborde cette piste, un hymne à la vie et une très belle performance vocale faite de tranquillité et de force dans l'interprétation. Un peu trop monotone au début, le titre se sauve in extremis grâce à une plus grande diversité vocale à la fin.

MY KIND OF LADY : touche de bonne humeur pour poursuivre. Les voix si différentes des cinq membres se marient avec délice et les interventions du saxophoniste ponctuent d'humour ce titre et nous font dire que John Helliwell est vraiment un pilier irremplaçable du groupe. Un pur produit Rick Davies qui se rapproche plus des prestations vers lesquelles il entraînera le groupe dans l'album Free as a Bird en 1987, le côté électronico-pop suranné dudit album en moins.

C'EST LE BON : oui, un titre en français, mais uniquement le titre. Un titre doux que je n'apprécie pas particulièrement, mais l'effort du groupe de chanter quelques mots en français (pourquoi, je ne le sais pas) donne toujours un peu de baume au coeur du bon fan chauvin que je suis.

WAITING SO LONG : l'O.V.N.I. de l'album, mariant intelligemment tango et saxophone, on retrouve ici l'envie du groupe de se démarquer de tous les artistes de la new wave en réaffirmant leur statut d'artisan du mélange. La magie opère encore.

DON'T LEAVE ME NOW: famous last words, don't leave me now, autant de mots que l'on ne peut voir maintenant qu'initiateur de la séparation future du groupe. Un superbe solo de guitare électrique sur un thème tout aussi beau. Pour moi cette chanson est l'unique à garder de l'album si un choix était à faire. Il suffit d'entendre le léger tremblement dans la voix de Roger Hodgson dans le refrain pour être conquis, je pense.

Simon_

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